Holisme, individualisme, sociologie, Durkheim, Marx, Weber, Hayek, méthodologie
Le holisme est un concept clé dans la sociologie. Opposé à l'individualisme méthodologique, il s'intéresse aux motivations et aux pratiques sociales des individus pris d'une manière collective au sein de la société. C'est dans Holism and Evolution de Jan Christiaan Smuts en 1926 que le terme est apparu pour la première fois. On peut trouver dans cet ouvrage une première définition : « the tendency in nature to form wholes that are greater than the sum of the parts through creative evolution » (la tendance dans la nature à constituer des ensembles qui sont supérieurs à la somme de leurs parties, au travers de l'évolution créatrice).
Cependant, le concept même de holisme est antérieur à son nom. En effet, Emile Durkheim était un des premiers sociologues partisans du paradigme holiste. Au sujet des faits sociaux, il explique qu'ils « consistent en des manières d'agir, de penser et de sentir, extérieures à l'individu qui sont douées d'un pouvoir de coercition en vertu duquel ils s'imposent à lui [...]. Est fait social toute manière de faire, figée ou non, susceptible d'exercer une contrainte extérieure ; ou bien encore, qui est générale dans l'étendue d'une société donnée tout en ayant une existence propre, indépendante de ses manifestations individuelles » (E. Durkheim, Les règles de la méthode sociologique, 1895, Paris, Flammarion, 1988, p.97 et p. 107).
Cependant, cette définition, certes claire, peut rapidement se voir attribuée à plusieurs domaines. En sociologie bien sûr, mais également en médecine, en économie, en philosophie, en biologie, en écologie, etc...
Mais ce qui semble surtout intéressant, ce n'est non pas les différents domaines dans lesquels est incorporé le holisme, mais plutôt les différents holismes.
On sera donc amené à se demander quels sont les différents holismes, et quels en sont les usages ?
Pour y répondre, il faudra donc diviser le concept en deux parties. Tout d'abord, définir et étudier la nuance entre le holisme méthodologique et le holisme ontologique. Puis, il faudra se pencher sur les deux concepts de holisme « scientifique » et de holisme « idéologique ».
[...] Essai en socio-anthropologie du changement social. Marseille, APAD – Paris, Karthala p L'évolutionnisme de Friedrich Hayek. Une double controverse révélatrice d'une double illusion, Alain Leroux, Revue économique, volume 48, n°3, pp. 751- Conclusion : Le holisme, comme on a pu le voir, peut se décliner sous plusieurs formes. D'abord d'un point de vue définitionnel, mais aussi quant à son application. Il est donc juste de parler des holismes, plutôt que du holisme. Que ce soit dans son terme même, qui peut aussi bien renvoyer au holisme méthodologique qu'au holisme ontologique, mais également qui peut être utilisé scientifiquement (en sociologie, en économie, en médecine, etc ) mais également idéologiquement. [...]
[...] Mais, outre Durkheim, on peut voir que le holisme peut être décliné scientifiquement de plusieurs sortes. Outre les deux aspects vus précédemment, on peut aussi parler de holisme épistémologique, de holisme anthropologique, etc. Bien que souvent combattu depuis Durkheim par l'individualisme méthodologique, le holisme reste un paradigme toujours appliqué par nombre de scientifiques. Il est cependant nécessaire de préciser, au regard du concept même, que le holisme doit se distinguer entre son application scientifique, et son utilisation faite par les Les Règles de la Méthode sociologique, 1re éd. [...]
[...] Alain Laurent, Individualisme méthodologique, Que sais-je p E. Durkheim, Les règles de la méthode sociologique Paris, Flammarion Christian Godin, La Totalité Tome 5 « Les Sciences », édition Champ Vallon p Dans son ouvrage Misère de l'historicisme, Karl Popper critique vivement le marxisme, qui ramène, selon l'auteur, toute l'histoire connue à la lutte des classes. Partie II : Des différents usages De la théorie scientifique à la pratique Le holisme peut devenir pluriel non pas seulement dans sa définition, mais aussi dans sa méthode. [...]
[...] Alain Laurent explique bien que « le holisme méthodologique ne dénie pas à l'individu sa réalité d'agent empirique, mais considère que J. W. N. Watkins, Historical explanation in the social sciences, in J. O'Neil, p.167-168. Aristote, Les Politiques, I et III tant son comportement que ses dispositions intérieures sont principalement le produit fonctionnel du tout »1. Même Durkheim, un des principaux représentants du paradigme holiste, énonce dans Les Règles de la méthodologie sociologique, qu'il y a deux types de faits sociaux. Les faits sociaux normaux, qui rentrent dans le cadre du holisme, et les faits sociaux pathologique, qui sont statistiquement exceptionnels2. [...]
[...] Cependant, le concept même de holisme est antérieur à son nom. En effet, Emile Durkheim était un des premiers sociologues partisans du paradigme holiste. Au sujet des faits sociaux, il explique qu'ils « consistent en des manières d'agir, de penser et de sentir, extérieures à l'individu qui sont douées d'un pouvoir de coercition en vertu duquel ils s'imposent à lui[ Est fait social toute manière de faire, figée ou non, susceptible d'exercer une contrainte extérieure ; ou bien encore, qui est générale dans l'étendue d'une société donnée tout en ayant une existence propre, indépendante de ses manifestations individuelles »1. [...]
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