Le but de notre étude n'est pas d'opérer une comparaison entre deux modèles ou deux “cultures” du lobbying mais d'illustrer par l'exemple choisi le fait que l'action politique constitue une activité stratégique impliquant des méthodes, des ressources et un plan (à l'instar de la majorité des actions de l'entreprise). Nous aspirons également à présenter le lobbying comme une forme de stratégie d'internationalisation.
Pour se faire, nous définirons dans un premier temps le terme de lobbying et nous détaillerons les cadres de référence et les processus formels qui le caractérisent. Nous observerons ainsi les principales réglementations et prescriptions institutionnelles et normatives qui régissent aujourd'hui la pratique du lobbying communautaire avant de détailler le rapport des forces afférent aux lobbies américains en Europe.
Dans une seconde partie, nous dresserons un état synthétique de la recherche en gestion et en sciences politique dans ce domaine : nous serons alors à même de définir les concepts centraux impliqués à partir des textes et des travaux de référence avant d'aborder les théories et les modèles spécifiques issus de recherches plus récentes et résolument orientées vers la pratique. Nous pourrons alors confirmer les aspirations stratégiques et managériales de l'action collective et observer les principes et les tactiques prescrits par la recherche. Nous serons alors à même de conclure sur la “valeur” stratégique du lobbying et sur sa pertinence en tant que moyen d'internationalisation des entreprises.
[...] En 1979, le Parlement européen bénéficie de l'accroissement de la légitimité démocratique pour son élection au suffrage universel direct et devient alors une cible pour les lobbyistes. Les années 80 sont marquées par l'Acte Unique Européen qui prend une ampleur majeure en matière économique alors que la Commission fixe le calendrier de mise en place du Marché unique mesures législatives sont donc à adopter dans l'objectif d'éliminer les frontières techniques et fiscales. On peut dater de l'adoption de cet l'Acte Unique Européen l'apparition des premiers groupements d'intérêts émanant de la société civile et spécialisés dans la défense des consommateurs, de l'environnement ou encore des régions (Coen, 1999). [...]
[...] Considérée comme le premier think tank bruxellois, elle est définie comme un lieu où se réunissent et s'informent les professionnels de l'influence et comme l'organisation à laquelle les fonctionnaires de la Commission réservent bien souvent la primeur de leurs projet de réglementation (Autret, 2003). L'AmCham est un regroupement associatif de près de 150 groupes et grande entreprises américaines (parmi lesquelles on trouve 40 des plus grandes entreprises au monde, telles Coca Cola, Boeing, ChevronTexaco, Ford, IBM Microsoft ou encore Nike). [...]
[...] Tout acte législatif européen repose sur un article des traités, qui constitue sa "base juridique". Il existe trois procédures principales pour adopter les nouveaux textes législatifs européens : La codécision La consultation L'avis conforme La principale différence entre ces procédures tient au mode d'interaction entre le Parlement et le Conseil. Dans la procédure de consultation, le Parlement exprime uniquement son avis, tandis que dans la procédure de codécision il partage véritablement le pouvoir avec le Conseil. La Commission Européenne doit choisir la procédure à suivre lorsqu'elle propose un nouvel acte. [...]
[...] On en déduit que les groupes de pression sont soutenus par leur Etat et par les disposition qu'il prend dans le cadre de ses relations internationales. La meilleurs façon d'observer la pratique des lobbies américains en UE semble néanmoins consister à observer des exemples de l'influence de groupes de pression US sur les institutions européennes plutôt que de se baser sur les aspects légaux et institutionnels qui encadrent ce phénomène. On peut citer à ce titre l'exemple de la tentative de fusion entre General Electric et Honeywell en 2001, étudiée par Rousselot et Wasilewski (2003). [...]
[...] Ce sujet est notamment traité par Eloïse Steclebout dans son mémoire théories du lobbying s'appliquent-elles à l'Union Européenne“ rédigé en 1999 pour l'EHESS. Notons qu'Attarça propose sa propre typologie (moins axée sur la pratique) dans sa recherche intitulée ressources politiques de l'entreprise : proposition d'une typologie“, présenté en 2001 sous l'égide du Crefige, Université Nancy II. On peut citer l'exemple français de la pétition pour une autorisation de la baisse des prix, lancée et diffusée par le groupe coopératif de grande distribution Edouard Leclerc en 2003-2004. [...]
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