Nous établirons une définition précise du souverainisme tel qu'il est entendu par les acteurs politiques, avant de nous attacher plus précisément au problème du clivage droite/gauche, inséparable d'une étude sur les partis, et à son éventuel dépassement par le ou les partis souverainistes répondant aux critères établis par la définition définitive
[...] Il ne faut pas oublier que les décisions européennes sont prises par le Conseil, donc par les représentants des gouvernements. ( ) La souveraineté existe toujours en théorie sur le papier, mais elle n'a plus de signification politique, économique ou sociale réelle. Cette même conception est défendue par Florence Chaltiel dans sa thèse La souveraineté de l'Etat et l'Union Européenne –l'exemple français- présentée en janvier 1999 à l'Université Pierre Mendès France à Grenoble. Selon elle, la souveraineté de l'Etat et l'Union Européenne se situent dans un rapport dialectique. [...]
[...] Le souverainisme est-il donc selon vous une réponse à la mondialisation ? Bien sûr. On veut nous faire avaler que le seul contre-pouvoir valable pour lutter contre l'hégémonie américaine et donc contre la mondialisation est la création de grands ensembles, d'autres grands empires artificiels, au- dessus des nations. Non, le seul contre-pouvoir naturel, le seul qui ait perduré et qui soit valable, testé par le temps et les évènements, c'est la nation. En ce sens le souverainisme c'est la théorisation de l'idée de nation, libre et indépendante, pour répondre plus précisément à votre première question. [...]
[...] Ainsi, il n'est pas vrai que tous les ouvriers, pourtant traditionnellement à gauche, votent systématiquement pour ce camp. L'exemple du vote Front National a prouvé le contraire, puisque le parti d'extrême-droite est devenu le premier parti ouvrier de France à la suite des Présidentielles de 1995. Au niveau des électeurs non plus, le clivage n'est ni étanche, ni opaque. Cet essai de description n'a aucune portée absolue ni normative, mais a pour intérêt de poser un décor dans lequel la droite et la gauche auraient une existence démontrée, en tant que cadre d'action des partis. [...]
[...] La souveraineté est fondatrice de l'Union, et l'Union est re-fondatrice de la souveraineté . Cette théorie démontre l ‘existence d'une souveraineté collective qui constitue un enjeu inédit pour la France, et démontre enfin l'existence d'une souveraineté individuelle autour d'un noyau irréductible de la souveraineté, dont la disparition entraînerait la transformation de l'Etat membre en entité fédérée. Cette contribution à la théorie juridique de l'Etat membre conduit à affirmer la persistance de ce noyau irréductible de la souveraineté Cependant le Professeur Olivier Beaud (Paris dans son livre La puissance de l'Etat, estime que le Traité de Maastricht porte atteinte à l'essence même de la souveraineté. [...]
[...] Les ténors du souverainisme se gardent bien d'examiner le contenu de cette catégorie et les contradictions qu'il recèle. C'est précisément le caractère rigidifié de la notion qui lui donne une consistance forte. La souveraineté constitue un mot-digue : on l'exhibe contre une sorte de protection symbolique contre les périls qui nous menacent. Il n'est que de voir à quel point l'idée même de déléguer des éléments de celle-ci apparaît comme une véritable profanation. Brader des pans entiers de souveraineté : autant dire que la France sombrerait corps et biens, emportée par la marée montante de la globalisation. [...]
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