Le scrutin majoritaire ou le triomphe de la majorité, fiche technique de science politique de 4 pages
Les premières élections directes, en 1817, (sous la Restauration au suffrage censitaire) s'effectuent sous le régime du scrutin majoritaire plurinominal dans le cadre du département ou de l'arrondissement. Si besoin est, un deuxième voire un troisième tour(s) sont prévus au cas où la majorité absolue n'est pas obtenue lors du précédent tour de scrutin.
[...] Il oblige également les candidats à la députation à se rapprocher de leurs électeurs, à accomplir des campagnes de terrain de proximité. Le candidat n'est plus un vague nom noyé dans une liste. Il n'est pas seulement un notable dans son propre parti, il doit l'être aussi dans sa propre circonscription. La distance entre l'élu et le citoyen est donc davantage réduite ; mais poussé à l'extrême ce rapprochement a bien des inconvénients. Car la fonction élective change de nature, il ne s'agit plus seulement de défendre des opinions mais surtout des intérêts, ceux de son électorat. [...]
[...] Chaque département élit trois députés (sauf le territoire de Belfort l'Algérie les colonies 10). Pour être élu au premier tour, il faut recueillir la majorité absolue des suffrages exprimés et un nombre de voix égal au quart des électeurs inscrits, si tel n'est pas le cas, un second tour est nécessaire dans lequel la majorité relative suffit. Cette loi de 1885 ne s'appliquera cependant que pour les seules élections de 1885, car la loi de 1889 reviendra au scrutin uninominal afin d'enrayer la montée en puissance du mouvement boulangiste (voir prochain chapitre). [...]
[...] Dès lors, le clientélisme local et la démagogie peuvent plus facilement surgir. De nombreux élus déplorent aujourd'hui d'être de plus en plus cantonnés au rôle d'assistance sociale devant écouter les doléances de leurs électeurs sur les marchés ou dans leur permanence. Dans ces conditions, le député est-il encore un législateur ? Conclusion, ni la RP ni les différents scrutins majoritaires ne sont parfaits. C'est la raison pour laquelle, à deux reprises, la législation a tenté de concilier ces deux modes de scrutin. [...]
[...] Cette bipolarisation - droite contre gauche - permet à l'une ou à l'autre de bénéficier d'une majorité au sein de la chambre basse. Cette bipolarisation ne peut toutefois inviter à la stabilité politique qu'à la seule condition que les élus acceptent de se conformer à la discipline de parti En d'autres termes, ils doivent obéir, si leur conscience le leur permet, aux consignes définies par leur chef de groupe. Le scrutin uninominal a ainsi fortement contribué à renforcer la stabilité gouvernementale et répond donc à l'esprit qui préside à l'instauration de la Ve République (il existe bien d'autres motifs à cette stabilité ministérielle, cf. [...]
[...] Ce mode de scrutin a l'avantage d'être clair et compréhensible de tous. Celui qui recueille la majorité absolue des voix dès le premier tour l'emporte ( des suffrages + 1 voix), sinon on procède à un second tour. Le scrutin uninominal à deux tours s'est imposé en France depuis le second Empire bien qu'il ait connu quelques éclipses (cf.infra). Les premières élections au SU direct instaurant le scrutin uninominal à deux tours se déroulent pendant tout le IInd Empire (élections des corps législatifs dont les mandats courent entre le 29 mars 1852 et le 4 septembre 1870). [...]
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