Une analyse élargie des racines de tout conflit intergroupe conduit invariablement à un discours, à une construction idéelle originelle dont l'objet premier est précisément la diffusion de l'«idée» d'une menace liée à l'existence et aux agirs d'un groupe étranger. Ce discours, le plus souvent pressant et laconique, s'exprime à travers des tribunes de pouvoir, et le personnage qui le porte, qu'il en soit ou non l'auteur, est toujours une figure d'autorité. Sa logique s'élabore autour de normes, valeurs et croyances acquises communes : il acquiert ainsi l'aptitude d'interpeller l'imaginaire collectif du groupe et de galvaniser au sein de ce groupe des notions telles que génie collectif, intérêt et survie collective, et corollairement, bien et mal, vrai et faux, juste et injuste. Le but immédiat de ce type de discours est d'ébranler les opinions et mobiliser une communauté de résistance à la menace dénoncée.
La tâche première de cette étude sera d'isoler l'une des branches généalogiques politico-religieuse du conflit israélo-palestinien, et de parcourir, à travers ses auteurs et ses contenus ontologiques dominants, ce filon spécifique depuis sa source idéologique religieuse jusqu'à son aboutissement politico-stratégique. Cela nous permettra d'identifier certains facteurs belligènes déterminants du conflit – participant insidieusement mais sûrement à son verrouillage – et ainsi, de mieux évaluer la part de Dieu dans cet interminable et extraordinaire gâchis humain.
[...] À partir de ce moment il participera activement à la direction du mouvement sioniste. Membre de l' Exécutif sioniste en 1921, il en déplore bientôt les compromissions avec la puissance mandataire britannique et décide de faire sécession pour fonder, en 1923, le Betar, organisation destinée à conscientiser la jeunesse juive à l'action militaire et politique pour la défense d'Israël. En 1925, il crée l'Alliance des sionistes révisionnistes dont la revendication première est l'établissement immédiat d'un État juif. En 1935, après avoir vu son programme politique rejeté par l'Exécutif sioniste, il décide de fonder une nouvelle organisation épousant la totalité de sa vision : la Nouvelle organisation sioniste (NOS) ou Mouvement Jabotinsky, dont les fers de lance sont l'indépendance politique pour une immigration libre et la création de l'État juif. [...]
[...] Le progressisme d'al- Afghâni a donc conjugué resserrement des valeurs religieuses communes, ouverture à l'altérité et utilisation constructive des sentiments nationalistes. Alors que d'un point de vue occidental ces notions sont difficilement conciliables, du point de vue proche-oriental de l'époque, et surtout à travers la lunette d'al-Afghâni, elles participent à une logique libérale tout à fait cohérente. Muhammad Abduh (1849-1905) Le modèle idéologique de ce maître penseur égyptien s'élabore en collaboration avec al-Afghani, son grand ami, dont il sera longtemps le traducteur littéraire. [...]
[...] L'importance qu'il attribue à la notion de Jihad (dans son sens guerrier) et dont il définit les limites légitimes, confirme cette tendance[20]. Réformateurs conservateurs Parmi la pléiade d'idéologues de mouvance conservatrice émergeants vers le milieu du xxe siècle, nous en retiendrons pour cette analyse trois des plus influents : Hasan al-Bannâ, Saayid Qutb et Sayyid Abul Ala Maududi. Hasan al-Bannâ (1906-1949) La réforme islamique entamée par al-Afhâni et Abduh et poursuivie par Rachid-Rida, connaît avec l'imam égyptien Hassan al-Banna une nouvelle orientation. [...]
[...] Paris, Éditions de Minuit p. - Raconter et mourir : aux sources narratives de l'imaginaire occidental. Montréal, Presses de l'Université de Montréal p. René GIRARD - La violence et le sacré. Paris, Hachette p. - Violences d'aujourd'hui, violence de toujours. Lausanne, L'Age d'homme p. Émile DURKHEIM - Les formes élémentaires de la vie religieuse : le système totémique en Australie, Paris : Livre de poche p. [...]
[...] Et c'est toujours la même Jérusalem, cette épouse infidèle que Dieu aime encore, et à laquelle il est disposé à pardonner, encore et toujours ! Depuis surtout la fin du xixe siècle, cette notion biblique de la rédemption a connu des impulsions particulières. Parmi les plus marquantes il faut citer ces vagues paroxystiques antisémites qu'ont été les pogromes russes, celles provoquées en Europe de l'Ouest par l'Affaire Dreyfus, la montée du Nazisme en Allemagne conduisant à la Shoah, mais également le vide politique provoqué par la chute de l'empire ottoman, les mouvements révolutionnaires nationalistes en Europe à la même époque, la révolution bolchevique, la résistance britannique et surtout arabe, et enfin l'appui et protection des États-Unis. [...]
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