L'élection : acte de légitimation, de délégation ou d'usurpation ?

Résumé du document

En 1848, la proclamation du Suffrage Universel a étendu le droit de vote à tous les citoyens français. Le vote constitue un des principaux moteurs de la démocratie. En effet, la démocratie s'applique par l'élection de représentants du peuple et par conséquent, le vote constitue l'acte d'expression par lequel les citoyens, en démocratie, élisent des représentants afin de défendre leur opinion.
Or, comme le montre O. Ihl dans Le Vote, la manière de voter a évolué, le vote d'échange laissant place au vote communautaire pour aboutir enfin au vote d'opinion. Ainsi, le vote d'opinion doit constituer la forme la plus aboutie du vote reflétant l'expression d'une opinion de la manière la plus désintéressée. Cependant cette évolution pose problème : en effet, l'élection devient-elle désormais un acte de légitimation, de délégation ou bien d'usurpation ? (...)

Extraits

[...] Nous finirons par apparaître comme des gens voulant à tout prix conserver leur place. L'homme politique met en valeur un thème durant la campagne électorale. Il trouve intérêt à partager l'électorat, à créer des clivages. Chaque acteur propose le thème qui partagera l'électorat de la manière la plus favorable. Il révèle des clivages à la sphère publique ( Donc au final, l'électeur ne fait que répondre à l'offre des candidats plus qu'il n'exprime son opinion par le vote. Dimension réactive et non active du vote. [...]

[...] Mais comme le montre la logique redevabilité de l'électeur envers son parti, le rapport de force ne s'est-il pas inversé ? La demande politique des électeurs n'est-elle pas désormais déterminée par l'offre politique des professionnels ? II. Des problèmes liés à la représentation ou l'inversion du rapport de force A. Une délégation limitée Le champ du politique offre des instruments de perceptions et d'expression du monde social. L'opinion des individus se forme à partir de ces instruments mais problème : ils n'y ont pas tous accès. [...]

[...] Séance 2 : L'élection : acte de légitimation, de délégation ou d'usurpation ? En 1848, la proclamation du Suffrage Universel a étendu le droit de vote à tous les citoyens français. Le vote constitue un des principaux moteurs de la démocratie. En effet, la démocratie s'applique par l'élection de représentants du peuple et par conséquent, le vote constitue l'acte d'expression par lequel les citoyens, en démocratie, élisent des représentants afin de défendre leur opinion. Or, comme le montre O. Ihl dans Le Vote, la manière de voter a évolué, le vote d'échange laissant place au vote communautaire pour aboutir enfin au vote d'opinion. [...]

[...] L'élection du représentant n'est-elle pas devenue une illusion démocratique ? I. L'élection reste d'abord le lieu d'une expression populaire A. L'élection est l'acte par lequel un citoyen accorde sa confiance à un professionnel de l'univers politique Vote pour un représentant devenu professionnel de la politique dans une démocratie représentative : on délègue à une autorité jugée compétente, l'homme politique afin de relier le centre à l'opinion de la périphérie L'homme politique a intériorisé un habitus : des savoirs spécifiques (théories, concepts), la maîtrise d'un certain langage et de la rhétorique et le passage par des rites, des épreuves L'homme politique détient une force de mobilisation fondé sur des qualifications spécifiques et l'acquisition et la conservation d'une bonne réputation Pour être élu, nécessité de rentrer dans le jeu politique, adopter ses règles. [...]

[...] L'acte de délégation montre ses limites devant le cens caché formé par l'offre politique. Le rapport de force électeurs / élus se trouve inversé en faveur des électeurs qui proposent leur vision du monde social adoptée ou non. B . Quand l'offre du politique détermine la demande Campagnes électorales = lutte pour obtenir l'adhésion du citoyen afin d'accéder au monopole de la violence légitime. Le jeu, c'est de proposer une vision du monde social qui rapporte le plus d'adhésion. L'homme politique est donc un entrepreneur, un stratège, il veut maximiser son profit. [...]