Ce qu'on appelle "le nouveau monde" (parce que le colonialisme a systématiquement ignoré et détruit les brillantes civilisations qui, depuis des millénaires, peuplaient ce continent), avait déjà connu, dans son hémisphère Sud des destructions telles après l'arrivée de Christophe COLOMB, que le premier prêtre ordonné aux Amériques, et devenu évêque, Monseigneur BARTOLOME de LAS CASAS, pouvait écrire dans son livre: LA DESTRUCTION DES INDES : "la barbarie est venue d'Europe".
Dans l'hémisphère Nord, au-delà du Mexique, le colonialisme s'est introduit sous une forme nouvelle. Lorsqu'en 1620, un groupe d'émigrants anglais, calvinistes puritains fuyant les persécutions, débarquèrent dans le Massachusetts, ils considéraient que leur vocation était de créer une terre nouvelle. Ces colons qui devinrent, deux siècles après, les créateurs des États-unis, s'enracinant dans un pays où ils n'avaient point d'histoire, se fondèrent sur le mythe : leur départ d'Angleterre était un nouvel "exode" biblique.
L'Amérique était la "terre promise" pour y bâtir le Royaume de DIEU. Ils invoquèrent cette mission divine pour justifier leur chasse aux Indiens et le vol de leur terre, selon le précèdent biblique de JOSUE et de ses "exterminations sacrées" : "Il est évident -écrit l'un d'eux- que DIEU appelle les colons à la guerre... Les Indiens comme probablement les anciennes tribus des Amalécites et des Philistins, qui se liguèrent avec d'autres contre Israël". TRUMAN NELSON “The puritans of Massachusetts: From Egypt to the Promise Land.” (Judaïsm Vol. XVI, 2, 1967).
La “terre promise” devint dès lors une terre conquise. Cette pratique de spoliation et de massacres n'était pas en contradiction avec leur conception religieuse, car l'enrichissement, comme la victoire était pour eux le signe de la bénédiction divine.
Lorsqu'ils proclamèrent leur indépendance à l'égard de l'Angleterre, le père fondateur, Georges WASHINGTON, dans son discours inaugural comme président des États-unis, donna la formule la plus parfaite de ce qui allait devenir le principe directeur de la politique américaine jusqu'à nos jours ; “Aucun peuple, plus que celui des États-unis, n'est tenu de remercier et d'adorer la main invisible qui conduit les affaires des hommes. Chaque pas qui les a fait avancer dans la voie de l'indépendance nationale semble porter la marque de l'intervention providentielle.”
La “main invisible” est l'expression inventée par ADAM SMITH pour couronner sa théorie économique : si chaque individu poursuit son intérêt personnel, l'intérêt général sera réalisé. Une “main invisible” réalise cette harmonie. WASHINGTON voit dans cette “main invisible” “l'intervention providentielle” de DIEU en même temps que la loi fondamentale de l'harmonie entre les intérêts individuels et l'intérêt général.
Son successeur, JOHN ADAMS écrivait en 1765 : “Je ne cesse de considérer la fondation de l'Amérique comme un dessein de la Providence, conçu en vue d'éclairer et d'émanciper la portion de l'humanité qui se trouve encore réduite en esclavage.” L'écrivain HERMAN MELVILLE au XIXe siècle : “Nous les Américains, sommes un peuple particulier, un peuple élu, l'Israël de notre temps ; nous portons l'arche des libertés.” (America as a civilization. p.893)
Il est significatif que jusqu'à nos jours soit évoquée cette profession de foi et son premier auteur : sur chaque dollar sont imprimés côte à côte le portrait de WASHINGTON et cette devise, inattendue sur un billet de banque : “IN GOD WE TRUST” (Nous avons foi en DIEU).
Ce sera désormais une constante de la politique du nouveau “peuple élu” : DIEU et le dollar sont les deux mamelles du pouvoir.
[...] Malgré les propositions de négociation pacifique et les propositions de retrait de ses troupes au Koweït, faites par le gouvernement irakien sous conditions de mesures analogues pour les occupants sans titres d'autres territoires de la région, les États-unis répétèrent, au prix de plus d'un million de morts irakiens, l'opération colonialiste anglaise de 1961. Les opinions publiques furent anesthésiées par les montages des agences publicitaires répercutées mondialement par les médias. Le plus révélateur était celui d'une jeune fille témoignant de la férocité des soldats irakiens saccageant les couveuses pour en tuer les enfants. Il fut reconnu, après la guerre, que le “témoin” était la propre fille de l'ambassadeur du Koweït à Washington et qui était absente du Koweït lors de ces prétendues “atrocités”. [...]
[...] On imagine les catastrophes pour l'emploi et le chômage de cette mise sous tutelle technologique américaine. L'exemple le plus typique est celui du trafic d'armes. Moins d'un an après les promesses de Georges Bush de lutter contre la prolifération des armes, y compris des armes conventionnelles, un accord de mai 1991, entre le Pentagone et le Ministre de la Défense Dick Cheney, autorise le gouvernement fédéral à aider les exportateurs américains à exposer et à vendre leurs armements. Il en résulte qu'en 1991, les Etats-Unis ont presque doublé leurs exportations d'armements auxquels la Guerre du Golfe a fait une publicité sans précédent. [...]
[...] Nous n'allons pas là-bas pour défendre la légalité internationale. Nous allons là-bas, et nous devons y aller, parce que nous ne permettons pas que l'on touche à nos intérêts vitaux.” Un autre analyste avisé, ancien ministre du général de Gaulle, Alain PEYREFITTE, après avoir évoqué le rôle du groupe de pression à Washington, des pro-israéliens désireux de se débarrasser de SADAM HUSSEIN, ajoute dans Le Figaro du 5 novembre 1990 : ‘lobby des affaires' en est venu à penser que la guerre pouvait relancer l'économie. [...]
[...] Ils permirent en effet la mise en valeur du territoire. Une biologie raciste vient en renfort pour justifier l'infériorité de “cette race d'hommes naturellement serviles”.(4) La contradiction est évidente entre la Déclaration d'Indépendance (faite par des colons propriétaires d'esclaves proclamant “l'égalité des droits pour tous les hommes”, et maintenant l'esclavage pendant plus d'un siècle et la discrimination des Noirs jusqu'à nos jours. Deux siècles après, au nom de la “défense des droits de l'homme” les massacres d'enfants et de civils par les bombardements aériens, la famine ou la destruction des infrastructures économiques. [...]
[...] Cit. p. 237) Marientrass (Op. cit. p. 229) Sur cette expansion américaine à travers ces divers cercles se reporter au livre fondamental de Michel BUGNON-MORDANT L'AMERIQUE TOTALITAIRE (Ed. FAVRE. [...]
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