L'influence est l'un des mots les plus suspects du vocabulaire. Tout comme les mots « réseau », « pouvoir », « puissance », dont il est le frère, l'influence est toujours entourée de mystère et donc, de fascination. Le sens premier de ce mot apparaît au XIIe siècle. C'est alors une notion astrologique qui désigne un flux supposé qui s'écoulerait des astres sur les hommes et déterminerait leur destin sans qu'ils le sachent. Puis l'influence devient une notion psychologique : elle évoque la séduction, l'attraction, l'imitation, l'identification, la soumission ou le prestige. Elle est aussi tout ce qui nous pénètre, nous dirige sans que nous en ayons le contrôle. De l'influence, on connaît mal les mécanismes mais on constate les effets. L'influence est une action sur l'action. Elle intervient par images ou messages sur la volonté d'autrui. En fait, l'influence n'est pas palpable et mesurable. Le consentement du premier aux desseins du second ne s'explique ni par la crainte, ni par la promesse de récompenses. Ni contrainte, ni contrat, l'influence se subit. C'est toujours une relation asymétrique entre l'influent et l'influencé. Ce peut être le résultat d'une stratégie indirecte, si elle est délibérément recherchée. Alors que la puissance se mesure en termes de capacités, l'influence se constate après coup à des performances : ce en quoi elle affecte l'attitude d'autrui. La trilogie pouvoir/puissance/influence est déterminante. Le pouvoir est la capacité d'obtenir une obéissance et de réaliser ses fins. Il vise à décourager la résistance. Plus il est soutenu par la croyance et l'habitude, plus il est efficace. Mais la manifestation la plus radicale du pouvoir reste le conflit, épreuve de vérité où se mesurent les capacités de contrainte.
[...] Charles Krauthammer, théoricien néoconservateur. William Kristol, porte-parole du PNAC. I.Lewis Libby, chief of staff du vice-président. Richard Perle, porte-parole du Defense Policy Board Advisory Committee. Norman Podhoretz, théoricien néoconservateur. Donald Rumsfeld, secrétaire de la Défense. Gary Schmitt, président du PNAC. Abram Schulsky, conseiller du sous-secrétaire à la Défense. [...]
[...] Le programme d'inspection de l'ONU, désigné pour s'assurer que l'Irak n'avait pas d'ADM, ne fonctionne plus depuis 1998, date à laquelle l'Irak avait renvoyé les inspecteurs. Ainsi, la question de renverser le dirigeant baasiste s'est à nouveau posée en 1998. A la suite de cette éviction, les Etats-Unis ont fait voter une loi, l'Iraq Liberation Act qui sanctionnait l'Irak par des bombardements et proposait de financer le Iraqi National Congress (INC) d'Ahmed Chalabi, opposant au régime de Saddam. Bush, en tant que gouverneur du Texas, avait d'ailleurs approuvé cette loi et sa politique irakienne à son arrivée ne fut pas différente de celle de Clinton. [...]
[...] Lors d'une nouvelle session dont il a fait la demande officielle, prétextant qu'il voulait parler du terrorisme, il déclare que la France serait contre toute intervention militaire et qu'elle pourrait utiliser son droit de veto si le vote d'une deuxième résolution avait lieu. Le 10 mars 2003, le président Jacques Chirac réitère la menace d'un veto en déclarant officiellement qu'il ne laisserait pas passer une deuxième résolution. Les américains ne souhaitent pas vraiment de deuxième résolution, la première leur laissant déjà le droit, selon eux, d'intervenir. Contrairement aux Britanniques, qui ont, eux, besoin de ce second vote du Conseil général de l'ONU pour convaincre son opinion publique, les Etats-Unis sont tout à fait prêts à agir unilatéralement. [...]
[...] Bush, alors candidat à la présidentiel, déclare lors d'une interview que la manière la plus réaliste en ce qui concerne Saddam est de le garder isolé du monde de l'opinion publique et de travailler avec nos alliés pour qu'il reste isolé[226] Tout cela change après les attaques du 11 septembre. Le besoin des décideurs politiques d'élaborer une réponse concrète et rapide à cette urgence national coïncide parfaitement avec les idées néoconservatrices pensées depuis 12 ans. Les membres du PNAC voint très vite l'opportunité qui leur est offerte par les attentats. En moins d'une semaine ils capturent totalement l'imagination du président en plaidant la cause de l'Irak, alors même qu'aucunes preuves, qu'aucuns liens ne sont trouvés pour relier Saddam Hussein à ces attaques. [...]
[...] Le rapport de 92 pages qui est présenté à la commission sénatoriale sur le renseignement le 2 octobre 2002 est décevant pour deux raisons : la première est qu'il ne fait aucun état de l'avancée des plans militaires pour envahir l'Irak et la deuxième raison est qu'aucune évocation n'a été faite de la politique diplomatique proposée alors même que Colin Powell est en train de négocier une résolution à l'ONU. En outre, la NIE d'octobre 2002 s'avérera être entièrement fausse pour ce qui est des armes de destruction massive de Saddam Hussein. [...]
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