Mini mémoire de sociologie politique réalisé à partir du thème imposé "du temps et du sens de l'histoire", en licence de Science Politique. Il répond à la problématique suivante : en partant du postulat selon lequel aucune société ne peut se dispenser de se forger une mémoire collective sous peine de disparaître ou de perdre son unité et sa personnalité, une nation divisée dans ses fondements mémoriaux car trop encline à la repentance historique peut-elle durer dans le temps ?
[...] Pareille conjecture sous tendrait que cette transformation est relativement récente, puisque dans les années 80 et 90 les commémorations multiples liées à l'histoire de France étaient nombreuses et régulières. Cependant, bien que ce phénomène se soit manifesté assez soudainement depuis quelques années seulement, tout porte à croire qu'il n'a rien de tendanciel, et que son effectivité remonte à près d'un quart de siècle. Un des signes les plus tangibles de cet arrachement de l'histoire à la mémoire est peut-être le début d'une histoire de l'histoire, l'éveil, en France tout récent, d'une conscience historiographique. [...]
[...] Pareille reconnaissance, serait un geste fort d'une république qui assume la part d'ombre de son histoire, au lieu de la taire et de dénigrer sa splendeur passée. Car quid de la I ère République ? Quid des centaines de gardes Suisses assassinés et atrocement mutilés après avoir déposé les armes sur ordre du Roi[22] ? Quid des dizaines de milliers de citoyens français guillotinés arbitrairement ? Quid des centaines de milliers de vendéens massacrés sans distinction d'âge ou de sexe par les colonnes infernales de Turreau ? [...]
[...] Sans se faire le chantre de la colonisation, l'auteur préfère l'histoire sereine et dépassionnée à un manichéisme de la repentance qui a bien du mal à masquer ses visées politiques dira un critique à propos de son livre. D'autres historiens dénoncent plus simplement l'anachronisme de la repentance, qui consiste à juger les événements du passé selon notre propre grille de valeurs, indépendamment du contexte. Ils prennent l'Histoire comme un tout, avec ses heures glorieuses et ses heures sombres, que nous devons simplement accepter, sans jugements déplacés. [...]
[...] Il semble d'ailleurs indéniable que cette remise en cause de notre histoire, tant nocive au présent de la nation comme à son futur, procède directement de l'instrumentalisation politique dont elle est victime, et ceux de quelques bords que ce soit. La législation sur l'histoire ou l'instrumentalisation du passé Force est de constater que les tentatives visant à mettre l'histoire au service du politique ont depuis un siècle été bien nombreuses. Déjà en 1848, alors que les aristocrates furent chassés du pouvoir par la révolution, la mémoire fut utilisée comme une arme afin de discréditer la révolution française et les républicains. [...]
[...] II) La repentance historique : transformation sociétale ou phénomène tendanciel ? Afin comprendre la repentance historique sous un angle plus sociologique, nous tacherons d'analyser au travers d'évènements récents ce qui pousse les gouvernants au reniement de notre culture nationale, pour ensuite démontrer en quoi ces agissements influencent directement la société française et son identité. Détestation et reniement de soi : le masochisme occidental 2 décembre 2005 : sur le plateau enneigé de Slavkov spectateurs assistent dans le froid à la marche de guerre une colossale reconstitution de la bataille d'Austerlitz qui met en scène plus de 3500 passionnés, venus de toute l'Europe, pour célébrer ensemble le bicentenaire de la plus éclatante victoire militaire de Napoléon Ier. [...]
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