L'opinion publique et la défense nationale en France: conséquences de la réforme (2006)

Résumé du document

En 1996, le président de la République française, Jacques Chirac, lance un chantier majeur de son septennat : une réforme en profondeur des structures de l'institution militaire. Celle-ci, outre la professionnalisation des armées, supprime le service militaire obligatoire d'une durée de neuf mois pour les jeunes hommes. Mais l'impact de cette réforme dépasse largement le cadre militaire et affecte l'ensemble de l'opinion publique française, qui doit maintenant se positionner vis à vis d'une armée composée de professionnels, de soldats de métiers, et non plus vis à vis d'un contingent d'appelés venus de tous les horizons de la société. Cela modifie-t-il la place et le rôle que l'opinion publique, dans son ensemble et dans ses strates, accorde à l'institution militaire en particulier et à la Défense nationale en général?

Extraits

[...] INCLURE LE GRAPHIQUE 1 ICI Quels effets dans l'opinion publique et chez les jeunes? En 1996, des voix nombreuses se sont élevées pour dénoncer la mise à mort du lien armée-Nation à travers la suppression de service militaire. Or, en 2000, plus de de l'opinion publique avait une image favorable de l'armée, un taux d'appui relativement stable sur l'ensemble de la décennie 1990. Dans les réponses à la question ouverte, la professionnalisation des armées est connotée à l'idée d'une armée plus moderne, plus compétente, plus efficace, toujours mobilisée, avec des militaires mieux formés. [...]

[...] Thieblement, André Les enjeux sociaux et politiques de la suppression du service national in Les Champs de Mars Paris : La Documentation Française, pp 27-49. Ibid., pp.27-49 Mendras, Henri Les Français et l'armée in Revue française de l'OFCE Paris : La Documentation Française, pp 134-142. Ibid., p.137. Lada, Emmanuelle et Chantal Nicole-Drancourt Quelques vecteurs d'informations et représentation de l'armée in Images de l'armée et insertion des jeunes, Paris : C2SD, pp 84-100. DICOD-C2SD Les Français et la Défense. Dix ans de sondages. Paris : Ministère français de la Défense. [...]

[...] Source : Baromètre Les Français et la Défense nationale Analyses et références, ministère de la Défense, novembre 2002. DICOD Les Français et la Défense nationale en l'an 2000, Paris, Ministère français de la Défense. Mendras, Henri Les Français et l'armée in Revue française de l'OFCE Paris : La Documentation Française, pp 134-142. Vernat, Fleur et Barbara Jankowsky La perception de la politique de Défense et les forces armées in Bulletin du centre d'études en sciences sociales de la Défense, Paris : Ministère français de la Défense D'Hautuille, Olivier L'opinion publique française et la Défense in Esprit et culture de la Défense, Paris : La Documentation Française, pp 43-57. [...]

[...] Pour aller plus loin dans l'examen de la validité de cette thèse, il nous faut maintenant analyser les déterminants de l'opinion publique dans son positionnement face à la Défense nationale en général et à l'institution militaire en particulier. Les déterminants de l'opinion publique Crises internationales : déterminants du positionnement Lors de crises internationales, les décideurs se doivent d'intégrer l'opinion publique à leurs prises de décisions concernant l'utilisation ou non des forces armées. Elle devient un facteur décisionnel, c'est pourquoi il est important de savoir comment elle se détermine, et s'il est possible d'agir sur elle[15]. [...]

[...] L'armée est alors l'institution garante de l'ordre et d'une sécurité qui sont la condition de la liberté de chacun. Ce sont donc pragmatisme et idéologie qui se mêlent pour définir l'attitude des jeunes à l'égard de l'armée[21]. Pragmatisme d'un côté, à travers la reconnaissance de la nécessité de l'armée, la possibilité d'y faire carrière dans un contexte de chômage et de fragilité de l'emploi des jeunes interrogés font état d'intentions fermes et un petit tiers ne repoussent pas l'idée d'exercer un jour un métier militaire, soit au total plus de 40% des jeunes interrogés). [...]