L'objet de l'étude est de tester empiriquement la théorie keynésienne de la consommation et la théorie du cycle de vie de Modigliani. Le schéma keynésien prédit une élasticité unitaire de long terme entre consommation et revenu alors que la théorie du cycle de vie prévoit un lissage de la fonction de consommation par rapport aux fluctuations du revenu courant. L'article cherche toutefois davantage à démontrer l'existence d'une corrélation forte entre le revenu et la consommation dans une perspective keynésienne (malgré quelques modifications comme l'élasticité unitaire qui devient égale à 0,6).
La méthode consiste à évaluer grâce à des études empiriques (de la France même si les informations sont moins abondantes qu'aux États-Unis ou au Royaume-Uni) l'influence du revenu sur la consommation afin d'apprécier les deux théories. La méthode n'est pas mathématique et ne correspond pas non plus à une démonstration précise de la validité de la théorie keynésienne ou d'une autre. C'est une réflexion par étapes, un raisonnement progressif qui utilise plusieurs études empiriques pour affiner les résultats et revenir sur les biais éventuels.
[...] Lollivier Stéfan - La consommation sensible aux variations de revenu, même sur le court terme, article paru dans 3Economie et Statistique" (1999) Nous allons étudier un article de Lollivier Stéfan intitulé La consommation sensible aux variations de revenu même sur le court terme et publié dans Economie et Statistique, en 1999. Objet et méthode L'objet de l'étude est de tester empiriquement la théorie keynésienne de la consommation et la théorie du cycle de vie de Modigliani. Le schéma keynésien prédit une élasticité unitaire de long terme entre consommation et revenu alors que la théorie du cycle de vie prévoit un lissage de la fonction de consommation par rapport aux fluctuations du revenu courant. [...]
[...] Lors d'une crise économique par exemple, pour relancer la consommation il devient possible d'augmenter le pouvoir d'achat même sur le court terme. C'est donc non seulement un résultat innovant pour la théorie mais aussi pour la pratique de la politique économique. Enfin les résultats doivent tenir compte des spécificités nationales. Les études anglo-saxonnes par exemple ne peuvent pas être comparées avec les études françaises si l'on veut tenir compte du système de retraite. Pour beaucoup de Français les retraites constituent une continuité par rapport aux revenus d'activité. [...]
[...] La question est : quel est le lien entre consommation et revenu ? L'auteur pose une question qui doit mettre fin à la controverse sans prendre parti auparavant pour l'une ou l'autre école. Les théories sous-jacentes sont acceptables et reconnues puisqu'il s'agit de celle de Keynes, de Friedman et de Modigliani. Il est possible cependant de revenir sur les hypothèses de la théorie du cycle de vie. Les marchés financiers ne sont pas parfaits et il devient de plus en plus difficile d'emprunter pour lisser sa consommation sur le long terme. [...]
[...] Le parallélisme entre l'évolution de la consommation et celle du revenu paraît moins net que sur les données non corrigées mais reste visible. En définitive, une prise en compte explicite dans le modèle de la taille du ménage paraît indispensable mais l'élasticité - revenu corrigée de la taille reste assez proche de 0,6. Au final la réactivité de la consommation au revenu courant parait forte même si elle est un peu réduite lorsqu'on la contrôle de la démographie du ménage. [...]
[...] L'auteur note ensuite le biais de l'enquête en cohorte car les ménages sont des unités statistiques qui se prêtent mal à un suivi temporel. La personne de référence peut changer et la taille du ménage varie en fonction des circonstances démographiques. Ces variations troublent les résultats obtenus sur l'influence du revenu sur la consommation. L'auteur décide pour corriger la variabilité de composition du ménage de raisonner par unité de consommation et retrace les deux courbes du revenu et de la consommation par unité de consommation selon la génération de la personne de référence. [...]
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