"Le fait seul de la formation d'un produit ouvre, dès l'instant même un débouché à d'autres produits." Cette proposition du classique Jean- Baptiste Say a été qualifiée par la suite de lois des débouchés ou loi de Say. Le producteur d'un produit nouveau a maintenant quelque chose à offrir aux autres, il devient solvable, et leur offre un nouveau débouché pour leurs propres produits parce qu'il ouvre des perspectives d'échanges nouvelles. Say n'affirme pas qu'un bien trouve toujours un débouché ou autrement dit que produire est la condition suffisante pour trouver un débouché, il énonce que produire est une condition nécessaire à la création d'un débouché.
[...] Au laisser-faire et au libéralisme prôné par ses prédécesseurs, Keynes oppose la nécessité de l'intervention économique de l'Etat. Pour conclure, si la loi de Say reste donc comme un élément essentiel de l'histoire de la pensée économique, c'est sans doute moins en raison de sa formulation et de sa portée initiale que par le fait qu'elle a entrainé des oppositions fondamentales entre les différents courants. Autour de l'affirmation ou de la négation de la possibilité théorique des crises de surproduction générale, se situent en réalité les enjeux beaucoup plus vastes des capacités des marchés à s'autoréguler ou encore de la nécessité de l'intervention de l'État . [...]
[...] Cependant, il ne faut pas faire dire à Say ce qu'il n'a pas dit. En réalité, une telle affirmation est absente de l'œuvre de Say. Les citations exactes sont les suivantes : c'est la production qui ouvre des débouchés aux produits l'achat d'un produit ne peut être fait qu'avec la valeur d'un autre un produit terminé offre, dès cet instant, un débouché à d'autres produits pour tout le montant de sa valeur. En d'autres termes : le producteur d'un produit nouveau a maintenant quelque chose à offrir aux autres, il devient solvable, et leur offre un nouveau débouché pour leurs propres produits parce qu'il ouvre des perspectives d'échanges nouvelles. [...]
[...] II) La loi de Say a en particulier été contestée par John Maynard Keynes et Karl Marx qui tous deux voient en cette loi l'apologie du laisser- faire. Mais le premier acte de la critique de la loi des débouchés on la doit à Malthus, contemporain de Say. Contrairement à Say, Malthus était beaucoup moins convaincu de la possibilité pour l'économie d'éviter toute surproduction générale. Malthus insiste longuement, en revanche, sur la tendance des capitalistes à freiner leur consommation et à augmenter leur épargne (en réalité, dans le but d'investir). [...]
[...] Pour mettre en place cette loi, Say suppose que la monnaie l'argent sert uniquement d'intermédiaire dans les échanges : on peut donc imaginer que la monnaie existante permet d'acheter le nouveau produit ; selon la théorie de Jean-Baptiste Say, la monnaie ne serait qu'un voile, c'est-à- dire que la sphère réelle de l'économie serait séparée de la sphère monétaire. La monnaie n'aurait aucun effet sur le niveau de production d'une économie (dichotomie classique). De nos jours, la théorie quantitative de la monnaie est communément admise à long terme, ce qui n'est pas le cas à court ou moyen terme. Le raisonnement de Say suppose que la monnaie est totalement neutre, c'est-à-dire qu'elle est un bien sans valeur intrinsèque. [...]
[...] Enfin avec Keynes Le fait seul de la formation d'un produit ouvre, dès l'instant même un débouché à d'autres produits Cette proposition du classique Jean- Baptiste Say a été qualifiée par la suite de loi des débouchés ou loi de Say. L'économiste français l'explique de la façon suivante : Lorsque le dernier producteur a terminé un produit, son plus grand désir est de le vendre pour que la valeur de ce produit ne chôme pas entre ses mains. Mais il n'est pas moins empressé [ ] quelconque ce qui ouvre donc un débouché à d'autres produits. [...]
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