Becker est le représentant de l'analyse micro-économique en termes de rationalité individuelle et d'optimisation des choix. Ses ouvrages expliquent comment les individus, aux actions contraintes par le revenu, temps et autres ressources limitées, cherchent à maximiser prospectivement leur bien-être. L'individu analyse coûts et avantages d'une situation par rapport à une autre : chaque choix implique un renoncement (« there is no free lunch »), mais optimise les gains individuels.
[...] La générosité (investissements en éducation. ) des parents avec leurs enfants résultent aussi d'un calcul parental : au moment de la vieillesse, ce lien devrait s'inverser et les enfants s'occuperont des parents. Becker en déduit que les politiques publiques de solidarité nuisent au lien familial, car les parents deviennent moins dépendants de leurs enfants. Becker estime donc que les individus embauchent, s'engagent sur la voie de l'illégalité, investissent en éducation, et gèrent leur structure familiale en faisant des calculs, comme les consommateurs. [...]
[...] Dans ce discours prononcé à l'issue de la remise de son Prix Nobel en 1992, Becker résume ses théories économiques relatives aux comportements individuels. Premièrement, il met en avant le fait que les choix du marché du travail sont influencés par d'autres facteurs que leur simple coût, par exemple le goût pour la discrimination des acteurs. Il semble que les inégalités de salaires et d'accès à l'emploi ne soient pas seulement explicables par les différences de productivité, de dotation en capital humain, mais aussi par l'aversion en fonction du genre, de la race de la part des employeurs, salariés et consommateurs. [...]
[...] Becker élabore enfin une théorie rationaliste de la structure familiale : le mariage, avoir des enfants ou divorcer constituent des choix issus d'un arbitrage. Le mariage est conçu comme un marché impliquant la rencontre offre demande en considérant les coûts et avantages de l'échange. De même, s'occuper d'un enfant implique du temps et des coûts pour son éducation. Becker évoque la division du travail au sein du couple, en fonction de la culture et des réflexes biologiques : les femmes s'occupent de l'éducation des enfants, les hommes des tâches d'exécution, chacun retirant un avantage comparatif dans sa spécialisation. [...]
[...] Le capital humain est donc le fruit d'un choix rationnel de la part de l'individu et de l'État, qui sera poussé à investir dans la R&D et l'éducation afin d'en retirer un profit économique sur le long terme (cf. théoriciens de la croissance endogène). L'exemple de Becker concerne les femmes, qui investissent substantiellement dans le capital humain depuis l'expansion du tertiaire, la législation des droits civils, etc. : elles sont encouragées à rejoindre le marché du travail et à augmenter leurs compétences. [...]
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