Démocratie représentative, Sylvain Laurens, lobbying, influence, prise de décision, institution publique, institution démocratique, élection, élus, action publique
Le document est un exposé oral de 15 minutes pour un cours d'action publique. Le texte étudié est le suivant : « Chapitre 4. Lobbyiste au quotidien : l'appropriation privée d'un savoir sur l'administration » dans Sylvain Laurens, Les Courtiers du capitalisme, Milieux d'affaires et bureaucrates à Bruxelles, Marseille, Agone, 2015, pp. 165-248.
[...] Les fédérations ont d'abord le devoir de contenter leurs membres. Ainsi, elles privilégient la communication descendante vers ses derniers, plutôt qu'une communication vers les institutions, alors même que le lobbying est censé être d'abord fait pour influencer des élus. Pour garder leur soutien et leur financement, ils cherchent à équilibrer les points de vue de tous les membres, plutôt que de privilégier des positions pertinentes ou bénéfiques à leur secteur. De plus, les réunions des acteurs de fédérations sont propices à des ententes informelles sur les prix, ce qui est strictement anticoncurrentiel et illégal. [...]
[...] Il n'est pas par nature amorale, mais son fonctionnement est dans les faits amoral. Néanmoins, il faut également mettre en perspective le lobbying bruxellois : ce mot reflète une réalité qui existe en dehors des affaires européennes, y compris en France. Le cadre réglementaire européen a d'ailleurs influencé la France pour améliorer la transparence des cabinets hexagonaux. Texté étudié : « Chapitre 4. Lobbyiste au quotidien : l'appropriation privée d'un savoir sur l'administration » dans Sylvain Laurens, Les Courtiers du capitalisme, Milieux d'affaires et bureaucrates à Bruxelles, Marseille, Agone pp. [...]
[...] En fonction du secteur du lobbying et de la génération de lobbyistes, les situations varient, avec une tendance à la précarisation malgré un haut niveau de diplômes. Il y a donc un cout d'entrée pour pratiquer cette activité, alors que, comme dans le conseil, les carrières stagnent après 40 ans. Alors que les profils techniques ont tendances à disparaitre, les profils les plus recherchés sont ceux politiques et conciliants, au point d'encaisser des remarques désobligeantes des membres, dont ils sont à leur service, et de qui ils perçoivent des cotisations. [...]
[...] Le lobbying donne de l'importance non pas à ceux qui ont raison, mais aux plus puissants. A l'inverse, les ONG et les syndicats, malgré leurs liens étroits avec les médias et leurs demandes raisonnables, ont une efficacité plutôt faible si l'on considère la production de corpus législatif. Le lobbying idéologique, qui peut être perçu comme morale , dans la mesure où il repose sur un principe d'honnêteté et de défense de valeurs, est plus rare et moins efficaces. A l'inverse, outre les fédérations d'entreprises, de nombreux cabinets de lobbying prospèrent à Bruxelles : ces derniers adoptent des points de vue et des arguments différents, voire opposés selon le client qu'il défendent. [...]
[...] Ainsi, dans l'ensemble, les anglo-saxons et les pays de l'Est sont culturellement plus enclins à accepter et à mettre en ?uvre des actions de lobbying. Au contraire, la France et les pays latins présentent plus de réticences. Vichy a développé une organisation corporatiste qui a contribué à l'idée que les organisations parallèles conduisent à un manque de transparence et de démocratie. Il faut bien comprendre ces besoins qui font que le lobbying existent dans les institutions démocratiques. Néanmoins, le lobbying a bien une dimension immorale. [...]
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