L'auteur de ce texte est Carl Schmitt, d'origine allemande, il est né à Plettenberg en 1888. Après avoir passé sa thèse de doctorat, les premiers travaux de ce professeur de droit sont plutôt de nature juridique. Cependant, suivant la lignée de Max Weber, son travail dans les années 1920 jusqu'au début des années 1930 se tourne désormais vers la philosophie politique. Concrètement cela se traduit par la publication de nombreux ouvrages comme Théologie politique (1922), La Dictature (1921), Parlementarisme et démocratie, La Notion de politique (1932) ou encore Légalité et légitimité. Après la période nazie auquel il adhéra et fut l'un des juristes symboliques, il continue de publier jusqu'à sa mort en 1985, avec le Nomos de la Terre (1951), Théorie du partisan (1963) et Théologie politique II (1969).
[...] Quelques phrases permettent alors de mieux cerner la théorie constitutionnelle de Carl Schmitt, on peut citer trois phrases, la première à la page 132 : l'État est constitution, c'est-à-dire un état donné défini par son être, un statut d'unité et d'ordre la deuxième à la page 133 : La constitution équivaut ici à la forme de gouvernement ou encore à la page 137, il écrit : En réalité une constitution est valide parce qu'elle émane d'un pouvoir constituant et est posée la volonté de celle-ci Enfin pour invalider la doctrine normativiste de Kelsen il écrit à la page 138 : une norme vaut parce qu'elle est prescrite positivement, c'est-à-dire par une volonté existante. Une norme ne se pose jamais elle-même La conception absolue de la constitution de Schmitt annonce la notion de Verfassung c'est-à-dire l'organisation globale d'un peuple, cette idée reprend celle de Lassalle et surtout de Stein du XIXe siècle. Le projet de Schmitt, lui, fut le suivant, établir un pont entre le droit et l'État. Il ne peut concevoir le droit que comme une notion politique, par extension le droit constitutionnel est donc politique. [...]
[...] Continuant son raisonnement Schmitt conçoit alors la constitution comme une forme qui maintient la subordination de l'individu et de ses droits à l'État, qui seul peut les garantir. En somme, la constitution est un régime politique et judiciaire. Si l'influence de Max Weber avec ce prisme de la domination et donc un système de gouvernants-gouvernés est indéniable, l'apport hégélien est tout aussi présent, la constitution est d'abord ordre politique Pour achever sa théorie, il insiste alors sur le fait que la constitution est semblable aux modalités de formation de la volonté de L'État. [...]
[...] Ainsi ce n'est donc pas sur une norme suprême, mais c'est sur la volonté politique du peuple que repose la validité d'une constitution. Enfin, dans sa réfutation de la doctrine kelsénienne, Schmitt dénonce la logique normativiste de ce dernier. L'État est alors un ordre juridique et la constitution, une unité normative qualifiée de souveraine Ce concept d'État de droit affaiblit considérablement la sphère étatique en la subordonnant à la sphère juridique et neutralise le pouvoir constituant. Dans la vision schmitienne cette conception est alors erronée, en effet un être concret peut être souverain pas une unité abstraite. [...]
[...] La Théorie de la constitution publiée en 1928 montre que Schmitt s'inscrit clairement dans la tradition de Hegel reprise par Stein. Ce texte qui se veut être une contribution théorique, est marqué par l'effondrement de l'Empire et aux crises que traverse la République de Weimar comme celle du parlementarisme. En outre, c'est aussi une réponse à la doctrine pure du droit de Kelsen des années 1920. Ce faisant ce texte peut se concevoir comme une nouvelle théorie du droit public et de l'État. [...]
[...] Carl Schmitt, Théorie de la constitution L'auteur de ce texte est Carl Schmitt, d'origine allemande, il est né à Plettenberg en 1888. Après avoir passé sa thèse de doctorat, les premiers travaux de ce professeur de droit sont plutôt de nature juridique. Cependant, suivant la lignée de Max Weber, son travail dans les années 1920 jusqu'au début des années 1930 se tourne désormais vers la philosophie politique. Concrètement cela se traduit par la publication de nombreux ouvrages comme Théologie politique (1922), La Dictature (1921), Parlementarisme et démocratie, La Notion de politique (1932) ou encore Légalité et légitimité. [...]
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