Certains auteurs considèrent que la théorie des élites naît au XVI° siècle en Europe avec Machiavel dont sont connues les fameuses « ruses machiavéliques » afin de « conquérir le pouvoir ». En réalité, les pères fondateurs de la théorie des élites sont bien Mosca et Pareto. Par contre, l'idée fondamentale de la politique comme lutte pour l'obtention du pouvoir est exprimée pour la première fois dans les écrits de Machiavel.
Vers la moitié du XIX° siècle cette théorie se développe avec notamment trois grands auteurs que le politologue nord-américain Floyd Hunter regroupe sous le nom de « machiavéliens », (Bourdieu les qualifie de « néo-machiavéliens ») il s'agit de : Gaetano Mosca, Vilfredo Pareto et Robert Michels.
[...] Le pouvoir est toujours confisqué par la classe dirigeante. Néanmoins, pour Mosca il existe deux types d'élite, d'une part les élites qu'il nomme aristocratiques ou fermées qui n'acceptent aucune mobilité ascendante, d'autre part les élites démocratiques ou ouvertes qui concèdent une mobilité ascendante au moyen d'une intégration d'éléments extérieurs provenant de la masse Cette dichotomie ne correspond cependant pas obligatoirement à la dualité habituelle dictature/démocratie En effet, il existe des élites traditionnelles ouvertes (l'Eglise Catholique durant certaines périodes), ainsi que des élites républicaines fermées (comme c'est le cas de certains partis ou syndicats). [...]
[...] En France, Birnbaum, notamment, publia plusieurs études sur le thème. Globalement, les théories élitistes, même quand elles semblent se restreindre au champ sociologique, paraissent implicitement pessimistes à l'égard des principes démocratiques. Bibliographie BAUDOUIN Jean, Introduction à la science politique, 7°édition BRAUD Philippe, Sociologie politique, LGDJ, 8°édition ETIENNE Jean (dir.), Dictionnaire de sociologie, 3°édition, Hatier LOUAULT Frédéric, Cours sur Les élites en politique du 3/01/2007, enseignement d'ouverture Personnel politique au Brésil cycle ibéro- américain Sciences-Po Paris MONTOUSSE Marc, RENOUARD Gilles fiches pour comprendre la sociologie, Bréal YSMAL Colette, Elites et leaders in LECA Jean et GRAWITZ Madeleine (dir.), Traité de Science Politique (tome Paris : PUF pp. [...]
[...] Si ce renouvellement ne s'effectue pas, l'élite gouvernementale perd alors sa place suite à un déficit de légitimité et sera alors remplacée par l'élite non gouvernementale ».Ainsi ce risque incessant de disparition conduit Pareto à parler de cimetière d'aristocratie Pareto ajoute que cela ne peut en aucun cas aboutir à la suppression de la domination : les nouvelles élites n'ayant qu'une seule différence avec les précédentes : elles sont plus habiles . Pareto explique ainsi la primauté de l'élite sur la masse. [...]
[...] (Who governs il étudia l'évolution des élites dans la ville de New Haven (où se trouve l'université de Yale). Il montre la pression déstabilisatrice exercée par le suffrage universel sur les possesseurs du pouvoir. Cette évolution, essentiellement marquée par l'élargissement du marché électoral illustre le passage en un demi-siècle d'une structure oligarchique fondée sur des inégalités cumulatives à une structure polyarchique basée sur des inégalités dispersées. En France, Pierre Birnbaum notamment étudia beaucoup les élites. Dans La classe dirigeante française (1978), il explique l'existence selon lui d'une classe dirigeante dotée d'une formidable cohérence Les dirigeants bénéficient d'un système scolaire privilégiant les héritiers d'une trajectoire scolaire commune ainsi que d'un milieu culturel précis. [...]
[...] Le renouvellement de l'élite politique et parlementaire fut plus important (l'expression de république des instituteurs fut d‘ailleurs utilisée) que celui de l'élite administrative. Birnbaum étend ainsi dans une certaine mesure la théorie de C. W. Mills à la France. D'autres auteurs français étudièrent les élites dans le cadre d'une analyse plus large du personnel politique : Daniel Gaxie avec son ouvrage sur Les professionnels de la politique ou encore Michel Offerlé. Ces auteurs français vont davantage s'orienter vers une sociologie/sociographie du personnel politique et s'attacher à la question de la professionnalisation de la politique. [...]
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