Le "Traité de la probabilité" est tout autant un ouvrage philosophique que de théorie des probabilités. Keynes y décrit toutes les influences majeures qui lui ont permis de construire sa philosophie prémoderne : « On peut se rendre compte que j'ai été fortement influencé par W.E.Johnson, G.E.Moore, et Bertrand Russel, c'est-à-dire par Cambridge, qui, avec une dette importante envers les auteurs de l'Europe continentale, portent haut l'étendard de la tradition de Locke et Berckeley et Hume, de Mill et Sidgwick ».
Keynes est fortement imprégné de logique formelle, et il va dans son ouvrage relier le calcul des probabilités à une réflexion philosophique dont le champ est immense. Cela le mènera à une réflexion très approfondie sur la différence entre l'empirisme et la logique dans le domaine des probabilités, et à proposer une théorie novatrice des probabilités. Il construit dans cet ouvrage une théorie de l'incertitude qui l'accompagnera pour le restant de son œuvre.
[...] Ici, qualité rime avec quantité : c'est la faible quantité d'information qui débouche sur une médiocre qualité de la connaissance du réel. La probabilité n'est que le reflet de notre ignorance Laplace. CW p.4. Ibid. Ibid. Ibid., p. 6-7. Pour Keynes, précisément, la probabilité constitue un opérateur de la logique humaine, qui s'apparente à une relation causale affaiblie B.Ventelou, op. [...]
[...] Keynes est fortement imprégné de logique formelle, et il va dans son ouvrage relier le calcul des probabilités à une réflexion philosophique dont le champ est immense. Cela le mènera à une réflexion très approfondie sur la différence entre l'empirisme et la logique dans le domaine des probabilités, et à proposer une théorie novatrice des probabilités. Il construit dans cet ouvrage une théorie de l'incertitude qui l'accompagnera pour le restant de son œuvre Le principe d'indifférence Le cadre général de la réflexion probabiliste Deux ouvrages de Cambridge parus en 1903 servent de fondations au traité des probabilités[6], les Principles of Mathematics de Russel qui présentent les bases de l'axiomatique des mathématiques, et les Principia Ethica[7] de Moore qui étudient les fondations logiques de l'éthique. [...]
[...] John Maynard Keynes, "Traité de la probabilité" - les bases de la réflexion sur l'incertitude Le Traité des probabilités est tout autant un ouvrage philosophique que de théorie des probabilités. Keynes y décrit toutes les influences majeures qui lui ont permis de construire sa philosophie prémoderne : On peut se rendre compte que j'ai été fortement influencé par W.E.Johnson, G.E.Moore, et Bertrand Russel, c'est-à-dire par Cambridge, qui, avec une dette importante envers les auteurs de l'Europe continentale, portent haut l'étendard de la tradition de Locke et Berckeley et Hume, de Mill et Sidgwick[ Ainsi il se réfère à John Locke[2], dont il tire la distinction médiévale entre l' infiniment petit qui constitue la machinerie invisible du monde et ses attributs apparents qui nous permettent de le comprendre. [...]
[...] Le risque renvoie à la probabilité, alors que l'incertitude renvoie au poids. Lorsque le poids d'un argument est faible, sa validité est incertaine ; lorsque son poids est élevé, sa validité est de plus en plus certaine, quasi- certaine. Ce qui est improbable renvoie au calcul de la probabilité, ce qui est incertain au calcul du poids. Une situation incertaine se caractérise donc par un poids nul, ou très faible. L'individu ne peut se satisfaire de cet état de fait, il ne peut pas accorder de la crédibilité à la vision du réel que lui donne la maigre quantité d'informations dont il dispose : la qualité[19] de sa connaissance du réel ne le satisfait pas. [...]
[...] Ce qui compte dans cette définition, c'est l'opérateur : c'est lui qui mesure le degré de confiance que l'on porte à cette implication logique entre h et a : Entre les deux jeux de propositions, par conséquent, il existe une relation, en vertu de laquelle, si l'on connaît le premier, on peut attacher au second un degré de croyance rationnelle. Cette relation est le sujet et la substance de la logique probabiliste[24] La probabilité porte donc sur la causalité , et le lien qui unit les deux propositions n'est pas idéal puisque la probabilité a une valeur qui est inférieure ou égale à 1 : la causalité est relâchée, elle est probable au lieu d'être certaine. On dit alors que la probabilité est l'expression d'une logique faible[25]. Keynes ne rejette pas l'approche fréquentiste conventionnelle. [...]
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