"Ce travail se base sur la critique succincte adressée à Marx dans le livre Orientalisme d'Edward Saïd, paru en 1978.
Cette critique repose sur une citation ""Ils ne peuvent se représenter eux-mêmes, ils doivent être représentés."" et sur un extrait d'un célèbre article de Marx sur l'entreprise coloniale britannique en Inde en 1853, publié dans le New York Daily Tribute. "
[...] Sans aucun doute, les fondements de l'orientalisme sont dans la maxime « connais ton ennemi ». Lorsque les Nations Chrétiennes d'Europe ont commencé leur longue campagne pour coloniser et conquérir le reste du monde pour leur propre bénéfice, elles ont apporté leurs ressources académiques et missionnaires pour les aider dans leur tâche. Les orientalistes et les missionnaires dont les rangs se chevauchaient souvent étaient le plus souvent les serviteurs d'un gouvernement impérialiste qui utilisait leurs services comme moyen de soumettre ou d'affaiblir un ennemi, aussi subtilement soit-il. [...]
[...] Princeton University Press Rancière Jacques. Aux Bords Du Politique. Gallimard Said, Edward W., and Paul Chemla. Culture Et impérialisme. Fayard Said, Edward W. L'Orientalisme. L'Orient créé par l'Occident. Éditions du Seuil Said, Edward W. [...]
[...] Alors que le capitalisme des pays industrialisés créait son propre fossoyeur dans la classe ouvrière, les colonisateurs créaient aussi leur fossoyeur dans les colonies. Cette idée internationaliste - que la classe ouvrière européenne doit être solidaire des justes luttes pour la libération nationale - a animé la principale activité politique de Marx dans les années 1860 : l'organisation de la Première Internationale des partis et groupes ouvriers et socialistes. Bien que principalement basé dans des organisations en Grande-Bretagne, en France et en Allemagne, l'Internationale s'est largement développée à travers des campagnes de solidarité internationales avec la lutte contre l'esclavage aux États-Unis et des luttes pour l'indépendance nationale de la Pologne et de l'Irlande. [...]
[...] Des passages comme celui-ci trahissent un point de vue impérial. Mais condamner purement et simplement Marx sur la base d'une lecture sélective, c'est oublier les nuances de ses positions postérieures, dont certaines dépassaient celles des élites indiennes elles-mêmes. Marx ne laisse pas les Britanniques à l'aise. À un moment donné, il argumente polémiquement que l'hypocrisie profonde et la barbarie inhérente de la civilisation bourgeoise se dévoilent devant nos yeux, passant de sa maison, où elle prend des formes respectables, aux colonies, où elle se dénude. [...]
[...] Il n'y a certainement pas de discussion substantielle ou de référence aux écrits majeurs de Marx (ou d'Engels) chez Saïd. Il n'y a pas non plus - peut-être plus surprenant - d'attention significative aux théories marxistes de l'impérialisme. Bien que certains de ces théoriciens soient mentionnés, surtout en termes d'approbation, dans les écrits de Saïd, leurs idées ne sont pas réellement discutées ou évaluées. Il y a aussi peu de références dans son œuvre aux idées typiquement marxistes émanant du milieu arabe, ou plus spécifiquement du milieu palestinien. [...]
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