Populisme, Cinquième République, peuple, démocratie, régime, France, modèle anglo-saxon, Héritage monarchiste, bonapartiste, révolutionnaire, jacobin, suffrage direct
« La démocratie est le gouvernement du peuple par le peuple pour le peuple ». La formule de Périclès, reprise par Lincoln fait aujourd'hui partie de la constitution de la Ve République. Elle indique clairement que dans un régime démocratique, le peuple (démos) est l'unique titulaire du pouvoir (Kratos) qu'il exerce par le gouvernement. Le peuple est ainsi au centre de la politique : il ordonne, exécute et reçoit.
Dans la tradition républicaine française, largement héritée de Rousseau, le peuple ne se reconnaît comme peuple que par un « acte », « l'acte par lequel un peuple est un peuple ». Ainsi, les individus qui composent le peuple sont liés par cette convention originelle qui se perpétue à chaque génération. Selon Rousseau, cet acte précède celui du choix du gouvernement, car « un peuple est un peuple avant de se donner à un roi ». Cette étape est celle qui précède le contrat social : des individus se reconnaissent en tant que peuple. Ensuite seulement, il peut déléguer à l'État sa souveraineté ; le contrat est rompu si l'État ne le respecte pas. Il est bien évident que personne d'entre nous n'a signé de convention ni même n'a le souvenir d'avoir entendu que quelqu'un le fît.
[...] La Vème République affirme son caractère unitaire. Toutefois, il s'agit de nuancer cette position puisque de fait, le peuple français n'est pas un corps unique tout entier élancé dans une même direction. L'essentiel du pouvoir de décision politique est ainsi centralisé à Paris, créant un déséquilibre notoire entre la capitale et le reste du pays. Il n'existe pas un seul peuple au sein du régime, mais de nombreux citoyens qui ne répondent pas aux mêmes critères et n'obéissent pas aux mêmes contraintes. [...]
[...] Un jeu démocratique parfois biaisé 1. L'exclusion volontaire 2. Le jeu médiatique IV. Perspectives A. Le peuple et l'influence des progrès techniques 1. Une information bouleversée 2. Une redéfinition de la pratique politique B. Le peuple et les évolutions politiques de la Vème République 1. [...]
[...] Tout ceci serait rendu accessible au peuple. Nous n'avons pas encore le recul nécessaire pour juger des effets de cette possibilité offerte aux citoyens, néanmoins, en termes de potentiel, son effet sur la place du peuple est très important. Le peuple peut désormais saisir le Conseil Constitutionnel en cas d'inconstitutionnalité d'une loi, et ainsi avoir une influence directe sur certaines lois. La possibilité de provoquer un référendum portant sur tout projet de loi portant sur l'organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale de la nation et aux services publics qui y concourent, ou tendant à autoriser la ratification d'un traité qui, sans être contraire à la Constitution, aurait des incidences sur le fonctionnement des institutions est elle aussi hautement symbolique, et donne potentiellement au peuple un pouvoir d'intervention très important. [...]
[...] De fait, comme le mandat impératif est impraticable, n'en déplaise à Rousseau, le choix de représentants plus ou moins autonomes est inévitable. L'on peut d'ores et déjà partir du postulat que cette évidence ne permet pas une représentativité parfaite. De surcroît cette représentativité est encore davantage faussée par différents facteurs. Une représentativité contestable Le mandat représentatif biaise tout d'abord, intrinsèquement, la représentativité. L'électeur vote pour un parti, un programme, des idées, mais de fait, élit un individu. Cet individu, dans une certaine mesure, est libre. [...]
[...] Aujourd'hui encore, la position de l'homme proche du peuple incompris qui subit en premier l'insécurité reste populaire. Elle s'appuie sur la légitimité supposée des angoisses et des peurs de la majorité dite silencieuse, qui n'accepte pas les désordres, aussi justifiés fussent-ils. Par ordre, on entend également judicieuse organisation de l'État, transparence exemplaire et administration drastique, qui permettent au peuple d'adhérer à un régime pourtant autoritaire. Ce recentrage sur la valeur de l'ordre a pour base une des grandes nouveautés de l'Empire : bien que biaisée, il s'agit de la légitimité populaire et démocratique bien présente. [...]
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