La théorie politique.
L'expression théorie politique se caractérise par une polysémie de sens notamment au sens de la philosophie, mais aussi de l'histoire?
-au sens de la philosophie politique correspond le sens que revêt partiellement la science politique anglo-saxonne.
Questions typiques qu'elle se pose: comment justifier l'inégalité?; qu'est-ce qu'un gouvernement juste?; comment fonder le tyranisme?; comment justifier l'assassinat de terroristes?; comment justifier la guerre?; qu'est-ce qu'une guerre juste? ?etc.
Il s'agit d'un jugement, énoncé, ou encore une perspective normative sur ce que doit être une société, une pratique, une institution. C'est une démarche évaluative. Les auteurs représentatifs de ce sens sont, par exemple, Platon, Aristote, Rousseau, Marx, John Rawls.
-au sens de l'histoire des idées politiques: la façon dont les idées émergent, dont elles prennent socialement.
les théories politiques indigènes ( c'est-à-dire bricolées) par les acteurs ordinaires de la vie politique ordinaire. Ce sont des rationalisations produites par les acteurs ordinaires et qui leurs permettent de justifier leurs propres prétentions, ou de dénoncer celles de leurs concurrents.
Les acteurs construisent des théories politiques qui sont indigènes et qui permettent de s'orienter dans le jeu et dans le même temps de dénoncer et stigmatiser l'adversaire.
Les ensembles de propositions, d'hypothèses qui portent sur la réalité du jeu politique: ces ensembles de propositions et d'hypothèses doivent être plus ou moins plausibles, c'est-à-dire plus ou moins vérifiables au regard de la réalité historique de la vie politique. Cet ensemble s'expose éventuellement à un démenti de la réalité: c'est la falsifiabilité. Et c'est ici que nous trouvons le sens du cours de théorie politique.
[...] Les néo-institutionnalistes reprennent cette idée. une réflexion sur les mécanismes de l'autonomie du système politique par rapport à l'environnement et sur ce qui est jeu» dans cette autonomie. On retrouve ceci à travers la réflexion sur la temporalité propre aux systèmes politiques ( par exemple, les membres du Conseil constitutionnel sont nommés pour neuf ans alors que le Président de la République n'est élu que pour cinq ans or les institutions sont toujours en décalage avec l'évolution de la société et verrouillent ainsi les règles du jeu politique par rapport au pouvoir de contrôle de constitutionnalité et de blocage de la loi). [...]
[...] Cet ensemble s'expose éventuellement à un démenti de la réalité: c'est la falsifiabilité. Et c'est ici que nous trouvons le sens du cours de théorie politique. Les logiques intellectuelles attachées à chacun de ces sens ne sont pas les mêmes. Les rationalisations des acteurs, les théories indigènes, cela nous intéresse en tant que matériaux et données. Le théorème de Thomas, énoncé par Robert Merton: lorsque les individus considèrent que quelque chose est réel, peu importe que ce soir réel ou pas, c'est réel dans ses conséquences. [...]
[...] La société civile a aussi souvent été confondue avec l'environnement interne. Les concepts sont directement opérationalisables au plan empirique: on peut faire un sondage pour comprendre les notion de soutiens diffus et spécifique. Le travail de Easton a d'ailleurs eu pour effet de légitimer la technique de recherche par le sondage d'opinion en science politique ( c'est un aspect négatif s'il on n'est pas fan de cette technique!). Il n'est pas certain que le succès de l'application de la théorie des systèmes à la politique ait comme ressort les éléments les plus forts de cette théorie. [...]
[...] Le projet théorique de Weber. Le projet de Weber est une clarification conceptuelle dans le but de forger des instruments de pensée clairs et non équivoques pour tenter de rendre compte d'une réalité confuse. Il tente d'isoler analytiquement trois dimensions de la vie sociale: 1)l'intérêt matériel, 2)l'orientation des individus et des groupes vers certaines valeurs, et 3)l'autorité. Il mène aussi une réflexion de type anthropologique lorsqu'il s'interroge sur le type d'humanité qui a les meilleures chances de devenir dominant dans un univers social marqué par une rationalisation croissante de la vie sociale. [...]
[...] Les rapports entre les déterminants de l'action et les croyances légitimes sont plus complexes que nous le pensons. Weber a toujours refuser de construire plus de trois modes de domination car il faut penser les trois typologie indépendamment l'un de l'autre. Quand Weber tente d'expliquer la légitimité, il écrit que «l'ordre qu'on respecte uniquement pour des motifs rationnels en finalité est en général beaucoup plus instable que si l'orientation se fait en vertu de la coutume, en raison du caractère routinier d'un comportement ( ) cet ordre est encore moins stable que celui s'affirme grâce au prestige de l'exemplarité, je veux dire de la légitimité». [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture