La notion de droits de l'Homme est aujourd'hui la référence politique et morale dans tout le monde occidental. Elle va de pair avec l'avènement de la démocratie pluraliste, affirmée comme universelle depuis la chute de l'Union soviétique. Rarement, un principe moral a rencontré une telle unanimité à l'échelle mondiale. Peu de gouvernements osent encore officiellement s'opposer à l'idée des droits de l'Homme, sous peine de passer pour des despotes autoritaires (ainsi, la Libye occupe-t-elle la présidence de la Commission des droits de l'Homme aux Nations-Unies). Les Droits de l'Homme trouvent leur origine dans le développement du droit naturel moderne, énonçant un droit inhérent à la nature humaine. L'individu est reconnu comme étant un être de droit. Par la suite les révolutions américaine et française proclamèrent haut et fort ces droits fondamentaux et permirent leur diffusion dans le monde occidental. L'être humain n'est plus sous la loi de dieu mais sous sa propre loi, qu'il énonce lui-même. Il se sert désormais de son « propre entendement » passant de l'hétéronomie à l'autonomie.
Les droits de l'Homme sont considérés comme les droits de l'individu au sein de la collectivité. Aujourd'hui, sans opposition manifeste, ils s'élargissent à de nombreux domaines. Outre les libertés élémentaires, de nouveaux droits sont reconnus à l'être humain concernant le statut social, le respect de la diversité et des modes de vie alternatifs. Le droit au travail, au logement ou la reconnaissance de cultures minoritaires en sont des illustrations. Longtemps critiqués par trois pôles de réflexion : la religion, le conservatisme moderne et le marxisme, les droits de l'Homme sont aujourd'hui incontestés alors même qu'ils sont en pleine mutation. Face à des revendications toujours plus nombreuses de droits, on peut se demander si ceux-ci le sont au nom de l'intérêt général ou particulier. L'affirmation de droits individuels va-t-elle à l'encontre du bien collectif ? Ne conduit-elle pas à une séparation des intérêts personnels et généraux ? Les droits de l'Homme sont-ils des droits à l'égoïsme ? Enfin, leur évolution modifie-t-elle l'organisation et la pratique collective ?
Les Droits de l'Homme, à travers l'analyse de Marx, servent la cause de l'individu, membre de la société civile, séparée de la communauté politique. Ils introduisent pourtant un nouveau rapport entre l'Homme et la communauté politique au service de l'intérêt général.
[...] Il fait l'épreuve de droit qui ne lui sont pas déjà incorporés[4] La démocratie pluraliste est soumise à de multiples contestations pour la reconnaissance de droits nouveaux : droit relatif au travail, à la famille. Claude Lefort explique que les Droits de l'homme sont générateurs de démocratie. Leur efficacité dépend de l'adhésion qu'ils suscitent et cette adhésion est liée à la manière d'être en société. Les droits ne dissocient donc pas la conscience du droit. Les droits sont d'autant plus partagés qu'ils sont déclarés par le pouvoir. [...]
[...] Les Droits de l'homme, fondements de la société civile. A. L'approche libérale des Droits de l'homme. La liberté d'opinion, une liberté de communication. Critique par Claude Lefort de la conception marxiste B. Un nouveau rapport au politique. L'opposition de droit. L'émergence d'un pouvoir social autonome. Bibliographie Marx Karl, A propos de la question juive, UGE, coll. 10/18 Lefort Claude, Droits de l'homme et politique, in L'invention démocratique : les limites d la domination totalitaire Fayard, Paris Manent Pierre, Cours familier de philosophie politique, Fayard, Paris Introduction La notion de droits de l'Homme est aujourd'hui la référence politique et morale dans tout le monde occidental. [...]
[...] Claude Lefort est favorable aux nouveaux droits car il y voit de nouvelles libertés, une indépendance accrue à l'égard des puissances sociales et des dominations instituées. On peut toutefois noter qu'il n'est pas sensible aux effets séparateurs des nouveaux droits. Pierre Manent, dans Cours Familiers de philosophie politique, prend pour exemple le droit de divorce. Celui-ci répond en effet à logique individualisante. Conclusion Longtemps critiqués par trois pôles de réflexion : la religion, le conservatisme moderne et le marxisme, les droits de l'homme sont aujourd'hui incontestés alors même qu'ils sont en pleine mutation. [...]
[...] Elles se constituent en pouvoir social autour du pouvoir politique. Un pouvoir social considéré comme légitime pour contester le droit, un pôle de droit dont le pouvoir serait dissocié. Face à la multiplication des contraintes ce pôle apparaît comme le développement d'un sens diffus de la justice Claude Lefort insiste également sur la montée de revendications par des minorités (ethniques, de mœurs, d'affinités) ou par des catégories particulières de la population d'être reconnues (par exemple les homosexuels ou les chasseurs). [...]
[...] C le droit de base de la société civile, c'est-à-dire de la société bourgeoise. La liberté d'opinion est pour Marx, un droit à la propriété de sa propre opinion séparée des autres. Viennent ensuite les droits à l'égalité et à la sûreté. L'égalité est ici dépourvue de signification politique d'après Marx. Elle n'est rien d'autre que l'égalité de la liberté, il est donc question d'un droit de l'individu replié sur lui-même. La sûreté est ainsi définie par la déclaration de 1793 : La sûreté constitue dans la protection accordée par la société à chacun de ses membres pour la conservation de sa personne, de ses droits et de ses propriétés (art. [...]
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