Alors que l'Europe semble touchée par une brutale montée des leaders populistes (Berlusconi en Italie, l'Ukip en Grande Bretagne, en Suisse avec Brocher, en France bien sûr avec Le Pen et De Villiers), y a-t-il à s'alarmer de cette évolution ou doit-on considérer le populisme comme un épiphénomène comme la démocratie en a vaincu de nombreux?
La question populiste est au centre des études actuelles de la science politique. Difficilement définissable, on doit lui associer cependant des caractères particuliers qui permettent d'apprécier cette notion avec plus de justesse. Mais c'est en faisant une étude un peu plus précise de ces caractères particuliers que l'on peut voir le réel danger qu'exerce le populisme sur nos régimes.
[...] Cette dimension est populiste, le populisme consacre la dimension nationale et attaque tout les éléments qui seraient susceptibles de diluer l'influence nationale. Le recours au nationalisme sous cette acception est donc récurrent dans le mouvement populiste et consiste le plus souvent à rejeter la construction européenne, la mondialisation et l'immigration. - Populisme et fascisme : cette relation est ambivalente, faite de points communs et de divergences fondamentales. Dans les points communs, il y a d'abord un recours similaire aux arguments qui visent la défense de l'identité nationale. [...]
[...] -C'est d'abord l'idée que le mouvement populiste est plus le parti d'un homme, que le parti d'une idéologie. Il s'agit ici de remettre en cause la pérennité dans le temps de la structure populiste. Alors que certains partis, comme le PCF en France, ont toujours eut une idéologie forte qui rassemble les foules, le parti populiste doit sa capacité de rassemblement à la personnalité du leader. Ce n'est pas dire qu'il n'y a pas de bons orateurs au PC mais quela médiocrité des communiquants du PC était compensée par une imprégnation idéologique. [...]
[...] Le mouvement populiste représente l'avenir sans pour autant bouleverser les traditions auxquelles le peuple qui vote pour ces formations est attaché. Le discours populiste admet quelque contradiction fondamentale comme celle qui veut qu'il soit un parti d'avenir mais capable de garder les traditions du pays. De cette double affirmation il cherche à toucher non seulement les gens qui ne sont pas satisfait par le modèle politique présent à qui ils promettent un avenir meilleur et plus juste, mais il cherche à toucher un électorat conservateur qui a peur de l'avenir et qui se voit rassurer par la formation populiste qui garantit l'intégrité des traditions dans le futur. [...]
[...] L'ascension du FPO profite donc du rejet de ce système, désavoué par un peuple qui le considère comme serviteur des intérêts d'une petite minorité, ascension qui s'intègre dans la remise en cause du modèle autrichien. Cette ascension est aussi imputable au rôle primordial qu'a joué le leader de cette formation. Il s'agit de Jorg Haider, savant mélange d'un look séduisant et d'une rhétorique percutante. Sa prise en main du parti date de 1986 et dès octobre il regroupe derrière sa formation quelque 10% des suffrages. En 1999 le FPO est le deuxième parti autrichien. Son idéologie est anti-système. [...]
[...] Ce positionnement s'explique par ce que l'appel à la souveraineté populaire le place dans les formations démocratiques. Ils présentent des candidats aux élections et jouent le jeu de la compétition électorale. Ils canalisent majoritairement des mécontentements dans le système plutôt qu'ils n'alimentent une contestation hors système. Il a un rôle certain dans le développement de revendications à destination d'une partie du corps électoral se sentant marginalisée politiquement et/ou socialement et qui recherche une représentation alternative aux formations classiques. - Populisme et nationalisme : le nationalisme peut être défini par trois manières principales. [...]
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