discours, Maximin Isnard, Assemblée Législative, 29 novembre 1791, peuple français
Ce document est un discours qui a été prononcé par Maximin Isnard devant l'Assemblée Législative le 29 novembre 1791, soit à peu près deux mois après le début du mandat de l'Assemblée Législative, le 1er octobre 1791. Cette Assemblée succéda à la Constituante. Elle était composée, à droite, de 250 députés Feuillants qui adhéraient au nouveau régime, et pour qui donc la Révolution était terminée. En principe, ils étaient défavorables à la guerre car ils souhaitaient un apaisement des tensions, un retour à l'ordre afin de permettre au nouveau régime de s'enraciner.
[...] Cette guerre met en jeu l'avenir de la Révolution et de la nation en même temps. Chacun se sent investit du devenir national. Dans le texte : la nation française veut ne souffrir aucune insulte (l.3) et est prête à disparaître tout entier de dessus le globe plutôt que de se laisser réenchaîner (l.5). Dans l'esprit des français, la guerre semble inévitable, tandis que dans les esprits des monarques européens, la guerre semble bien éloignée et ce malgré la déclaration de Pillnitz. [...]
[...] On peut donc se demander ce qu'il s'est passé pour que les Révolutionnaires français s'en prennent aux monarchies européennes. En fait, on peut considérer que ce discours est une réponse à la déclaration de Pillnitz du 27 août 1791 mois avant le discours). Cette déclaration fut prononcée et signée par l'empereur d'Autriche Léopold II et par le roi de Prusse Frédéric Guillaume. Ce n'était pas une déclaration de guerre. C'était un appel à une alliance des monarchies européennes contre la Révolution française. Il n'y aurait guerre que si l'ensemble des monarchies européennes serait d'accord. [...]
[...] C'est cette idée qui indique une rupture. La guerre fut déclarée car les Jacobins dominaient les débats à l'Assemblée, parce que même des hommes des Feuillants (La Fayette par exemple) étaient favorables à la guerre. Louis XVI était lui aussi favorable à la guerre : il pensait que la France Révolutionnaire n'avait pas les moyens de remporter une victoire : Il faut que ma conduite soit telle que, dans le malheur, la France ne voit d'autres ressources que de se jeter dans mes bras En mars 1792, il joua la politique du pire : il nomma des ministres jacobins aux Affaires étrangères et à la Guerre. [...]
[...] Jusque là, la diplomatie de la Constituante était pacifique ; la Constituante s'était interdit toute idée de conquête, au nom du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes On se situe dans les premiers mois du mandat de l'Assemblée Législative, composés uniquement d'hommes nouveaux. Ce qui nous amène à nous demander si ce discours montre une continuité ou une rupture dans la politique extérieure de la France Révolutionnaire. 1ère partie Ce discours de Maximin Isnard s'adresse/s'attaque à l'ensemble de l'Europe. Il dit Disons à l'Europe (l.8 et l.11). Il ne fait pas d'exception, il s'adresse à l'ensemble des pays européens et plus précisément à l'ensemble des monarchies européennes. [...]
[...] Cela peut sembler paradoxal, mais cette guerre qui s'annonce est une guerre pour la paix. Et c'est en cela que certains historiens, comme Jean- Clément Martin, disent que la guerre qui se prépare n'est pas en contradiction avec le décret de la Constituante au sujet de la Déclaration de la Paix du monde. Cette volonté de paix du monde est ancrée dans les esprits de l'époque, et est hérité des Lumières. Les Lumières veulent le règne de la raison, or la guerre de type ancienne apparaît vraiment comme absurde. [...]
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