Il naît le 16 décembre 1834 à Evreux, dans une famille d'origine hollandaise. Son père, Auguste Walras, est à l'époque principal de collège, a publié, en 1831, un premier ouvrage d'économie. Ayant réussi l'agrégation de philosophie, il enseigne, et sera également inspecteur de l'administration académique ; il publie, en 1849, un second ouvrage d'économie intitulé Théorie de la richesse sociale.
Bachelier ès lettres en 1851 (il a 17 ans) puis, en 1853, bachelier ès sciences. Deux échecs au concours d'entrée à l'École Polytechnique, études à l'École des Mines (comme élève externe).
Léon Walras débute sa carrière d'économiste à Paris, où il collabore au journal des Économistes, d'inspiration libérale. Il travaille simultanément (sur les conseils et même avec la collaboration active de son père) à un ouvrage dans lequel il réfute les thèses de Proudhon, qui sera publié en 1860 sous le titre L'économie politique et la Justice.
En 1870, la chance lui sourit : son intervention au congrès de Lausanne, dix ans plus tôt, lui avait valu la considération d'une personnalité helvétique, L. Ruchonnet, qui lui propose de poser sa candidature à un poste de professeur d'économie nouvellement créé à l'université de la ville suisse. Nommé, Walras vient s'installer à Lausanne vers la fin de l'année. Dès lors, il consacre l'essentiel de son activité scientifique à la théorie économique « pure », qu'il entreprend de formuler en termes mathématiques. Il s'inspire en cela de recherches publiées en 1838 par Cournot, mathématicien, philosophe et économiste français, qu'il reconnaîtra comme « le père de l'économie mathématique ».
[...] B)La théorie de l'échange Walras part d'un exemple : « Le blé vaut 24 francs l'hectolitre ». Il s'agit, dit-il, d'un fait naturel, au sens où la valeur d'échange résulte non de la volonté du vendeur ou de l'acheteur mais de circonstances qui s'imposent à l'un et à l'autre . La valeur du blé et celle de l'argent, explique-t-il, dépendent de leur utilité et de leur quantité disponible. Il s'agit également d'un fait mathématique. Le caractère naturel que Walras reconnaît à la valeur d'échange le conduit à attribuer au marché un rôle instrumental : c'est le lieu où se manifeste la valeur d'échange. [...]
[...] Notons que l'auteur conçoit, fondamentalement, la monnaie comme une marchandise. Ainsi, il explique que « le prix commun et identique de la marchandise monnaie, ou de son service, comme marchandise et comme monnaie, s'établit par monnayage ou démonétisation selon que le prix de la monnaie est supérieur au prix de la marchandise ou réciproquement » (p. 473). Si la monnaie est le numéraire, ce qui est le cas dans l'économie concrète, son prix est alors l'unité et le prix de ses services s'identifie au taux de l'intérêt. [...]
[...] Il convient de citer également J.R. Hicks qui, dès le début des années 1930, s'attacha à diffuser la théorie de Walras dans le monde anglo-saxon (les Éléments n'étaient pas traduits en anglais) Notons enfin que les thèses d'économie sociale et sur la justice, que Walras a développées, ont longtemps été négligées. Aujourd'hui, en revanche, elles suscitent un véritable intérêt. Comme pour d'autres auteurs, on a pris conscience qu'il est artificiel d'isoler une partie d'une oeuvre conçue comme un tout. D'autant plus que la réflexion sur ces thèmes connaît un nouvel essor. [...]
[...] La valeur du blé en argent [ . ] est de 24 ni plus ni moins» . La valeur d'échange peut, par conséquent, faire l'objet d'une théorie mathématique : « Et si les mathématiques en général ont pour objet l'étude des grandeurs de ce genre, il est certain qu'il y a une branche des mathématiques, oubliée jusqu'ici par les mathématiciens, et non encore élaborée, qui est la théorie de la valeur d'échange ». L'objectif de Walras est, bien entendu, d'établir une telle théorie. [...]
[...] Ce n'est que lorsque les prix d'équilibre sont atteints que les transactions se réalisent. L'examen du processus d'ajustement par les prix conduit Walras à formuler un nouveau théorème : « Plusieurs marchandises étant données, dont l'échange se fait avec intervention de numéraire, pour qu'il y ait équilibre du marché à leur égard, ou prix stationnaire de toutes ces marchandises en numéraire, il faut et il suffit qu'à ce prix la demande effective de chaque marchandise soit égale à son offre effective. [...]
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