Le 24 décembre 1999, la Côte d'Ivoire, « vitrine de l'Afrique francophone », connaît, sous les yeux ébahis de la Communauté internationale, le premier coup d'Etat de son Histoire. Le récent, et indispensable, report des futures consultations électorales ne fait que confirmer le pays dans la longue période d'agonie qu'il subi depuis lors. Ironie de l'Histoire, c'est, en partie du moins, des dissensions religieuses qui sont à l'origine de ces événements qui se dérouleront le soir de noël 1999. Mais les éléments de compréhension de ce qui s'est passé ne se limitent pas à cette dimension, ils prennent leur source plus largement et de façon transversale dans la complexité du continent.
Cette déchirure vient aussi rappeler combien les systèmes politiques peuvent encore être fragiles en dépit d'une apparente stabilité. Elle invite à la réflexion sur le chemin parcouru sur la voie de la démocratie par les pays de l'Afrique de l'Ouest depuis les indépendances. Elle propose à l'étude la complexité d'un phénomène dans une région complexe du monde. Comment naissent les coups d'Etat en Afrique de l'Ouest ? Cette question à la fois avec et sans réponse mérite une approche pluridisciplinaire, seule à même d'embrasser largement les dimensions multiples qu'elle contient. C'est dans cet esprit, sans prétendre à la vérité, et sous le prisme de l'utilité scientifique et politique, que se développe ce mémoire : Les coups d'Etat en Afrique de l'Ouest, défis majeur pour les Nations Unies.
[...] Nous appellerons ces derniers les coups d'Etat négatifs. Nous espérons que ces outils permettront à la communauté internationale, et en particulier aux Nations Unies, d'appréhender les renversements anticonstitutionnels de pouvoir sous un angle nouveau permettant de mieux coller aux forces nouvelles qui agitent la communauté internationale au tout début de cette nouvelle ère de la mondialisation Pourquoi les Nations Unies doivent s'y intéresser ? Les putschs concernent, par essence, les affaires intérieures des Etats. On peut donc se poser légitimement la question : l'Organisation des Nations Unies a-t-elle quelque chose à voir, de près ou de loin, avec le phénomène des coups d'Etat ? [...]
[...] Découverte du Sénégal ensuite, pays associant avec efficacité une grande diversité et une solide unité, ce qui, il faut le noter, n'est pas si facile en Afrique. Qu'on le sache, qu'on le dise et qu'on le répète, j'en témoigne personnellement, le Sénégal est la terre de la Teranga, cette façon de rassembler en un mot l'hospitalité, la chaleur humaine et la joie de vivre. Puis découverte de Dakar, métropole au leadership incontesté en Afrique de l'Ouest, tiraillée par son actualité débordante et ses rendez-vous avec le futur qu'elle ne doit pas manquer. [...]
[...] A l'origine, il y a toujours l'entente d'un petit groupe d'hommes animés de la volonté de prendre le pouvoir à ceux qui en sont jusqu'ici dépositaires. Ces hommes, pour atteindre leur objectif, s'organisent et entourent leur projet du plus grand secret, élément indispensable à sa réussite. Une fois établi un plan d'action, ils lancent l'opération, souvent à la faveur de circonstances propices, et s'emparent des lieux stratégiques du pouvoir : institutions, média, transports pour l'essentiel. A l'issu du putsch, s'il est réussi, une phase d'épuration est indispensable à l'installation du nouveau pouvoir en place. [...]
[...] Les modalités concrètes d'une telle proposition resteraient à définir avec précision pour éviter, par exemple, les dérives tribalistes ou clientélistes dont la sous région est malheureusement coutumière. Une des pistes de réflexion pourrait consister en l'acceptation du principe que les militaires sont avant tout des citoyens et que, sur cette base, ils sont à même de faire certains choix politiques dans le cadre de processus démocratiques internes à l'armée. Ce genre de questions dépasse évidemment le cadre de cette simple conclusion mais invite, nous l'espérons du moins, à la réflexion. [...]
[...] Cet engouement pour les villes trouve ses sources dans une pauvreté croissante des campagnes et une attractivité, réelle ou supposée, des centres urbains. Or, la croissance accélérée des agglomérations, en dehors des problématiques liées à l'écologie ou à l'aménagement du territoire, provoque une concentration importante des populations dans un espace à la fois réduit et fortement innervé par les réseaux de communication (du bouche à oreille à l'internet). Cet échange d'information peut, dans une certaine mesure, participer à l'augmentation de la probabilité de survenance d'un coup d'Etat. [...]
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