Aujourd'hui le terme Apartheid est quelque peu galvaudé, on ne cesse en effet de l'employer pour désigner toute sorte de conflit opposant une communauté à une autre, où l'oppression de l'une est dénoncée par l'autre. Or il convient de rappeler que derrière le mot Apartheid se cache, non pas un terme générique, mais bien une réalité politique et sociale précise, ayant régit un pays, l'Afrique du Sud, pendant près de 50 ans. Le terme Apartheid signifie « séparation » en Afrikaans, et de fait c'est bien de séparation entre les « races » que la politique d'Apartheid va traiter, en tentant, selon les vœux de la majorité de la population Afrikaans, d'établir une séparation complète entre les différentes communautés ethniques du pays et surtout de préserver la domination des « blancs », qu'ils soient Afrikaans ou Anglophones, sur les autres « communautés ».
La politique d'Apartheid et son idéologie sont indissociables de l'histoire de la communauté Afrikaner et de la vision du monde que celle-ci s'est forgée tout au long de son histoire. Plus particulièrement le perpétuel sentiment de menace pour la « survie » du peuple Afrikaner qu'elle vienne du colonisateur Anglais ou de l'ennemi « sauvage » qu'il convient de « mater » sous peine d'être submergé par sa supériorité numérique : Le Noir.
La communauté Afrikaner, descendante des premiers colons Hollandais ayant fondé la colonie du Cap au début du XVIIème Siècle, est dominée par une vision du monde très particulière, forgée sur plusieurs principes simples qui sont les ferments de l'identité Afrikaner.
[...] Les Anglais poursuivent cette politique libérale et entraînent par la même l'épopée Afrikaner qu'est le Grand Trek de 1836 à 1838. C'est en fait l'expansionnisme Britannique, et avec lui ses mesures abolitionnistes et libérales, que redoutent les Boers. Deux raisons motivent en effet le Grand Trek : Le désir de voir l'indépendance du peuple Boer maintenue, voire recouvrée face à l'expansionnisme britannique ; et surtout le refus de voir les lois britanniques en matière raciale s'installer sur leur territoire. De fait la victoire de Blood River installe une sorte de répit entre les deux communautés Blanches les républiques Boers s'installent au Transvaal et dans l'État libre D'Orange, scellant cependant la division du peuple Boer. [...]
[...] Les pays occidentaux n'ont plus à craindre une poussée communiste en Afrique du Sud si le pouvoir cessait la politique d'Apartheid. Dès lors la politique de de Klerk s'affirme bien différente de celle que l'on souhaitait au Nasionale Party. De Klerk choisit de liquider les dernières marques visibles de l'Apartheid, la ségrégation immobilière ou sexuelle notamment, et sacrifie la politique d'Apartheid en accordant après référendum le droit de vote aux Noirs (1992), avant de céder son poste de président de l'Afrique du Sud à Nelson Mandela, scellant ainsi l'improbable réconciliation Afrikaner-Noirs (1994). [...]
[...] Le peuple Afrikaner et les Églises Afrikaners, en particulier la toute puissante NGK, ont développé une version très puriste de la doctrine du théologien Genevois. La mission qui leur a été confiée par Dieu est de bâtir La Cité idéale en Afrique du Sud, pour ce faire les Afrikaners n'ont cependant pas pris en compte les population Noires, jugées Éxtérieures à celle-ci parce qu' »inférieurs et non-christianisé. La notion d' »infériorité des Noirs est cependant rapidement nuancée après l'abolition de l'esclavage et surtout la christianisation de ces populations, vers la fin du XIXème siècle. [...]
[...] III Les prémices et l'élaboration de l'apartheid Le développement du Nationalisme Afrikaans : Les premières mesures de ségrégation et l'arrivée au pouvoir du Nasionale Party (1910-1934) L'Union Sud-Africaine est proclamée le 31 mai 1910, scellant la réconciliation théorique entre Afrikaner et Anglophones 8 ans à peine après la défaite Boer et le rattachement forcé des républiques Boers du Transvaal et de l'État libre d'Orange à l'Empire Britannique. L'union obtient le statut de dominion de la couronne Anglaise, ce qui l'autorise à disposer de son propre gouvernement, placé sous l'autorité royale cependant. La nouvelle situation politique désarçonne les défenseurs d'un nationalisme Afrikaans basé sur les principes que je viens d'exposer. [...]
[...] La réconciliation des Nat et des Sap est cependant rejetée par les défenseurs d'une ligne dure pour le Nasionale Party, c'est à dire d'une politique basée uniquement sur les préceptes politiques de la Nation Afrikaans et non sur le compromis entre les traditions Afrikaner et Anglaise. La rupture est consommée en 1934, scellant ainsi la deuxième division du Volk, après celle de 1914 entre Botha et Hertzog. La scission du Nasionale Party : Daniel Malan et le HNP, les premières théories pour une ségrégation complète, la naissance de l'Apartheid (1934- 1948) La formation d'un gouvernement d' »union nationale réconciliant Hertzog et son adversaire modéré Smuts entraîne bientôt l'union entre Nat et Sap Les deux parties s'unissent pour former l'United Party en 1934. [...]
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