Elu le 18 décembre 2000, George W. Bush débuta son mandat sur une politique étrangère « humble et modeste », critiquant son prédécesseur, Bill Clinton, pour ses implications dans des missions d'ordre humanitaire. C'est pourquoi, les huit premiers mois de sa présidence furent consacrés à des programmes de politiques intérieures, engendrant ainsi un processus de repli et de renforcement national. Mais un événement fondateur vint bouleverser le programme du nouveau président à la Maison-Blanche. Les attentats du 11 septembre 2001 ont en effet été le déclencheur d'une nouvelle politique étrangère ambitieuse et idéologique marquée par un « hyper interventionnisme » militaire et un unilatéralisme prononcé. Mais les attentats perpétrés sur le World Trade Center et le Pentagone ont également marqué l'avènement des néoconservateurs dans les cercles décisionnels de la politique étrangère américaine. Il a été dit à plusieurs reprises que les néoconservateurs se sont littéralement emparés du pouvoir au sein de la première administration Bush et qu'ils ont fait du Président l'instrument de leur volonté. Pour l'imminent réaliste John Mearsheimer, ils sont les principaux responsables de l'orientation stratégique internationale prise par l'Administration Bush suite au 11 septembre. Ils se sont en effet servis des émotions provoquées par les attentats et de l'inexpérience du Président en gestion des affaires internationales pour faire avancer leur programme. Ils ont mis en avant l'option militaire comme seule solution au problème terroriste, allant même jusqu'à soutenir que l'Irak devait être envahi avant l'Afghanistan. La vision manichéenne du Président Bush a rapidement admis la rhétorique des néoconservateurs (...)
[...] Mis à part l'expansion continentale, c'est essentiellement à travers une suite d'actions défensives ou entreprises à l'invitation d'alliés en détresse que la primauté américaine s'est affirmée, au XXème siècle, notamment après les deux guerres mondiales Entre isolationnisme et interventionnisme : petit retour historique De 1798 à 1985, on dénombre environ trois cents interventions militaires américaines sur l'ensemble de la planète. Et pourtant, l'impérialisme américain s'accompagnera, dès ses débuts, du refus de la forme impériale en tant que moyen de pouvoir. [...]
[...] Les termes d'empire et d'impérialisme américain restent aujourd'hui encore très controversés. En effet, certains auteurs préfèrent parler d'hégémonie ou d' ordre politique démocratique dirigé par les États- Unis »123. Pour Charles-Philippe David, par exemple, une politique impériale consiste à vouloir exercer un contrôle direct sur les sujets alors que l'hégémonie est plus subtile Il s'agit de contrôler le système international par des moyens indirects ou informels de persuasion et d'asservissement124».Le premier terme est plus réaliste et militaire, tandis que le second est plus libéral et institutionnel. [...]
[...] La ‘Transformation' entre volonté idéologique et rivalités institutionnelles les Cahiers du RMES, Vol. IV, Hiver 2007/2008, 2. Vaïsse Justin, L'hiver du néoconservatisme Politique internationale, hiver 2005-2006, 110, p.61-68. Presse Bush George Déclaration du 12 septembre 2001, Le Monde septembre 2001. Chomsky Noam, L'autisme de l'empire Le Monde diplomatique, mai 2004. Dion-Viens Daphné, Un avenir économique made in USA pour le Moyen- Orient Journal Alternatives juin 2003. Rice Condoleezza, Transforming the Middle East Washington Post août 2003. Rumsfeld Donald “Vers l'armée modulaire”, Le Monde février 2004. [...]
[...] Il est tout d'abord important de rappeler que la politique étrangère de George W. Bush avant le 11 septembre était plus nationaliste et réaliste que néoconservatrice. Après avoir milité lors de sa campagne électorale pour une politique étrangère humble et modeste le nouveau président s'est engagé dans une politique de repli et de renforcement national. Tout d'abord, l'Administration a souhaité se démarquer des choix que l'administration Clinton avait fait auparavant. Elle critiqua le président Bill Clinton pour avoir impliqué les États-Unis dans des missions d'ordre humanitaire. [...]
[...] Contrairement au courant réaliste de Roosevelt qui considérait les choses telles qu'elles sont, les idéalistes fondent leur doctrine sur la morale, revendiquant une vision du monde à leur image, et ce afin de le faire progresser. Les États-Unis d'Amérique sont ainsi perçu comme le meilleur modèle démocratique du monde : une démocratie qui prend ses fondements dans les libertés publiques et l'économie de marché. Les théories de Kant10 seront alors reprises par Wilson pour appuyer ses positions : les démocraties ne se font pas la guerre ! Wilsoniens de droite, les néoconservateurs sont issus des rangs du Parti démocrate dans les années 1970. [...]
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