En 1945, l'Italie sort politiquement affaiblie et divisée de la Seconde Guerre mondiale et de l'époque fasciste. Les institutions italiennes, telles que les a établies la constitution du 1er janvier 1948, très fidèles au modèle parlementaire classique sont fondées directement en réaction au régime instauré par Mussolini afin d'éviter un éventuel retour à un pouvoir personnel et autoritaire. Ce nouveau système est susceptible de fonctionner de manière moniste ou dualiste lors de périodes de crise et d'impuissance des partis. La démocratie italienne n'est pas exclusivement représentative mais laisse une place à la participation directe du peuple avec la possibilité de recourir à un référendum ou à l'initiative populaire. Mais les partis vont rapidement infiltrer toutes les strates du système politique et ainsi déplacer le cœur du pouvoir en dehors des institutions, générant ainsi de nombreuses dérives qui causeront finalement la chute du personnel politique de la Première République. La Première République va donc vivre près de quarante ans dans un régime d'assemblée marqué par des dérives politiques majeures qui ne seront résolues qu'au cours d'une crise politique et judiciaire, aboutissement d'un rejet croissant de la classe politique par les citoyens italiens mal représentés.
Les limites de la Première République et la date de commencement de la supposée Seconde République étant relativement imprécises, nous concentrerons l'étude de ce régime sur la période allant de la fin du fascisme jusqu'au milieu des années 1990 en dépassant cette époque en fin de synthèse pour examiner l'évolution de cette rupture et de cette mutation. Certains commentateurs ont fait un parallèle entre cette transition des années 1990 et celle entre la Quatrième et la Cinquième République française.
Quelles sont les caractéristiques initiales de cette Première République et en quoi expliquent-elles les dérives qui en sont rapidement issues ? Peut-on tout parler véritablement opposer la Première République à une Seconde République ou parler seulement d'une Première République encore en transition ?
[...] La mutation majoritaire du régime 1. Bipolarisation et médiatisation C'est à partir des années 1990, avec la crise du système politique dominant depuis 1945, que les valeurs libérales resurgissent. La "fin" de la Première République en irait de pair avec la fin d'un système basé sur les valeurs sociales propres à la Résistance qui avait mis en place la constitution de 1948. La Seconde République s'ouvrirait avec un système basé principalement sur la liberté individuelle et économique. L'arrivée en politique de l'entrepreneur, Silvio Berlusconi, et l'émergence d'une véritable droite n'hésitant pas à critiquer les valeurs de la Resistenza ont consacré cette évolution. [...]
[...] Cinq sont nommés par le Parlement, cinq par le président de la République, cinq par les juridictions suprêmes. Le choix des juges n'est évidemment pas dénué de préoccupations politiques. Son président est élu parmi ses membres et par eux pour trois ans. Elle est chargée de trancher sur la constitutionnalité des lois ou des actes ayant force de loi, qu'ils s'appliquent à l'échelle de tout le pays ou d'une région. Ce contrôle s'exerce par voie d'exception dans le cadre d'un litige si la juridiction chargée de juger le litige décide de faire appel à la Cour constitutionnelle. [...]
[...] La formation de la Première République italienne La naissance de la Première République 1. Contexte historique de sa création Pour comprendre la formation et les valeurs de la Première République, il faut s'intéresser au contexte historique au sein duquel elle est née. Le système qui a été choisi est directement corrélé avec les évènements qui l'ont précédé. Depuis 1940, l'Italie de Mussolini est le principal allié de l'Allemagne nazie, même si sa contribution reste mineure et si l'Allemagne a dû intervenir pour aider l'armée italienne en difficulté. [...]
[...] Dès septembre, le gouvernement italien signe un armistice avec les Alliés et l'armée italienne cesse de se battre. L'Allemagne réagit en occupant l'Italie, hormis la partie sud contrôlée par les Alliés. Victor Emmanuel III, rejeté par la Résistance, doit abdiquer en 1944 en faveur de son fils, Humbert II Jusqu'en 1945, l'Italie est divisée en deux et le territoire est le théâtre de nombreux combats entre les Alliés qui remontent du vers le nord et des Allemands et des fascistes qui reculent lentement. [...]
[...] Elle veille à ce que ces éventuelles restrictions demeurent raisonnables, justifiées par l'intérêt national et ne soient pas le fait de l'arbitraire. Le pouvoir judiciaire italien est renforcé par l'existence d'un Conseil supérieur de la magistrature puissant. II. La Première République à l'épreuve de la pratique politique De nouvelles pratiques 1. Le recours au référendum d'abrogation ou l'efficacité de la démocratie semi-directe italienne Il existe trois procédés de démocratie semi-directe disposés par des articles de la Constitution de 1947 : le référendum d'abrogation, le référendum en matière constitutionnelle et l'initiative populaire. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture