L'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron a fait l'objet de deux commentaires successifs…
[...] Plus généralement, la frontière entre les élites et les peuples tendent effectivement à se creuser mais le pouvoir de ces derniers dans la déstabilisation des élites apparaît, en retour, plus marqué qu'avant. C'est véritablement une lutte profonde sur les participations communes à la vie politique qui est, de nos jours, menée par un ensemble d'acteurs dont certains occupent des positions privilégiées que d'autres aimeraient prendre. Cet exposé a cherché à montrer la manière dont les élites se sont constituées en tant de structure de la démocratie. Cela est passé par l'institutionnalisation d'écoles particulières, le développement d'un sens de l'Etat et d'un esprit de corps. [...]
[...] L'affaire François Fillon durant la dernière présidentielle montre bien la manière dont les comportements politiques sont de plus en plus scrutés et pris en compte. La légitimité politique se trouve désormais annexée à d'autres types de légitimité morale, privée. Si les élites sont toujours au pouvoir, donc, elles se trouvent de plus en plus contestées par une partie croissante de la population qui interroge donc les frontières définitionnelles entre élites et peuple. Une remise en cause des notions d'élites et de peuple ? Le cas des gilets jaunes est une illustration intéressante. Une partie des "élites" (certains opposants politiques) se mêlent au "peuple". [...]
[...] Comme jadis le roi avait dû monopoliser les forces militaires et fiscales (Norbert Elias) pour affirmer sa domination, l'émergence d'une élite démocratique passe avant tout par une reproduction de ces capitaux et la monopolisation des postes électifs. Reproduction des capitaux et monopolisation des postes On se souvient de la problématique des cumuls des mandats qui montrent bien la manière dont les élites politiques se maintiennent et exercent leur influence sur la scène politique. Pour cela, plusieurs logiques se superposent. La reproduction sociale de ces élites fait l'objet de nombreux travaux. [...]
[...] Comme le souligne Nathalie Heinich, « La notion d'élite fait partie de ces questions à la fois centrales pour les sciences sociales et très délicates à utiliser, tant leur définition est sujette à variations, à discussions, à désaccords ». Nous opterons, plutôt qu'une définition précise, pour une analyse fondée sur une multitudes de critères économiques, politiques, culturelles. Dans le cas des élites politiques qui nous intéressent, notre regard portera sur les postes occupés et leurs poids sur la scène nationale. Ces éléments nous conduisent à mettre à distance certaines définitions trop rapides concernant le peuple ou les élites. [...]
[...] Dans un second temps, nous avons cherché à analyser la manière dont ces individus voyaient leur légitimité contestée selon de nouvelles priorités (notamment la démocratie locale) et la volonté d'unir l'ensemble de la société à la décision politique, ce qui en retour interroge la porosité entre les « élites » et le « peuple ». Cela soulève donc une nouvelle interrogation : la notion de peuple nous « forçait » à analyser le cadre national mais n'est-ce pas là un mouvement transnational de remise en cause des dominants ? [...]
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