La thèse de la fin des idéologies, née après 1989, postule que la chute brutale de l'empire soviétique a entraîné la disparition de tout système d'idées proposant une conception propre et globale du monde, au sens où il n'y a plus de grand dessein idéologique guidant les hommes vers un objet ultime. L'éventuelle pertinence de cette thèse est une question majeure, dans la mesure où il en va de la société entière et de son avenir : si la mort des idéologies est bien réelle, alors la société perd son fil conducteur. De la même manière, si l'on considère l'évolution idéologique de l'Homme comme un moteur de l'Histoire, alors se révèlent tous les enjeux posés par une possible fin des idéologies.
Dans cette réflexion, la définition adoptée de la notion d'idéologie semble être au cœur de la réponse.
L'évolution idéologique a-t-elle réellement cessé ? La fin des idéologies, en tant que disparition de systèmes porteurs de représentations globales et conflictuelles semble être aujourd'hui une réalité. Mais l'idée de la « mort des idéologies » ne cache-t-elle pas dès lors un phénomène de mutation idéologique, non plus doctrines multiples et rigides, mais concepts variables et complémentaires ?...
[...] Pas de mort des idéologies, elles sont simplement rendues moins lisibles dans la société contemporaine. Il n'est pas excessif de parler aujourd'hui d'idéologie sans idéologue et sans adversaire (Philippe Braud in Sociologie politique). Le libéralisme, s'il n'a plus d'adversaire n'est pas moins porteur d'une idéologie, sur lequel se développe une quantité d'idéologies dérivées de cette source. ( ex : ultralibéralisme (d'ailleurs très éloigné de sa source). Idéologie à géométrie variable Développement d'un phénomène que l'on pourrait appeler d'idéologie à géométrie variable Il s'agirait ainsi d'une forme flexible d'idéologie, fondée seulement sur quelques principes généraux immuables, mais qui serait surtout caractérisée par de multiples adaptations conjoncturelles. [...]
[...] Francis Fukuyama postule une société mondialisée ayant comme référant commun un Etat universel servant de modèle à l'ensemble des collectivités de la planète : l'Etat libéral démocratique, qui ne s'apparenterait alors peu à une idéologie. Emergence d'une mentalité nouvelle, sensible aux impératifs de la concurrence, à la recherche maximale du profit et de la compétitivité, intimement liés aux industries avancées. Sacralisation de l'urgence, plus de mise en scène symbolique de notre avenir. Pour les gouvernés Les idéologies constituent un besoin social majeur, et ce pour deux raisons fondamentales. [...]
[...] La thèse des idéologies est pertinente, si l'on s'en tient à cette définition restrictive de l'idéologie. Mais loin d'avoir disparu, les idéologies se sont simplement adaptées aux nécessités du monde contemporain. Aujourd'hui, les idéologies sont beaucoup plus affinées, moins réductrices qu'elles ne l'ont jamais été, parce que les choses sont infiniment plus complexes. Donc il n'y a pas de fin des idéologies, mais des idéologies qui se placent à un autre niveau, le niveau mondial, et qui ne font abstraction d'aucuns des aspects, ni scientifiques, ni sociaux, ni sanitaires, ni religieux d'aucune sorte. [...]
[...] Mais l'idée de la mort des idéologies ne cache-t-elle pas dès lors un phénomène de mutation idéologique, non plus doctrines multiples et rigides, mais concepts variables et complémentaires ? I. Fin des idéologies dans leur dimension conflictuelle et globalisante. Si l'on considère au centre de la notion d'idéologie comme Hegel, puis Marx et plus tard, Fukuyama sa dimension conflictuelle et globalisante, il semble bien que l'on assiste à la fin des idéologies Disparition des conflits entre grands desseins idéologiques. Fin des conflits idéologiques. On peut parler de mort des idéologies dans le sens où seul le libéralisme demeure en 1989. [...]
[...] La thèse de la fin des idéologies est-elle obsolète ? L'idéologie n'est pas une aberration ou une excroissance contingente de l'Histoire : elle est une structure essentielle à la vie historique des sociétés. (Louis Althusser in Pour Marx) Ainsi, trois systèmes rationnels et cohérents d'organisation de la collectivité humaine se sont affrontés au cours du siècle dernier : le libéralisme démocratique, le communisme et la fascisme. Le XXe siècle a été celui d'une forte évolution idéologique. Le terme idéologie vient du grec logos (discours logique) et Eidos (voir), c'est-à-dire, traduire le monde en idées, en abstraction. [...]
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