Les droits de succession, ainsi que la répartition de l'héritage au sein des familles, ont souvent engendré des tensions de différents ordres.
Chacun des descendants héréditaires ou proches de la famille se prétendent être les dignes successeurs, héritiers légitimes ou naturels du patrimoine matériel et moral du défunt. Ceci, dans un dessein bien précis : l'obtention des avantages des possessions du défunt, et la légitimité future qu'elle confère.
Toutefois, les problèmes posés sont bien plus complexes, dès lors qu'il s'agit de connaître les héritiers d'un mouvement intellectuel, d'une représentation culturelle large, ou bien encore d'un mouvement révolutionnaire, une révolution se définissant comme le renversement profond et rapide – la plupart du temps par les masses populaires – des institutions de l'Etat et de la société, sans aucun respect des normes légales.
[...] Tout d'abord, une Maison du Consul, sur le même modèle que la Maison du Roi, est installée aux Tuileries. De plus, le sacre impérial assisté du pape Pie VII, le 2 décembre 1804 en la cathédrale Notre Dame, dans lequel Napoléon se couronne lui-même, possède de nombreux attributs monarchiques. En effet, Napoléon porte une couronne et un globe universel à la Charlemagne un manteau impérial avec de nombreuses abeilles mérovingiennes (qui se rapprochent des fleurs de Lys), une main de justice, une épée et un sceptre, qui cherchent à créer un principe de légitimité propre aux monarques. [...]
[...] Napoléon créa l'Etat puissant et centralisé, peuplé par des technocrates et des experts, dont rêvaient les jacobins de la Révolution française. Enfin, ce qui montre que Napoléon peut être considéré comme un fils de la Révolution est son combat contre l'Europe des rois, ennemie de la Révolution. Ce dernier apparut comme le libérateur de l'Europe, selon Guy Hermet, jusqu'en 1806, année du blocus continental contre l'Angleterre, ce qui explique pourquoi Hegel le nommait l'âme du monde Napoléon abolit, dans les pays libérés (ou conquis), les droits féodaux, l'inégalité, les privilèges liés à l'hérédité et à la naissance, proclame la tolérance religieuse, la laïcité de l'Etat, et l'établissement d'une constitution. [...]
[...] Enfin, dernière composante de ces masses de granit, la formation d'une nouvelle élite. Elle passe notamment par la création de grandes écoles telles que Polytechnique en 1794, celle des lycées et du baccalauréat (en 1808), et d'une Université Impériale aux ordres (en 1806). L'épuration des cadres de l'armée et du pouvoir législatif, la création de la Légion d'honneur en 1802 (bien que symbolique de conséquences) seront les moyens essentiels de la création d'une nouvelle élite. En corollaire avec les masses de granit, la stabilité et la consolidation des acquis révolutionnaires se sont aussi réalisées via certaines couches sociales, particulièrement celle des notables. [...]
[...] Cependant, la Révolution ne fut pas forcément le règne de la liberté (Terreur, gouvernement révolutionnaire) et de l'égalité (vote censitaire, liste des émigrés, loi des suspects) et Napoléon fut attaché au moins en apparence à certaines traditions de la Révolution ; l'auteur du Mémorial de Sainte Hélène, Las Cases, le présentant comme le prince des idées libérales L'œuvre politique de Napoléon détruisit, ou consolida-t-elle les acquis révolutionnaires ? Alors on peut se demander : La France de Napoléon s'est-elle autant éloignée des idéaux révolutionnaires ? Son régime et lui-même ont-ils sali l'héritage révolutionnaire ? Il s'agit d'illustrer en quoi Napoléon fut le juste successeur de la Révolution, au travers de la consolidation, de l'exportation des acquis révolutionnaires, et du renforcement de l'Etat et de la nation. [...]
[...] Napoléon exigeait : Surveillez tout le monde, excepté moi Dans le Consulat et l'Empire 241-242), Georges Pariset en déduit que la police était partout, entretenant une défiance constante et générale, tuant l'esprit public en abaissant l'âme La place du préfet est déterminante dans le despotisme napoléonien. Les policiers sont partout, possèdent une véritable emprise sur la société, tenant des comptes rendus tant sur l'état d'esprit des masses que sur l'état des routes. Mieux, un décret de 1810 rétablit les prisons d'Etat, héritage de l'Ancien Régime. [...]
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