L'après guerre place l'URSS en position de force. L'Armée rouge et les partis communistes vont rapidement gagner du terrain, principalement en Europe orientale. L'URSS est dirigé par un homme fort et puissant, Staline, qui a imposé le culte de la personne au sein de son pays et n'hésite pas à régulièrement renouveler la direction de l'URSS afin d'assurer son pouvoir.
Pour contrer ce pouvoir soviétique, les Etats-Unis décident de s'engager, avec l'accord du Sénat, dans les Nations Unies. Le 25 avril 1945 est créée l'ONU à la suite de la Conférence de San Francisco. La Charte est signée le 26 avril par 48 nations, est l'ONU constitue un organisme de coopération entre ces nations.
Dès 1946 cependant, l'URSS augmente ses forces militaires et établit sa domination politique sur des Etats satellites que seront la Pologne, la Hongrie, la Bulgarie, la Roumanie et la Finlande . Staline souhaite clairement établir une sphère d'influence soviétique.
Dès le mois de mars 1946, Churchill affirme qu'un « rideau de fer s'est abattu sur l'Europe ». C'est dans cet esprit qu'est élaboré l'endiguement ou containment, élaboré par George Kennan et qu'il publie anonymement dans la revue « Foreign affairs » en juillet 1947 . Cette théorie consistant à empêcher l'extension de la sphère d'influence soviétique plutôt que de l'affronter sera reprise et appliquée par l'administration Truman mais également consciemment ou inconsciemment par les administrations suivantes. Jean-Michel Lacroix définit l'endiguement par un contrepoids à l'expansionnisme soviétique « qui portait les propres germes de son pourrissement. » L'endiguement sera appliqué pour la première fois en Méditerranée par le biais d'aide à la Grèce et la Turquie.
C'est dans ce contexte que débute le mandat d'Eisenhower le 20 janvier 1953. Cependant de 1953 à 1961 est affirmée une période de « détente » entre l'URSS et les Etats-Unis. Cette détente correspondrait à une sorte de « coexistence pacifique ». Il s'agit de comprendre la façon dont les Etats-Unis s'inscrivent dans cette détente. En effet, au-delà de la multiplication de la pratique diplomatique, que nous aborderons plus concrètement, s'est ouvert une période d'intensification d'utilisation de l'intelligence et particulièrement des opérations spéciales (OS). C'est ce point plus particulier que nous aborderons, et ce, dans le cadre de la culture stratégique des Etats-Unis, définie par Colin Gray.
Nous pouvons dès lors nous demander dans quelle mesure il est possible de parler de culture stratégique nord-américaine, et de quelle manière celle-ci a influencé les OS au cours de la première détente.
Nous aborderons ainsi dans un premier temps l'historie même des Etats-Unis, constituant une clé de compréhension de leur culture stratégique, pour ensuite se pencher sur l'impact concomitant des OS et de la culture stratégique dans ce contexte de détente.
[...] Après l'U2 les espions satellites vont devenir essentiels. L'U2 prendra de nombreuses photographies en URSS et dans les pays soviétiques. Cependant la crise de Suez a montré les limites de l'intelligence en faisant interrompre pendant un moment les missions du U2 afin d'éviter une provocation contre les Soviétiques qu'ils pensaient furieux et effrayés Mais dès la fin de la crise les opérations reprennent aussitôt, par crainte que l'URSS ne les dépasse. Dès 1957, avec le Spoutnik, les Etats-Unis connaissent une grande déception. [...]
[...] D'un point de vue tactique, les Etats-Unis ne sauraient être préparés efficacement. Colin Gray considère que l'histoire américaine montre un pays capable de voir clairement et de se représenter les dangers mais incapables d'y répondre correctement : les Etats-Unis auraient une approche trop directe et pragmatique et n'arrivent pas à projeter sur du long terme leur défense : Le peuple américain et ses représentants ont une histoire admirablement prometteuse leur permettant de voir et de se présenter les dangers, mais ils ont tendance à répondre de façon pragmatique aux évènements et les explications mériteraient plutôt d'anticiper et de se diriger vers du long terme. [...]
[...] Le 25 juin, le plan d'opération Ajax est approuvé lors de la réunion du Département d'Etat. Le plan général est de renverser Mossadeq pour mettre au pouvoir le Général Zahedi. Cependant, Kermit Roosevelt décide de ne pas s'en tenir aux plans originaux et tente de convaincre le Shah de destituer Mossadeq. Le Shah signe ainsi la destitution de Mossadeq et nomme Zahedi comme premier ministre. Cependant, Mossadeq fait arrêter l'officier chargé de le destituer et le Shah fuit. Des manifestations éclatent en Iran et les rapports des services secrets américains rapportent la présence d'encouragements communistes et de chants antiroyalistes. [...]
[...] Les OS sont importantes dans le cadre de la Première détente. En effet, l'administration Eisenhower les a privilégiées aux dépens de la politique de détente. Les OS ont constitué une part primordiale de la politique de l'administration Eisenhower. Il ne faut pas cependant croire que les Etats-Unis seuls sont responsables d'une absence effective de détente puisque l'intelligence et les renseignements furent également des moyens utilisés par l'URSS. Cependant, il s'agit ici de voir l'impact en partant d'un point de vue américain. [...]
[...] Ainsi, cette OS au Guatemala refait surgir la doctrine du big stick qu a guidé les Etats-Unis dans leur politique vis-à-vis de l'Amérique latine. Si les Etats-Unis craignaient une expansion communiste sur ce continent, subsistait également cette notion de devoir envers l'Amérique latine. Le lien géographique entre les deux et la différence de niveaux économiques ont imposé une forme de protectorat de l'un sur l'autre. Le XIXème siècle a été celui de la lutte contre la colonisation et l'expansion de l'Europe en Amérique latine. [...]
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