Jusqu'à cette fin des années soixante, l'ordre du monde issu de la défaite nazie est bipolaire: Est et Ouest se font face. Mai 68 est un moment charnière dans l'après-guerre, et marque la fin d'un monde. C'est le passage culturel d'une époque à une autre.
La crise de Mai 68, aura marqué de nombreux esprits par sa force, sa nouveauté, son originalité, et son imprévisibilité. C'est dans une période
de plein emploi, de prospérité, au plus fort des Trente Glorieuses, libérée des guerres coloniales que cette situation « insaisissable » pour le Général
De Gaulle, a explosé. C'est dans une France qui s'ennuyait que les pavés se sont mis à voler. La génération du baby-boom, née après la guerre, affirmait ses vingt ans en 1968 et prenait la parole. Contre ses aînés, elle va refuser et ébranler ce partage du monde. C'est un double refus du modèle
capitaliste et du modèle stalinien qui inspire les années soixante. Sensibilisée par les luttes de libération, en particulier par le soutien à
l'indépendance de l'Algérie, la jeunesse est antifasciste et anti-impérialiste. Mai 68 exalte l'épanouissement de l'individu, son droit au
bonheur, contre la rigidité des hiérarchies et des disciplines. Dans le monde entier, des mouvements contestataires analogues retentiront (en particulier
aux Etats-Unis, en RFA, et en Tchécoslovaquie ).
Mais quels sont les conséquences et les héritages de Mai 68 dans notre société? Mai 68 entraîna d'importants changements politiques, mais surtout
des changements culturels. On assista à une brusque évolution des mœurs, une façon de penser le monde différemment : Mai 68 a accéléré la conquête
par les femmes de leur égalité et a vu naître un questionnement sur l'éducation. Cependant, on peut observer, particulièrement dans les médias,
que cet héritage est de plus en plus remis en cause. Pourquoi ?
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[...] Mai 68 et ses vies ultérieures. Paris : Complex Eds pages ANATRELLA Tony. La différence interdite. Paris : Flammarion pages COQUETOUX Anne et FACON Patrick. Les enfants du XXème siècle. Paris : Flammarion Chapitre 7 : L'enfant du dialogue, pages 118- 124 RIOT-SARCET Michèle. L'histoire du féminisme. Paris : La Découverte PICQ Françoise. Libération des femmes, années mouvement. Evreux : Seuil DEUDON Catherine. [...]
[...] D'autres parts certaines de ces communautés ont basculé dans l'autodestruction avec l'utilisation de drogue et la désillusion en a poussé d'autres à se suicider. Toutefois toutes ces communautés n'ont pas toutes été des échecs et de nouvelles se créent encore de temps en temps. La libération de la femme En mai 68, les étudiantes crient elles aussi des slogans de liberté, et certaines d'entre elles organisent des débats sur la condition des femmes. Mais dans le tourbillon de la révolution, ce discours minoritaire est généralement considéré comme futile. [...]
[...] - Quel âge aviez-vous en 68 et que faisiez-vous alors, et quel a été votre place dans les évènements? J'avais 22 ans, et j'étais étudiante à la fac de lettre de Nantes. A Nantes, nous avons mené des actions importantes dès le mois de février pour que les filles puissent voir les garçons dans les cités universitaires. Le contexte à Nantes était un petit peu particulier puisque la tendance dominante chez les étudiants était le mouvement libertaires-anarchistes autour du Conseil de Nantes dont j'étais très proche. [...]
[...] De Gaulle lors de son intervention télévisée du 24 Mai 1968 Au début des évènements, De Gaulle reste à l'écart en laissant son Premier ministre Georges Pompidou occuper, mais se réservant la possibilité d'intervenir si besoin. Cependant, au plus fort de la contestation, De Gaulle disparaît pendant plusieurs heures, à la surprise générale. Cela plonge la majorité dans un certain désarroi. Il va consulter le général Massu en Allemagne (à Baden-Baden), afin de s'assurer du soutien de l'armée. Le pouvoir paraît vacant. Au retour du président, le Premier ministre Georges Pompidou propose de dissoudre l'Assemblée Nationale pour organiser de nouvelles élections législatives. [...]
[...] Pour certains, la secousse prend l'apparence d'un tremblement de terre et suscite un réflexe de terreur, pour d'autres il s'agit du déferlement d'une énergie trop longtemps contenue, suivi d'une libération de l'initiative spontanée et de l'expression individuelle. On assiste alors a une forte remise en cause de l'ordre morale, à une apologie de la marginalité voir même de la folie ainsi qu'à la valorisation de la créativité et de l'expression de soi. En France le mouvement est allé chercher du côté de la classe ouvrière en portant la culture du peuple. Les Français écoutent les stones et vont au cinéma voir La chinoise de Jean Godard qui incarne l'esprit de Mai 68. [...]
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