La démocratisation entamée en 1990 par Houphouët Boigny a révélé des clivages sociaux dont les groupes en émanant n'avaient put trouver de porte voix suffisamment puissant pour faire entendre leurs opinions. Depuis ce moment, on assiste en fait à un processus de nation building, en créant une identité nationale basé sur des caractères discriminants. Ce mouvement s'est appuyé sur une redéfinition de la nationalité effectuée non pas par la population mais par les élites intellectuelles et politiques. Ils ont disposé de la nation ivoirienne, de cette communauté d'Hommes dont le désir est de vivre ensemble sur un même territoire, selon leur bon vouloir. Dès lors, ils ont put jouer avec la citoyenneté ivoirienne, avec la nationalité conjuguée au nationalisme.
[...] Les clivages de classe se superposent dans ces états ethnicisés aux clivages ethniques, depuis l'indépendance en dépit d'une acceptation par la population des valeurs démocratiques équivalentes à celles de l'Occident[11]. Il y a bien universalité de ces valeurs (Marie, 2001). L'autochtonie comme grille d'application du nationalisme L'attrait de l'autochtonie tient en deux éléments. Sa souplesse tout d'abord, l'autochtonie peut se remplir de toute praxis, son aspect binaire, catégorisant simplement entre eux et nous sans donner plus de précision. L'ivoirité on l'a vu a varié dans son acception, par l'interprétation intéressée de chaque parti. Qu'est ce qu'être ivoirien ? [...]
[...] Le FPI de Laurent Gbagbo s'appuie sur des juristes pour dénoncer des mesures non constitutionnelles et empêche l'avancée de l'accord. Un gouvernement d'Union Nationale est sûrement un premier pas nécessaire pour restaurer la paix, mais ceci ne semble désormais plus suffisant. La situation ivoirienne est topique du mouvement transversal à travers l'Afrique de l'Ouest ou des querelles d'hommes usent d'arguments ethniques, pour légitimer leur positions ou délégitimer celle de leur adversaires, ce dans un seul but : conquérir l'Etat, et avec un seul perdant : le peuple. IV. Un Etat au centre de processus régionaux A. [...]
[...] Le Burkina Faso a pendant longtemps favorisé une politique d'assimilation des étrangers en les plaçant aux postes administratifs dans le but d'éviter la constitution de blocs ethniques. Ce n'est qu'à la faveur de la décentralisation que l'autochtonie devint un thème récurrent du débat politique. La aussi, des violences ont suivi l'élection du maire de Bobo- Dioulasso à la fin de l'année 2000, celui-ci n'étant pas autochtone. Selon Appudarai, ces thématiques semblent se révéler tout comme en Côte d'Ivoire au fur et à mesure de la libéralisation économique de ces pays. [...]
[...] Dans le cas de la Côte d'Ivoire, les forces du nord de Guillaume Soro ont brandi l'étendard de la sécession en avril 2004, d'autant que le pouvoir d'Abidjan a rompu le cessez-le-feu en novembre. Les Forces nouvelles s'offrent quelques attributs du pouvoir : nominations de préfets de région, création d'une école de police, des douanes et de la gendarmerie. Cependant jusqu'à présent, il s'agit plus de menace, que d'une véritable volonté politique : l'objectif reste le pouvoir central et sa partition. D'où provient cette différence ? Peut être de l'acceptation de l'Etat comme référent identitaire. [...]
[...] En échange de l'ouverture de la Côte d'Ivoire aux étrangers, les ivoiriens pouvaient se réserver quelques postes clés touchant à la souveraineté nationale. Ce système s'amplifie sous la pression des diplômés ivoiriens aux entreprises privées, aux PME, aux commerces, aux services. Mais le système arrivera à saturation à partir de 1985, à cause de l'ajustement structurel qui entraînera la purge d'une fonction publique pléthorique. Cette raréfaction des places disponibles pour les ivoiriens radicalisera les positions des diplômés qui associeront la citoyenneté ivoirienne à l'obtention de places prestigieuses. [...]
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