Réforme des retraites, 14 avril 2023, déficit budgétaire, déficit public, économie française, démocratie, gouvernement
La loi sur la réforme des retraites, promulguée le 14 avril 2023, a été l'objet avant et depuis cette promulgation non seulement de débats, mais aussi de manifestations.
En effet, bien qu'elle soit présentée par le gouvernement comme une nécessité pour préserver le système des retraites par répartition et, par conséquent, pour protéger l'ensemble de l'État d'un accroissement du déficit public, ce qui semble une urgence à court terme, cette réforme est vivement critiquée à la fois sur ce caractère même de nécessité et sur ses conséquences, qui augmenteraient les inégalités, la pauvreté et la précarité, alors même que les détracteurs de la réforme formulaient des modèles intermédiaires censés lutter contre ces mêmes failles. Face à ces deux alternatives, il est légitime de se poser la question suivante : dans quelle mesure la réforme des retraites promulguée en 2023 est-elle nécessaire et pertinente quant aux solutions qu'elle propose ?
[...] Cette réforme sera de plus mise en place progressivement, avec un allongement de trois mois par an à partir de septembre 2023 (document 1). En outre, la durée de cotisation passera également de 42 à 43 ans dès 2027 (document 1). De ce fait, les personnes ayant commencé à travailler plus jeunes pourront prendre leur retraite plus tôt (58 ans pour ceux ayant commencé entre 14 et 16 ans) et 60 ans pour ceux ayant commencé à travailler dès 16 ans) (document 1). En d'autres termes, cette réforme tient en théorie compte des carrières longues (document 9). [...]
[...] Elle permettrait du moins de dégager environ milliards d'euros avant 2030 (document 9). Bien que montrant l'insuffisance de la seule réforme des retraites, l'affirmation du Haut Conseil des finances publiques (document est du moins l'indice que la réforme des retraites est l'un des leviers pour agir à court terme sur le déficit public et que le système tel qu'il est, en accroissant la part des dépenses liées aux retraites dans le PIB d'ici la période 2028-2032 (document n'est pas financièrement viable en termes de déficit public. [...]
[...] En effet, cette réforme pénalise les femmes, comme le reconnaît le gouvernement lui-même (document document 7 et document 8). Loin d'en corriger les inégalités, elle accroît donc les failles du régime actuel, qui ne favorisait déjà pas les femmes en termes de montant de retraite, puisque la pension de retraite moyenne des femmes est aujourd'hui inférieure de 40% à celle des hommes en moyenne (document 1). De la même manière, elle perpétue les inégalités socio-professionnelles du système actuel, puisqu'elle ne différencie pas le système de retraite entre cadres et ouvriers alors même que ces deux catégories socio-professionnelles n'ont pas la même espérance de vie : un ouvrier meut ainsi six ans plus tôt qu'un cadre (document 3). [...]
[...] Cette réforme des retraites est justifiée par le gouvernement comme étant nécessaire afin d'équilibrer le système des retraites par répartition, qui menacerait à court terme d'augmenter le déficit budgétaire, mettant donc à mal l'économie globale de la France Toutefois, cette réforme des retraites suscite de très vives critiques qui remettent en cause non seulement son efficacité mais également sa nécessité elle-même. De ces critiques naissent des propositions intermédiaires de réforme des retraites, qui visent à corriger les failles du système actuelle et celles que la réforme de 2023 contribuerait à accroître. Plus largement, les conditions de cette réforme, qui remettent en cause la légitimité du gouvernement et du Parlement, inspirent des réformes visant à protéger et progresser la démocratie (II). [...]
[...] La réforme des retraites en 2023 La loi sur la réforme des retraites, promulguée le 14 avril 2023, a été l'objet avant et depuis cette promulgation non seulement de débats mais aussi de manifestations. En effet, bien qu'elle soit présentée par le gouvernement comme une nécessité pour préserver le système des retraites par répartition et, par conséquent, pour protéger l'ensemble de l'État d'un accroissement du déficit public, ce qui semble une urgence à court terme, cette réforme est vivement critiquée à la fois sur ce caractère même de nécessité et sur ses conséquences, qui augmenteraient les inégalités, la pauvreté et la précarité, alors même que les détracteurs de la réforme formulaient des modèles intermédiaires censés lutter contre ces mêmes failles. [...]
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