Irving Fisher s'est demandé pourquoi les crises financières ne seraient que des épiphénomènes dans le déroulement du cycle des affaires. Pour lui, la finance amplifie le cycle des affaires en ajoutant deux éléments supplémentaires : le surendettement et la déflation. Contrairement à Hayek, qui voit par la surcapitalisation un long retour vers l'équilibre, Fisher défend la thèse selon laquelle il existerait un phénomène autocumulatif d'enfoncement dans la crise. C'est l'image du bateau dans la tempête ; il peut se coucher et se redresser lui-même jusqu'à un certain angle. Au-delà, il chavire et sombre dans la mer.
[...] Le mécanisme de l'augmentation de la dette s'appuie sur le jeu d'anticipations et leur réajustement quand les conditions deviennent insupportables (comme en et 1929). Fisher va parler de bulle financière comme échafaudage dangereux de crédits et de créances. Quand la bulle éclate, la dépression se déroule en neuf étapes, selon lui. II- Deux facteurs essentiels : surendettement et déflation En 1933, dans la revue Econometrica, Fisher a donné une explication de la grande dépression en insistant sur deux facteurs liés et nécessaires : le surendettement et la déflation. [...]
[...] C'est leur simultanéité qui entraîne de grandes dépressions. Le surendettement apparaît selon l'analyse de l'effet de levier, lorsque le taux de profit anticipé est supérieur au taux d'intérêt de l'emprunt ; plus précisément lorsque la rentabilité économique du capital (ensemble des fonds propres et des emprunts) est supérieure au taux d'intérêt. De ce fait, la rentabilité financière, calculée uniquement sur les fonds propres des entreprises, s'accroît : plus on s'endette, plus les entreprises et leurs actionnaires sont gagnants. Le processus ne peut naturellement pas durer indéfiniment. [...]
[...] Quand la crise financière est déclenchée, il n'y a plus de mécanismes autoéquilibrants. Les affaires ne peuvent donc se faire que de l'extérieur par une intervention de l'État (on comprend alors la position favorable de Fisher concernant le New Deal). Il utilise encore l'image du bateau pour décrire ce phénomène : jusqu'à un certain angle de gite, il se redresse, au-delà, il chavire. La politique de reflation est donc cruciale pour empêcher l'effondrement général et la banque centrale doit jouer son rôle de prêteur en dernier ressort. [...]
[...] Irving Fisher : la théorie des grandes dépressions par la dette et la déflation Irving Fisher s'est demandé pourquoi les crises financières ne seraient que des épiphénomènes dans le déroulement du cycle des affaires. Pour lui, la finance amplifie le cycle des affaires en ajoutant deux éléments supplémentaires : le surendettement et la déflation. Contrairement à Hayek, qui voit par la surcapitalisation un long retour vers l'équilibre, Fisher défend la thèse selon laquelle il existerait un phénomène autocumulatif d'enfoncement dans la crise. [...]
[...] VI- En guise de conclusion La très grande stabilité financière des Trente Glorieuses avait fait oublier ses menaces. Cette stabilité s'explique en grande partie par la mise sous tutelle de l'ordre financier consécutivement à la grande dépression : limitation de contrôle des mouvements de capitaux à l'échelle internationale, politique de réglementation bancaire dans les divers pays. Dès les années 60, les prémices du retour de la stabilité financière internationale sont apparues et la constitution d'un marché international des capitaux en donnait les premiers signes. [...]
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