L'ouvrage de Jean Gadrey et Florence Jany-Catrice présente les indicateurs de richesse alternatifs au PIB et l'avancée de ces nouveaux indicateurs venus concurrencer ou compléter le seul référentiel de richesse jugé crédible.
En prélude, il faut noter l'introspection épistémologique que font les auteurs de ces indicateurs de richesse dominants. Mettant en exergue le fait que ces indicateurs résultent d'une production à l'intersection de la science et de l'idéologie. Dans cette perspective ces indicateurs économiques, dénués de neutralité, sont érigés par une volonté politique.
La prédominance « de la religion des taux de croissance » incarnée par le PIB, n'étant pas le fruit d'une pure construction scientifique, occulte les diverses dimensions du concept de richesse. En effet, l'analyse monocausale économique corolaire à l'idolâtrie du PIB se fait aux dépens du progrès social et environnemental.
Néanmoins les années 1970 marquent l'érosion du primat économique symbolisé par le PIB avec la création d'indicateurs annexes comme l'IDH et les indices territoriaux. C'est dans cette perspective que cet ouvrage présente ces indicateurs sous une classification dépendant du sujet traité et de la méthodologie employée.
Les auteurs présentent tout d'abord les indicateurs non monétaires ayant comme méthodologie majeure la moyenne pondérée visant les problématiques humaine et sociale comme l'IDH ou le BIP40, pour ensuite explorer les indicateurs monétaristes empruntant la méthodologie comptable traditionnelle ayant un champ d'application majoritairement écologique tout en montrant les limites de la nébuleuse problématique de la richesse et de sa comptabilité par le biais du « PIB corrigé ».
[...] D'ailleurs, cet indicateur de richesse ne souffre pas uniquement de son caractère monocausal, sa déficience est entretenue par ses caractéristiques consistant à comptabiliser comme richesse des éléments potentiellement destructeurs telle la pollution source d'externalité négative. De ce point de vue, l'ouvrage présente à merveille le complexe définition du terme de richesse, certaine destruction portant atteinte au bien être humaine sont censé être quantifié par le PIB. Cet indice statistique comprend les productions engendrant la pollution, inclue également les dépenses afin d'endiguer cette pollution et aussi les dépenses liées aux catastrophes naturelles, et humaines. [...]
[...] Cet ouvrage bien que ne traitant pas en majeure partie de ces problématiques, amènent consciemment ces réflexions par un travail d'explication pédagogique des indicateurs symbolique d'une certaine conception du bien-être. [...]
[...] Les nouveaux indicateurs de richesses Jean Gadrey et Florence Jany-Catrice Commentaire : L'ouvrage de Jean Gadrey et Florence Jany-Catrice présente les indicateurs de richesse alternatifs au PIB et l'avancée de ces nouveaux indicateurs venus concurrencer ou compléter le seul référentiel de richesse jugé crédible. En prélude, il faut noter l'introspection épistémologique que font les auteurs de ces indicateurs de richesse dominants. Mettant en exergue le fait que ces indicateurs résultent d'une production à l'intersection de la science et de l'idéologie. [...]
[...] En effet, cette théorie est fondamentalement liée à cette volonté de production illimitée, les doctrines axées sur la croissance conçoivent à priori que les réserves naturelles sont inépuisables ce qui n'est évidemment pas le cas. Il ne peut donc y avoir de croissance infinie dans un monde fini. En ce domaine les dégradations sont aujourd'hui évidentes, la production annuelle des déchets dans les pays de l'OCDE s'élever à 4 milliards de tonnes, le réchauffement général de la planète, l'érosion des sols, la déforestation croissante, l'extraction du pétrole à rendement décroissant pendant que se demande ne cesse de croitre et les phénomènes de sècheresse pose aujourd'hui les contours d'une réflexion inévitable. [...]
[...] C'est dans ce combat, que les penseurs de la décroissance (utilisé comme slogan pour s'opposer à la toute puissante croissance) convergent avec les écrits de Jean Gadrey et Florence Jany-Catrice dans la volonté de mettre au cœur du débat public ces problématiques économiques, comme le souligne Serge Latouche Pour concevoir la société de décroissance sereine et y accéder, il faut littéralement sortir de l'économie. Cela signifie remettre en cause sa domination sur le reste de la vie, en théorie et en pratique, mais surtout dans nos têtes Cette libération des esprits ne peut se faire qu'en proposant un débat citoyen et non plus un débat technicien, et pour reprendre la formule guerrière de Clemenceau "La guerre est une chose trop grave pour être confiée à des militaires L'économie est toute aussi une chose trop grave pour être confiée à des économistes. [...]
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