Le 5 mars 1953, Iossif Vissarionovitch Djougachvili, dit Joseph Staline (« l'homme d'acier ») mourrait. Ainsi prenait fin l'un des plus extraordinaires destins que l'histoire eût à raconter. Sa mort mettait un terme à presque 30 années de pouvoir à la tête de l'URSS, tentative d'utopie socialiste, qu'il modela et structura suivant sa propre volonté. Rarement pays fut tant influencé par un seul homme, son empreinte étant profondément inscrite dans les structures et les mentalités de ce pays. Homme-clé de l'histoire du XXème siècle, Staline fut pour le peuple soviétique un guide, véritable Dieu-vivant, adulé par tous, les protégeant de la « perfidie » des puissances impérialistes et les menant vers la victoire du communisme. Cependant en 1953 sa place dans l'histoire est encore loin d'être fixée…
Peu à peu celui qui apparaissait comme l'un des plus grands chefs d'état du XXème siècle devient un des plus grands criminels de l'histoire moderne, au même titre qu'Adolf Hitler. Un homme qui imposa son pouvoir arbitraire à tout un empire, faisant régner la terreur sur plus de 250 millions de personnes et rendant tristement célèbre le terme de « goulag » dans le monde entier. Trois mois après sa mort, l'éditorial de la Pravda utilise le terme de « culte de la personnalité » à son propos, en 1956 Khrouchtchev dénonce les abus du stalinisme au cours du XXème Congrès du parti communiste. Cependant Staline gardera de nombreux soutiens au sein de l'appareil d'Etat soviétique même après sa mort et un grand mystère subsiste sur son « règne » entre propagande soviétique et témoignage de dissidents. Il faudra attendre plus de 40 années pour avoir une réelle connaissance des actes de Staline et ainsi mieux comprendre la période stalinienne. En effet ce ne fut que dans les années 80, avec l'arrivée au pouvoir de M. Gorbatchev, que la plupart des archives soviétiques furent accessibles aux historiens dans le cadre de la Glasnost (« transparence »). Ainsi fut permis un véritable travail de mémoire sur les heures sombres de l'URSS, condition nécessaire au rétablissement de la démocratie et à l'évolution du régime soviétique.
[...] Il semble que l'alternative de Boukharine n'ait réellement existé que jusqu'en 1928. Elle n'aurait eu de véritable chance que s'il avait été interprétée comme une vraie alternative politique et non simplement comme celle d'un homme. A partir de 1929, Boukharine n'était l'objet de plus aucune considération, de plus aucun respect. En 1934 il déclara que toute opposition et déviation conduisait à la contre-révolution, il a également ardemment soutenu Staline et sa politique, alors même qu'il n'était pas encore menacé. La tolérance était peu répandue au sein du parti bolchevique, le système privilégié était celui du commandement par au-dessus basé sur la présence d'un chef unique. [...]
[...] La date décisive dans ce culte fut la célébration du cinquantième anniversaire de Staline en décembre 1929. Le culte sera encore plus grand pour le soixantième anniversaire et pour le soixante-dixième. Il y a ainsi un grand contraste avec Lénine qui avait fêté son anniversaire en 1920 de manière bien plus modeste avec uniquement ses proches collaborateurs. Il y a eu un début de culte concernant Lénine, mais celui-ci le regardait avec aversion car étant selon lui opposé aux fondements marxistes. [...]
[...] Après la mort du petit père des peuples on put assister un à vaste mouvement, lent mais profond visant à un rétablissement de la vérité historiographique. Dès 1956 au cours de la déstalinisation (1er dégel) puis en 1986 lors de la Glasnost (2ème dégel) la figure de Staline fut totalement réexaminée. Le premier à avoir critiqué Staline fut Lénine lui-même. Dans le Testament qu'il dicta au cours des derniers instants de sa vie, il mit en garde le Comité Central contre le comportement excessif, grossier et brutal de Staline. [...]
[...] Directeur de l'Institut des Archives Historique. P.49. du livre de W.Laqueur I. Deutscher, Londres p.337. D.Volkogonov, ”Demon revoliutsii”, Pravda, septembre 1988 Trotski fut notamment accusé par l'écrivain Vassili Belov dans son livre «Kanuny et dans Pravda. Voir Une journée dans la vie d'Ivan Denissovitch et L'archipel du goulag 1973-1976 d'après les propos de M. Gorbatchev concernant la Glasnost The son of the Arbat” Y. Feovanov, Izvestia juin 1988. Voenno istoritcheski zhurnal(le journal historique militaire), décembre 1989 I was Stalin's Agent”, Walter Krivitski. [...]
[...] En URSS, les arrestations continuèrent également au sein de la direction politique. Kosarev, secrétaire général du Komsomol ;Egorov, ministre-député de la défense ; Ougarov, chef de la région de Moscou et du comité de la ville ; Ils furent très nombreux les dirigeants haut-placés à être les nouvelles victimes des purges. Même le Politburo fut touché par les arrestations, Kossior, Choubor et Postychev ne purent assister à la fin de la guerre. La plupart des victimes politiques des années 1939-45 étaient des pro-staliniens ayant eux-mêmes participé aux 1ères purges. [...]
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