Le suffrage censitaire, fiche technique de science politique de 8 pages
Le droit de vote n'est pas acquis immédiatement pour tous. Les députés de l'Assemblée nationale constituante se méfient des passions de la foule et craignent selon l'expression de l'époque « des élections tumultuaires » et la victoire de la démagogie. Cette crainte du populaire est renforcée par les émeutes survenues au cours de l'année 1789 à Versailles et à Paris, conduisant au décret de la loi martiale le 21 octobre (1789).
[...] L'individu reste nu devant les pouvoirs publics. Or la politique ne consiste pas seulement à gérer les affaires publiques, elle constitue aussi un facteur de cohésion, de lien social. Dès lors, l'égalité civile ne saurait contenter tous les Français. De plus en plus, les Français aspirent à prendre part à la vie de la cité. Pour eux , il ne s'agit pas de gérer la cité comme un bon père de famille, mais d'y exalter la liberté, l'égalité et la fraternité. [...]
[...] Il existe dans toute société, une certaine somme d'idées justes. Cette somme d'idées justes est dispersée dans les individus qui composent la société et inégalement répartie entre eux [ . Le problème est de recueillir partout les fragments épars et incomplets de ce pouvoir, de les concentrer et de les constituer en gouvernement. En d'autres termes, il s'agit de découvrir tous les éléments du pouvoir légitime disséminés dans la société, et de les organiser en pouvoir de fait, c'est-à-dire les concentrer, afin de réaliser la raison publique, la morale publique, et de les appeler au pouvoir. [...]
[...] Le suffrage censitaire Le droit de vote n'est pas acquis immédiatement pour tous. Les députés de l'Assemblée nationale constituante se méfient des passions de la foule et craignent selon l'expression de l'époque des élections tumultuaires et la victoire de la démagogie. Cette crainte du populaire est renforcée par les émeutes survenues au cours de l'année 1789 à Versailles et à Paris, conduisant au décret de la loi martiale le 21 octobre (1789). La France, à l'image de l'Angleterre, ne consent alors le droit de vote qu'aux seules personnes capables, selon les critères de l'époque, de choisir les représentants de la nation. [...]
[...] Les ultras sont, somme toute, assez naïfs. Certes nombre de paysans auraient continué à voter très largement pour les propriétaires fonciers, mais c'est négliger, en partie, l'évolution de la société française qui tend, peu à peu, à s'industrialiser et à quitter la campagne pour les villes. Ils négligent, ou feignent de le faire, l'émergence d'une classe moyenne. Ils s'illusionnent enfin sur une alliance du petit peuple composé de paysans et d'ouvriers acquis à la cause des grands propriétaires. Autre argument avancé par les ultras, SU est un gage de paix sociale puisqu'il permet à tous d'exprimer un choix dans une logique d'inclusion. [...]
[...] ] Ce sont tous les citoyens que vous dégradez. C'est la population tout entière que vous courbez devant le veau d'or, devant l'aristocratie des richesses, la plus dure, la plus violente des aristocraties [ . Fallait-il verser tant de sang, étaler, depuis 25 ans tant de maximes philosophiques, tant d'idées libérales, pour arriver à ce résultat, d'annuler à peu près tous les droits que vous avez proclamés, et de réduire en esclavage politique la nation que vous avez soulevée aux accents de la liberté. [...]
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