Dans le chapitre XII de "La théorie générale de l'emploi de l'intérêt et de la monnaie", ouvrage publié en 1936, John Maynard Keynes aborde les comportements mimétiques sur les marchés financiers et souligne le rôle des conventions ainsi que l'importance de la confiance sur les marchés financiers.
Comment, sur l'ensemble des marchés financiers, sont déterminés le prix des titres ? Et en quoi la prise en compte de l'incertitude du temps et de la confiance vient-elle bouleverser la vision que l'on a des marchés financiers ?
[...] Aujourd'hui, l'économie et la finance n'ont plus rien de rationnels mais relèvent plus de la psychologie, voire de la psychanalyse. Sur bien des aspects la crise financière actuelle peut s'analyser en termes d'économie de casino. Les esprits animaux liés au laissez-faire financier ont conduit à une crise profonde. Récemment George Akerlof et Robert Shiller estimant que les économistes après Keynes ont trop négligé cet aspect ont écrit un livre intitulé précisément Les esprits animaux. [...]
[...] John Maynard Keynes, "La théorie générale de l'emploi de l'intérêt et de la monnaie" (1936) - chapitre XII Introduction Plus de 60 ans après sa mort, John Maynard Keynes semble aujourd'hui plus actuel que jamais, et pour cause. Sa pensée paraît tout simplement plus pertinente que celle de ses détracteurs pour comprendre la crise financière de 2008 et la récession économique qui a suivi. D'ailleurs, publié en 1936, le chapitre 12 de la théorie générale de l'emploi de l'intérêt et de la monnaie fustige l'économie de casino responsable de la crise actuelle. [...]
[...] Les rôles déterminants de la convention et de la confiance. Keynes fait remarquer qu'en bourse, et plus généralement sur l'ensemble des marchés financiers, les prix des titres ne sont pas déterminés par leur valeur intrinsèque mais plutôt par la perception qu'en ont les acteurs du marché. De ce fait, la meilleure stratégie pour l'investisseur consiste à deviner ce que les autres pensent. D'où le rôle primordial de l'incertitude dans le fonctionnement des marchés financiers. Les anticipations de chacun jouent un rôle essentiel car il n'ya d'échanges de titres que si les individus y font des anticipations différentes : En effet, si tout le monde pense la même chose, par exemple qu'une action va monter de 20% alors il n'y aura pas de transaction celui qui a l'action la gardant pour lui ou la proposant à un prix augmenté de 20% ce qui n'intéressera personne. [...]
[...] Par cette analogie, Keynes veut donc montrer que le prix d'un titre financier a la nature d'une bulle spéculative : sa valeur dépend plus de représentations et d'anticipations que de fondements réels. Pour conclure, ce passage explique de façon lumineuse les conséquences de la mise en place du système des bourses. L'investissement à long terme qui était lié à la valeur d'une entreprise sous la société a disparu. Il a été remplacé par des investissements à court termes réalisés sous l'influence d'informations uniquement influencées par l'opinion, la psychologie des foules, etc. [...]
[...] On voit aisément que, pour gagner, il ne s'agit pas de sélectionner les 6 visages qui nous paraissent les plus jolis mais plutôt ceux dont on pense les autres les trouveront les plus jolis. Le problème, c'est que cela est connaissance commune et dès lors on peut s'attendre à ce que chacun raisonne ainsi. On rentre alors dans une situation de spécularité infinie selon les termes de Jean-Pierre Dupuy : je pense que l'autre pense que je pense que l'autre pense, etc. On semble donc se trouver dans une situation indécidable. [...]
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