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Les révolutions au Maghreb et au Moyen Orient ont été qualifiées de « révolutions 2.0 » parce qu'internet aurait joué un rôle crucial dans le développement des luttes. Ainsi, en Egypte la page facebook « We are all Khaled Said », créée en l'honneur d'un jeune homme torturé et battu à mort par la police égyptienne, peut être considérée comme un formidable outil de mobilisation de l'opinion publique, tout comme les réseaux sociaux à l'instar de facebook et de Twitter. Toutefois, les avis restent partagés sur cette question. Pour beaucoup, les réseaux sociaux n'ont été que des facteurs parmi tant d'autres et n'ont pas énormément influencé le cours des choses. Il faut relativiser le rôle d'internet : s'il est vrai que les réseaux sociaux ont permis aux révolutionnaires d'avoir une plus grande audience, la révolution s'est faite avant tout dans la rue, et non pas derrière les écrans. Ainsi, lorsque le gouvernement Egyptien décide de couper pendant plusieurs jours internet et les réseaux téléphonique, cela n'a quasiment pas d'effet sur la mobilisation. L'accès du grand public a internet dans les années 90 avait suscité un élan d'enthousiasme sans précédent, tout le monde qualifiant cette innovation de « média de la liberté » par lequel l'opinion publique, c'est-à-dire l'opinion globale de l'ensemble du peuple, pourrait clairement s'exprimer. Mais avec un peu de recul, cet enthousiasme doit être partiellement remis en question. Peut-on vraiment dire qu'internet est devenue la nouvelle arme de l'opinion publique ?
[...] Peut-on vraiment dire qu'internet est devenue la nouvelle arme de l'opinion publique ? Certes, internet offre de nouvelles possibilités, mais la manière dont l'opinion publique s'exprime et son impact sur la scène politique n'en a été que peu bouleversé. Tout d'abord, internet reste avant tout une source d'informations et de débats, et non une source privilégiée d'expression de l'opinion publique. Ensuite, contrairement à ce que l'on pourrait, internet n'est pas le « média de la liberté » parce qu'il ne permet pas à l'opinion publique de s'émanciper des tentatives de manipulations de la part du pouvoir ou de tout autre groupement politique. [...]
[...] Mais plus dure est la chute car, ayant créé un espoir démesuré notamment par sa pratique intensive de la communication numérique, l'état de grâce est terminé pour Obama. Tout comme les illusions sur la Démocratie électronique qui devait définitivement entériner le passage à la « Démocratie 2.0 » ? En tout cas, cette utilisation voire manipulation des utilisateurs du web par les organismes politiques comporte des dangers qui ne sont pas minimes, et qui contrebalancent les avantages d'Internet dans la conception d'une éventuelle Démocratie Numérique. [...]
[...] Au global, seule une petite moitié des internautes ont accompli une action liée à l'expression politique sur internet, dont 20% n'en ont effectué qu'une seule. Nous sommes donc loin de la fabuleuse arme politique à l'encontre du pouvoir dont rêvaient les premiers critiques du web naissant. Frédéric Micheau, directeur adjoint du département Opinion et Stratégies d'entreprise de l'IFOP remarque que lorsque l'on observe les activités politiques pratiquées sur le web, les premières actions pratiquées sont la recherche d'information. De plus, cette recherche d'information ne se fait qu'en troisième position sur internet puisque les français préfèrent encore s'informer par la télévision, qui arrive en première position des individus à la recherche d'informations l'utilisent en priorité), par la radio qui satisfait 20% des recherches d'information, alors qu'internet n'est utilisée que par 12% des individus en recherche d'informations. [...]
[...] Plus que jamais, la communication politique des partis sur internet fonctionne le plus souvent dans un seul sens, qui est la descente d'informations des élus vers les gouvernés, et non l'inverse. Les pages facebook, les comptes tweeter des responsables deviennent des armes politiques dont ils usent avec efficience, comme le prouve le profil facebook de François Fillon : suivi par près de 15000 personnes, le Premier Ministre poste des statuts et des vidéos presque quotidiennement, alors qu'on peut penser qu'il ne va pratiquement jamais lire les réactions que ses posts engendrent chez les internautes. [...]
[...] L'espace numérique s'étend à l'espace politique, et l'opinion publique est de plus en plus influencée par ce media protéiforme. En effet, la démocratie représentative n'est guère possible sans la démocratie participative. Et Internet ouvre une nouvelle voie dans la prise de position et la modulation des opinions dans l'espace public. Internet devient une agora numérique où les sophistes athéniens sont des blogueurs hyper réactifs et les citoyens des internautes anonymes prompts à déclencher des polémiques se transformant en véritables Tsunamis politiques dès lors qu'un évènement fait du « buzz ». [...]
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