Dans un article paru en 1994 dans The Journal of Economic Perspectives, P. Romer discute des origines de la croissance endogène. Cet article présente un double intérêt épistémologique. Dans le cadre des théories de la croissance, il dégage une pluralité généalogique qui pose problème et témoigne du côté mythique de la naissance d'une nouvelle théorie. Ce qualificatif n'est pas posé par hasard mais atteste de la difficulté de déterminer les origines du modèle. Celui-ci est né d'un faisceau de nouvelles hypothèses, d'abord fondées sur une réfutation empirique du modèle de Solow avant d'être principalement théoriques. En distinguant ces deux vagues, Romer s'intéresse moins à la naissance réelle de cette modélisation qu'à la manière dont se créent de nouvelles théories. Ce qui définit un second niveau d'analyse.
Il tente en même temps de comprendre les processus d'évolution des théories économiques et d'en tirer des leçons en terme d'efficacité des formes de réfutation, mais aussi en terme de généralités épistémologiques sur l'économie. Ainsi, une nouvelle théorie économique relève de développements complexes de production de connaissance : la première vague de nouveauté provient d'une réfutation proprement empirique du modèle de croissance de Solow, mais semble en cela plus vulnérable que la deuxième vague, dont les hypothèses, si elles ne sont pas statistiquement plus significatives, paraissent plus intuitives. On peut alors lier les deux niveaux de l'analyse pour se demander en quoi la pluralité des mythes fondateurs de la théorie de la croissance endogène est paradigmatique du processus de création théorique en économie.
[...] Romer propose donc la détermination locale de A par la diffusion de connaissance. Chaque unité d'investissement en capital n'accroît pas seulement le stock de capital physique mais aussi le niveau de technologie de l'ensemble de la branche, par la diffusion de connaissance. augmentation de l'offre de travail a un effet négatif sur l'investissement privé) > d'où une relation fonctionnelle entre A et les autres facteurs de production. (première endogénéisation du progrès technique). Ce qui aboutit à une fonction de production combinant variables privées et variables publiques. [...]
[...] Barro et Sala i Martin : À la suite de Romer, Barro et Sala i Martin ont montré que ces conclusions valaient aussi pour la convergence entre États des États Unis : il y a convergence, mais à un rythme lent. Ils tentent d'expliquer ce fait par des niveaux technologiques différents selon les pays (comme dans la théorie de la croissance endogène), créant un fossé technologique qui se maintient : la diffusion de connaissance est plus rapide entre pays au A élevé, qu'entre pays à A élevé et pays à A faible. [...]
[...] Ainsi la figure 1 teste l'hypothèse de convergence en mettant en relation le revenu par tête relativement à celui des États Unis en 1960 et la croissance moyenne annuelle du revenu par tête de 1960 à 1985. Le modèle de croissance néoclassique échoue à expliquer la figure. En effet , avec un comportement de l'économie défini comme tel : ^ désigne le taux de croissance, y le revenu par travailleur, k le capital par travailleur, β la part de la rémunération du travail, A le niveau de technologie considéré, dépend du temps, s le taux d'épargne désigne aussi la part du revenu investi, n le taux naturel. [...]
[...] Dans un article paru en 1994 dans The Journal of Economic Perspectives, P. Romer discute des origines de la croissance endogène. Cet article présente un double intérêt épistémologique. Dans le cadre des théories de la croissance, il dégage une pluralité généalogique qui pose problème et témoigne du côté mythique de la naissance d'une nouvelle théorie. Ce qualificatif n'est pas posé par hasard mais atteste de la difficulté de déterminer les origines du modèle. Celui-ci est né d'un faisceau de nouvelles hypothèses, d'abord fondées sur une réfutation empirique du modèle de Solow avant d'être principalement théorique. [...]
[...] Il inclut ainsi les faits 1,2,3 et ne traite pas des faits 4 et 5. Les modèles de croissance endogène ont tenté d'incorporer le fait à partir des années 1960. Ces modèles de croissance sont dits schumpéteriens, en raison de l'importance qu'accordait Schumpeter aux rentes temporaires de monopoles comme motivation du progrès technique. Se sont aussi développés les modèles de diffusion (déjà décrits) et les modèles linéaires. L'abandon de la concurrence pure et parfaite est apparu nécessaire pour intégrer le fait 5. [...]
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