L'individualisme méthodologique est-il applicable à la science économique, Hubert Brochier, phénomène social, comportement individuel, holisme, sciences sociales, individualisme
Selon l'individualisme méthodologique, tout phénomène social est la conséquence des comportements individuels. Traditionnellement, l'individualisme méthodologique est opposé au holisme, qui affirme que les individus sont déterminés par la société qui les entoure. Dans son article paru dans la Revue d'économie politique de janvier-février 1994, Hubert Brochier analyse l'individualisme méthodologique et son application dans les sciences sociales, et en particulier l'économie. Dans quelle mesure l'individualisme méthodologique peut-il permettre l'analyse des phénomènes économiques et sociaux ?
Selon Max Weber, l'individualisme méthodologique peut être aussi bien utilisé en économie qu'en sociologie. Cependant, Hubert Brochier souligne les limites de l'analyse individualiste en économie au sein même des théories néo-classiques qui la défendent. Ces limites sont liées à la notion d'agrégation des actions et intérêts individuels ainsi qu'aux fréquents recours inconscients au holisme. Enfin, H. Brochier pense qu'une solution à ces limites dans la conciliation de l'individualisme et du holisme.
[...] On ne peut pas soutenir un individualisme méthodologique fort en sciences sociales. Il faut reconnaître l'importance de la société dans la formation de l'individu. De même, la naissance des institutions ne peut pas être restreinte à une somme d'intérêts individuels. Cependant, il ne faut pas nier l'analyse individualiste, car elle permet de mettre en évidence les liens entre le comportement des agents et les résultats collectifs de ces comportements Toutefois, il est nécessaire de prendre en compte le problème de l'agrégation. [...]
[...] Commentaire de texte L'individualisme méthodologique est-il applicable à la science économique ? de Hubert Brochier (Problèmes économiques juin 1994) Selon l'individualisme méthodologique, tout phénomène social est la conséquence des comportements individuels. Traditionnellement, l'individualisme méthodologique est opposé au holisme, qui affirme que les individus sont déterminés par la société qui les entoure. Dans son article paru dans la Revue d'économie politique du janvier-février 1994, Hubert Brochier analyse l'individualisme méthodologique et son application dans les sciences sociales, et en particulier l'économie. Dans quelle mesure l'individualisme méthodologique peut-il permettre l'analyse des phénomènes économiques et sociaux ? [...]
[...] Dupuy, la notion de self-love d'Adam Smith n'est pas totalement individualiste, puisqu'elle suppose une boucle auto-référentielle indirecte reliant le sujet à lui-même par la médiation de l'autre. Enfin, M. Olson a démontré en 1966 avec sa théorie du free rider que l'individu rationnel cherche à profiter du résultat de l'action collective sans y prendre part, pour éviter d'en supporter les coûts. Selon cette théorie, l'action collective ne peut pas se résumer à la somme des actions individuelles. L'analyse individualiste suppose que tout objet collectif est une agrégation de comportements individuels. Cependant, certaines institutions ne sont pas réductibles à cette logique. [...]
[...] Cette théorie est en contradiction avec l'individualisme méthodologique, qui suppose qu' il n'y a rien au dessus des agents individuels qui puisse influencer leurs représentations et leurs comportements En effet, selon l'individualisme méthodologique, les hommes seraient uniquement liés par un contrat. Cependant, Durkheim souligna que les contacts existent grâce à un droit des contrats qui est d'origine sociale. Ainsi, conclue Hubert Brochier, il est certain que la société influence de manière significative les relations interindividuelles. L'individualisme méthodologique ne semble donc pas fonctionner sans recourir à des principes holistiques. [...]
[...] L'existence d'institutions non réductibles à une agrégation d'intérêts individuels L'individualisme méthodologique affirme que tout phénomène social résulte de l'agrégation de comportements individuels. Cependant, il existe des institutions, comme l'État, qui ne sont pas réductibles à cette agrégation. L'État est une réalité, composée d'organes existantes et dotée d'une constitution. Selon H. Brochier, on ne peut pas considérer l'État comme une somme de décisions individuelles. Les actions de l'État ont un objectif de bien commun, et sont donc d'une dimension collective. Certains concepts collectifs sont critiquables (comme le concept marxiste de force de travail), mais d'autres, comme l'État, représentent des forces réelles, et doivent donc être pris en compte dans l'analyse individualiste. [...]
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