Président Ben Ali répression médias
Selon le professeur et sociologue Lahouari Addi, spécialiste de l'Algérie, « la différence est grande, dans l'ensemble des pays arabes, entre ce qui est dit dans les textes et la réalité du terrain », en ce sens que les textes en vigueur n'ont strictement aucun pouvoir normatif, contraignant, à l'encontre du régime politique en place. Ces textes ne sont fondamentalement pas pris au sérieux, et ne sont là qu'à titre de propagande sur le plan intérieur et de vitrine sur le plan international.
[...] A en croire David Hirst, auteur d'un article intitulé La télévision arabe qui dérange dans l'édition d'août 2000 du Monde diplomatique (voir bibliographie), le ministère qatari des affaires étrangères a [ ] reçu près de quatre cents plaintes officielles émanant principalement d'Etats arabes. Tarek Souissi, un membre tunisien de l'Association internationale de soutien aux prisonniers politiques, a été interpelé chez lui le 27 août dernier par des policiers après avoir participé par téléphone à un débat sur la chaîne qatarie, au cours duquel il avait justement dénoncé les interpellations abusives pratiquées par le régime. [...]
[...] Comme le rappellent les rédacteurs du rapport de la LTDH (voir bibliographie), le Centre d'Information Américain s'est alarmé de la déformation, dans la presse tunisienne, des propos du Secrétaire d'Etat de l'époque, Colin Powell, tenus lors de sa visite officielle à Tunis le 2 décembre 2003. Ce dernier n'avait en effet jamais évoqué les remarquables avancées dans le domaine des droits de l'homme mais parlé de réalisations dans des domaines concernant la femme et l'enseignement Les tentatives de l'Etat de captation de l'allégeance de l'ensemble des institutions journalistiques ne s'arrêtent pas aux journaux, mais s'appliquent également aux représentations syndicales ou associatives de professionnels du journalisme. [...]
[...] Elle y fait part du fantastique espace de liberté dans lequel ont pu s'immiscer les journalistes algériens suite à la victoire du Front Islamique du Salut (FIS) au premier tour des législatives de 1991 qui s'est soldée par un coup d'Etat militaire par lequel les Généraux ont annulé le second tour et réprimé dans le sang les sympathisants du parti islamiste, déclenchant par là-même une décennie de guerre civile : cette accumulation de drames fut pour nous, paradoxalement, une expérience de liberté formidable puisque les journalistes recouvrirent cette liberté de décrire en direct la manière dont les choses se passaient, sans tractations laborieuses avec l'administration ou ses appareils La désétatisation progressive de la société par le biais de l'éclosion de plusieurs espaces de liberté échappant au contrôle et aux interventions de l'Etat si chère à Larbi Chouikha, n'eut donc pas lieu, et sera même encore davantage compromise par une nouvelle vague de contestation (qui appela inlassablement une nouvelle vague de répression) symbolisée par les émeutes du pain en 1983 (augmentation soudaine du prix des denrées de première nécessité comme le pain ou la semoule) à laquelle le Président, âgé alors de 80 ans et proche de la sénilité, répondit par la force. L'édition du Jeune Afrique du 18 janvier 1984 avancera les chiffres de 143 morts et de près de mille arrestations dans toute la Tunisie. Le 6 novembre 1987 au soir, le Premier ministre de Tunisie, Ben Ali, convoque les médecins de la Présidence et leur fait constater l'incapacité du Président Bourguiba à continuer de tenir les rênes du pays. [...]
[...] Il cherche tout d'abord à démontrer que les régimes d'Afrique du nord (son analyse englobe le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, la Lybie et l'Egypte) ne sont qu' imparfaitement autoritaires en ce sens qu'ils ne le sont pas idéologiquement. Pour ce faire, il se base sur quatre éléments : Pour commencer, il affirme que ces régimes se sont dotés, au sortir de l'indépendance, d' institutions impliquant des élections En effet, dès les années 1950 (la Tunisie est indépendante en 1956), les leaders politiques ont rédigé et adopté des Constitutions (fortement influencées d'ailleurs par les textes en vigueur chez les anciennes puissances occupantes) qui garantissent aux individus des droits fondamentaux et comportant tout un ensemble de textes libéraux tant sur le plan politique que sur celui des droits humains. [...]
[...] Il n'existait au départ qu'un seul opérateur internet en Tunisie (l'ATI, ou Agence tunisienne d'internet), laquelle a progressivement laissé sa place sur le marché à cinq opérateurs privés et sept opérateurs publics. Toutefois, placée sous la tutelle du ministre des communications, elle garde un pouvoir de contrôle important sur le fonctionnement de la toile en Tunisie, notamment par le biais des centres publics d'internet, couramment appelés publinets (équivalents, en France, des cybercafés En effet, c'est à elle que doit s'adresser la demande d'ouverture d'un tel centre, lequel est directement soumis, dès sa création, à son autorité puisque devant, par exemple, lui fournir régulièrement la liste de tous les abonnés. [...]
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