Alexis de Tocqueville (1805-1859) est considéré comme l'un des grands penseurs de la modernité politique, à travers notamment son grand ouvrage De la démocratie en Amérique (publié en deux tomes, le premier en 1835 et le second en 1840). Dans celui-ci, né d'un séjour aux Etats-Unis en 1831 et 1832 afin d'y étudier le régime pénitentiaire. Tocqueville analyse, en effet, les ressorts de la démocratie moderne, en tant qu'elle n'est pas seulement un régime politique mais qu'elle affecte aussi toutes les relations sociales.
[...] Qu'est-ce que la démocratie pour Tocqueville ? Alexis de Tocqueville (1805-1859) est considéré comme l'un des grands penseurs de la modernité politique, à travers notamment son grand ouvrage la démocratie en Amérique (publié en deux tomes, le premier en 1835 et le second en 1840). Dans celui-ci, né d'un séjour aux Etats-Unis en 1831 et 1832 afin d'y étudier le régime pénitentiaire. Tocqueville analyse, en effet, les ressorts de la démocratie moderne, en tant qu'elle n'est pas seulement un régime politique, mais qu'elle affecte aussi toutes les relations sociales. [...]
[...] Qu'est-ce que la démocratie ? Comment rétablir un pouvoir politique stable en France ? On comprend, dès lors, que la démocratie (ou le processus de démocratisation) soit un problème pour les penseurs du XIXe siècle. Tocqueville n'échappe pas à la règle : s'il considère que la démocratie est avant tout un processus irrésistible d'égalisation des conditions sociales il n'est sans s'inquiéter sur les dangers que celui-ci peut faire peser sur les libertés, celles qui caractérisaient la société et les groupes aristocratiques (II). [...]
[...] Dans cette même perspective, Tocqueville craint que les hommes soient, en démocratie, dominés par la tyrannie de la majorité par le conformisme. L'inquiétude principale concerne le fait que les hommes ne puissent plus se comporter ou penser différemment des autres sous peine de sanctions collectives (par exemple, la mise à l'écart ou la condamnation pénale pour mauvaise opinion Ces craintes, outre qu'elles ont été invalidées par l'histoire des démocraties (dans lesquelles, par exemple, les écarts entre classes sociales n'ont pas été remis en cause), manifestent les sentiments négatifs qui sont ceux des élites sociales d'origine aristocratiques au début du XIXe siècle. [...]
[...] Les questions que Tocqueville va lui poser renvoient largement à celles que son époque pose à un jeune aristocratique, comme lui, dans la nouvelle société démocratique, issue de la Révolution. Les problèmes qui se posent aux élites sociales et politiques dans les années 1830 sont, en effet, tous entiers, liés aux effets de la Révolution française : que faut- il faire des acquis de la Révolution ? Qu'est-ce que la liberté ? Qu'est-ce que l'égalité ? Faut-il encore croire aux hiérarchies sociales ? L'existence d'une aristocratie a-t-elle encore un sens ? [...]
[...] Les origines de la démocratisation : la démocratisation par le clergé, puis par les légistes, puis par la richesse et la culture. Tous ces exemples montrent combien la démocratisation a d'abord été une démocratisation de la société (des rapports sociaux) avant d'être une démocratisation politique. C'est-à-dire que la concurrence sociale devient de plus en plus ouverte : ceux qui n'appartiennent pas à l'aristocratie ont, au fil des siècles, de plus en plus de chances d'y entrer, ou de constituer de nouvelles aristocraties de nouvelles élites sociales. [...]
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