A la veille d'un 41ème titre de champion d'Ecosse et après un parcours honorable en Ligue des Champions, le club du Celtic de Glasgow, connu historiquement pour être un club impliqué politiquement, mêle t-il toujours football et engagement politique ?
A la simple évocation du nom « Celtic Glasgow », tous les fanatiques de football ont en tête l'image d'un stade rempli des « meilleurs supporters du monde ». L'ambiance du Celtic Park est réputée dans le monde entier. A tel point qu'aujourd'hui, sur les sites Internet de diffusion vidéo (http://www.youtube.com et http://www.dailymotion.fr ), l'une des vidéos de football la plus regardée est celle où l'on voit les Tims (l'un des surnoms des supporters du Glasgow) chanter le mythique chant You'll Never Walk Alone. Cette vidéo est impressionnante par l'impression de force que déploient les supporters du Celtic. Elle n'est que le reflet de la popularité du club dans le monde entier. Ainsi, de nombreux clubs de supporters sont déclarés « Amis » des supporters du Celtic. C'est le cas de Sankt-Pauli et Hambourg en Allemagne, ou encore du FC Barcelone en Espagne. Les supporters du Celtic sont aussi les seuls à s'être faits acclamer au Parc Des Princes, c'est l'un des seuls cas de « Fraternisation » entre supporters ayant eu lieu dans l'antre du PSG.
L'identité irlandaise du club, combinée à la « question d'Irlande », n'a pu que renforcer la « face politique » du club. D'autant plus qu'avec les Glasgow Rangers, le rival de toujours, dont les supporters sont très attachés à la couronne anglaise, unionistes ou encore loyalistes, les relations sont toujours restées tendues, la question politique se posant pratiquement toujours au centre de la rivalité.
Mais aujourd'hui, peut être à l'aube d'une Irlande totalement pacifiée et d'une situation normalisée en Irlande du Nord, le club risque-t-il de perdre sa dimension politique ? L'essor du « foot-business », avec des équipes de plus en plus cosmopolites, comportant de moins en moins de joueurs « locaux », peut-il remettre en cause la dimension politique que véhicule le club ? Quelle place la question politique peut-elle garder au sein du club ? Le club peut-il faire figure de « club normal » dans ce contexte ?
Dans quelle mesure peut-on dire que le Celtic Glasgow est un club de football ou se mêlent sport et politique ?
[...] Les recettes du match étaient ainsi plus élevées et les dirigeants du Celtic et des Rangers, se les répartirent à part égale, comme prévu par l'accord qui les liait. C'est de cette récupération économique du derby que vient le surnom de ce match Old Firm (la vieille entreprise), qui fut donnée ironiquement par la presse sportive de l'époque. Jusqu'aux années 1910, les deux clubs s'affrontent donc pacifiquement sur le terrain. Les spécialistes de la rivalité Celtic-Rangers font remonter le début de la politisation des clubs à la date précise de 1912. Cette date marque l'installation à Glasgow des chantiers navals Harland And Wolff, originaires de Belfast. [...]
[...] Cette politique a semblé porter ses fruits. Chaque année depuis le début des années 2000, le club dégage des bénéfices pouvant aller jusqu'à 2 millions de livres comme en 2004. Il faut savoir que le Celtic est à l'heure actuelle le seul club écossais à engranger des bénéfices, ce qui est en soit est un exploit. Néanmoins, le club est très largement endetté, ce qui explique que les bénéfices ne soient pas réinvestis. On peut d'ailleurs penser qu'ils ne le seront pas dans l'immédiat, les actionnaires du club n'ayant pas encore gagné d'argent avec celui-ci. [...]
[...] Par cela, les fondateurs ont voulu marquer la spécificité du club, fondé non pas sur la terre d'Irlande mais en Ecosse. Le club va également réussir à devenir le club symbole du football irlandais par son engagement politique. Proche des nationalistes irlandais dès sa fondation, il va s'attirer leur sympathie. Même si ces derniers considéraient le football comme le sport du colonisateur, ce soutien venu d'Ecosse était susceptible de rallier les immigrés à la cause du nationalisme irlandais. Les principaux dirigeants nationalistes irlandais rencontrèrent souvent les dirigeants du club lors de leurs voyages en Ecosse. [...]
[...] Mais le club, pour pouvoir rivaliser avec les grands d'Europe, doit encore progresser, et cela s'annonce difficile, notamment par la différence de moyens que l'on peut constater entre ces équipes et les Bhoys. Des relations avec le rival apaisées La période actuelle est marquée en Irlande par la probable fin du conflit nord-irlandais. Les récents efforts des républicains irlandais ont débloqué la situation. Ainsi, des élections se sont tenues début mars 2007 et doivent déboucher sur un gouvernement d'union entre catholiques. [...]
[...] Chaque déclaration des joueurs, des entraîneurs est minutieusement décortiquée. Par ce biais, les médias n'hésitent pas à faire encore plus monter la pression. Bien sur, les supporters des camps n'ont pas besoin de cela pour ressentir toute l'importance du match. Malheureusement, cet affrontement peut aussi être physique. Les Old Frim furent en effet le théâtre de nombreux drames. Le plus dramatique eut lieu en supporters des Rangers périrent lors de l'effondrement d'une tribune d'Ibrox, consécutivement à un mouvement de foule. [...]
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