Nous pouvons nous demander si le clivage gauche-droite est toujours aussi pertinent qu'auparavant, et si nous ne vivons pas une période transitoire qui précèderait une recomposition complète du paysage politique prenant en compte les thèmes actuels. Nous nous emploierons ensuite à étudier les facteurs qui vont dans le sens d'une déstructuration du clivage gauche-droite en tant que clivage central de la vie politique
[...] L'inflation demeure forte et le chômage poursuit sa progression. Tous ces résultats entraînent trois dévaluations du franc et c'est la troisième dévaluation en mars 1983 qui va être l'occasion d'un tournant décisif. En fait, le choix ne se pose plus entre deux visions du monde largement théoriques, mais il se fait sur la base d'un constat que l'affrontement gauche-droite avait occulté durant les années 1960-1970, à savoir que la France est un pays capitaliste et libéral, de plus en plus dépendant des autres économies et membre de la CEE. [...]
[...] La France vit dans l'attente du Grand Soir et des expressions comme le peuple de gauche la rupture avec la capitalisme ou la menace collectiviste illustrent bien ce climat. Les avancées sociales obtenus par les syndicats à Grenelle le 27 mai ne suffisent pas à désamorcer le mécontentement. La grève continue et le pouvoir semble près de s'effondrer. Finalement, le 30 mai, de Gaulle reprend les choses en main dans un célèbre discours où il mise sur la peur du chaos, et provoque des élections législatives anticipées les 23 et 30 juin, qui se traduisent par un raz-de- marée gaulliste. [...]
[...] Nous avons donc vu que les années 1960-1970 constituaient l'apogée du clivage gauche-droite. A la fin des années 1970, la vie politique française semble se stabiliser autour de cet affrontement incarné par les quatre grands partis que sont le PCF, le PS, l'UDF et le RPR (même s'il existe d'autres petits partis n'exerçant qu'une influence très limitée). Mais déjà, certains phénomènes annoncent la prochaine époque où il y aura de nombreuses remises en cause du clivage. La remise en cause du clivage La révolution culturelle des années 1980 En mai 1981, les socialistes arrivent au pouvoir pour la première fois depuis l'instauration de la Ve République. [...]
[...] La relativisation du pouvoir national est accentué par le cadre européen. La construction européenne ne peut se faire que par l'abandon progressif de certaines souverainetés nationales. Ainsi, la politique agricole et la politique monétaire ne sont déjà plus du ressort des Etats. De plus, il faut noter que tous les gouvernements des années 1980-1990 ont eu les mains liées par les critères de convergence mis en place par le Traité de Maastricht, critères qui imposaient une réduction sensible de l'inflation et des déficits budgétaires. [...]
[...] Les résultats sont donnés en chiffre Ce tableau montre que les individus se disant de gauche sont beaucoup plus réticents que les électeurs de droite aux symboles du libéralisme. Ils sont par exemple très hostiles aux privatisations. De même ils sont moins de la moitié à juger positivement l'école privée qui est en revanche plébiscitée à 81% par les individus se disant de droite. Par contre, les électeurs de gauche soutiennent nettement le service public et les syndicats. Ces derniers n'ont pas du tout la côte à droite. [...]
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