l'impact de l'existance d'un systeme politique democratique pluraliste de libre concurrence sur la pensee nationaliste souverainiste au quebec
[...] Ainsi, les revendications du Parti Québécois pour l'élection de 2018 l'inscrivent sur une ligne d'indépendantiste et souverainiste conforme à celle défendue en 1995. A sa gauche, Québec Solidaire défend une ligne différente. En effet, bien que l'organisation politique reprenne à son compte l'idéal souverainiste, celle-ci figure en dernière position dans son programme pour l'élection de 2018, derrière les questions liées à l'écologie, la promotion des droits humains, la lutte contre la pauvreté et le féminisme. De ce point de vue, Québec Solidaire apparaît donc d'abord comme un parti de gauche classique avant de se positionner comme le fer de lance du mouvement indépendantiste québécois. [...]
[...] Comme l'analyse Rouillard (1997), « les solutions proposées marquent un glissement des orientations politiques au Québec vers le conservatisme. Les mesures comportent, certes, des aspects progressistes (antimonopolisme, lois sociales), mais la trame de fond se situe dans la mouvance du conservatisme social tel qu'il s'incarne à l'époque dans plusieurs pays catholiques (antilibéralisme, corporatisme, agriculturisme, antisocialisme virulent) ». Dans cette conception, le nationalisme reste envisagé comme une défense d'un modèle de société et non une réponse directe aux conséquences du capitalisme libéral à l'échelle individuelle. [...]
[...] En 1838 est proclamée la déclaration d'indépendance du Bas-Canada impliquant la création d'une République du Bas-Canada. En parallèle, la Rébellion du Haut-Canada s'oppose également à la couronne. Toutefois, l'échec des rébellions conduit la reine Victoria à promulguer l'Acte d'Union de 1840 qui consacre la réunification des deux Canada et la création d'une Assemblée législative de la province du Canada située à Ottawa, et supprimant au passage les droits acquis par les Canadiens-français en 1774. Or cet aspect constitue une clé de lecture importante pour comprendre les dynamiques de rapprochement progressif entre les canadiens anglophones et les canadiens-français : ces derniers subissent ensemble la répression britannique et en dépit de leurs oppositions, ont en commun une partie de leurs revendications. [...]
[...] En effet, cette dynamique concomittante contribue à mettre à l'écart les revendications québécoises en faisant d'elles l'exception, les autres provinces participant avec davantage de bonne volonté à la fédération. A cet égard, il convient de souligner ici le rôle de l'idéologie et l'opposition d'une idéologie québécoise à une idéologie canadienne radicalement différente : « l'idéologie canadienne se présente à la manière d'un modèle de citoyenneté diversitaire adaptée aux exigences de la société plurielle - sans jamais mentionner, par ailleurs, qu'elle repose sur la négation de la différence québécoise. Cette idéologie est directement liée à la refondation canadienne de 1982, qui l'a constitutionnalisée. [...]
[...] La crise économique et sociale qui traverse la province se manifeste également par le taux de participation à l'élection de 1960 : celui-ci en effet « est le plus important de toutes les élections depuis au moins la crise de 1930 ; le résultat du scrutin est aussi l'un des plus serrés de l'histoire politique du Québec. Le Parti libéral, avec 51 députés, contre 43 unionistes, forme le nouveau gouvernement ». En outre, les changements sociologiques intervenus depuis les années 1es années 1930 s'actualisent dans le scrutin de 1960, comme le relève Boismenu (1981) : « dans la région de Montréal, les libéraux sont appuyés par la bourgeoisie et la petite bourgeoisie canadienne, québécoise et allogène, par les ouvriers canadiens et allogènes et par une proportion grandissante d'ouvriers québécois ». [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture