Nation américaine, constitution de 1787, convention de philadelphie, préambule de la constitution américaine, we the people, nous le peuple
Après la guerre d'indépendance de 1776 à 1783, il reste à bâtir la république rêvée en 1776. En effet, pendant la guerre, les treize Etats se sont confédérés, mais l'union est fragile : il n'existe pas de vrai pouvoir central, les intérêts locaux divergent et les risques de dislocation sont réels. L'union est de plus mise en danger par de graves problèmes financiers. Pour éviter une guerre civile, il est alors proposé de réunir une Convention de cinquante-cinq délégués chargés de donner à l'Union une Constitution : c'est la Convention de Philadelphie de mai à septembre 1787. Dans ce cadre, le préambule de la Constitution a une grande importance : c'est la raison d'être, le coeur et la substance de la Constitution, qui décrit les espoirs et les rêves des rédacteurs, et une justification de leur tâche. Plus particulièrement, les premiers termes de ce préambule, qui sont l'objet de notre étude, ont une signification très riche. Cette phrase introductive témoigne de la conscience qu'avaient les rédacteurs du fait qu'ils essayaient de former une nation composée du peuple tout entier, dans sa grande diversité et en y incluant d'emblée l'homme commun, n'appartenant pas à l'élite du pays. Le soutien de cet homme commun permet la naissance de la république démocratique, fondée sur un contrat entre les colonies et l'Union. Donc cette Constitution, en s'adressant aux différentes colonies réunies dans un peuple établit clairement que c'est le peuple américain, qui est un, qui créé la Constitution et se constitue ainsi en nation. Cette formule « Nous, le peuple » apparaît rétrospectivement comme la plus significative et importante de l'histoire de la formation des Etats-Unis : il symbolise l'unité de la nation et le fait que naissent à la fois une république, une démocratie égalitaire et une nation dans un pays nouvellement peuplé, sans histoire et marquée par une grande diversité.
Dès lors, comment la naissance de la nation américaine a-t-elle suscité l'adhésion du peuple américain au régime républicain malgré sa diversité ?
[...] On retrouve l'idée selon laquelle les désirs américains qui se sont concrétisés et en particulier le fait d'avoir obtenu leur indépendance serait le fruit de la bonté divine. La main divine qui aurait alors agi en faveur des Américains serait une preuve irréfutable que leur nation est dotée d'une mission exceptionnelle et providentielle. Ces idées ne proviennent pas simplement des puritains, les Pères fondateurs s'y sont également intéressés. Ainsi, Georges Washington, premier président américain, proclame « qu'aucun peuple, plus que celui des Eatts-Unis, n'est tenu de remercier et d'adorer la main invisible qui conduit les affaires des hommes. [...]
[...] L'égalité et les droits qui en découlent constituent l'un des piliers dans l'adhésion à de ces valeurs démocratiques. L'égalité est ainsi un droit naturel chères aux citoyens et qui prohibe en principe toute distinction entre individus. Les Américains portent d'ailleurs un réel attachement à leur régime démocratique d'où la proclamation d'un droit à l'insurrection et à la protection des citoyens contre l'arbitraire même s'il émane de la loi. Dans ses écrits Thomas Paine va même jusqu'à lier le « bonheur des gouvernés » à « la force du gouvernement » induisant que pour qu'un gouvernement ait une autorité qui soit légitime aux yeux des citoyens, il faut d'abord que celui assure leur épanouissement. [...]
[...] Les Américains se pensent en effet, choisis par Dieu, pour mener à bien une mission qui concerne l'intérêt de l »humanité, une mission dont la portée ne s'est pas démentie au cours des siècles passés au sein de la nation américaine. Il faut ajouter pour conclure, que l'étude la nation américaine nous invite surtout à nous rendre compte à travers son histoire, que ces mythes, ces projets, ces desseins messianiques ne sont là que pour préserver après l'avoir bâti, l'un des aspects essentiels de la civilisation américaine : son unité. [...]
[...] Chaque pas qui els a fait avancer dans la voie de l'indépendance nationale semble porter la marque de l'intervention providentielle ». La mission providentielle censée caractériser la nation américaine porte en elle des idées universalistes puisque le projet dont sont investis les Américains est destiné à toucher l'humanité tout entière. Ainsi, lors de la guerre d'indépendance contre les Britanniques, l'un des arguments américain était de dire que les colonies méritaient pleinement leur autonomie du fait de la mission exceptionnelle dont elles étaient dotées. [...]
[...] D'autre part, où en est le rêve américain ? Il est maintenant davantage admis par les immigrants qui raniment dans un effet de réciprocité le rêve des citoyens américains jouissant de leur travail. On peut aujourd'hui transposer au colon américain qui quittait tout et se déracinait pour découvrir de nouvelles terres lorsque, l'immigrant qui cherche à tout prix à rallier l'Amérique en quittant son pays et parfois même sa famille. Ces derniers sont toujours motivés et attirés par le « rêve américain » : l'espoir de pouvoir croire en un avenir meilleur. [...]
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