Paréage andorran, régime féodal, régime de coprincipauté, souveraineté, peuple andorran
L'article Ier de la constitution d'Andorre promulguée en 1993 proclame que l'Andorre est un « Etat de droit, indépendant, démocratique et social. » et que « La souveraineté réside dans le peuple andorran. ».
Avec cette constitution, l'Andorre effectue sa transition vers la démocratie et met fin à un régime de coprincipauté établi sept siècles auparavant, au cœur du moyen-âge. La longévité de ce régime, partageant la souveraineté du pays entre un évêque et un chef d'Etat laïc, malgré les progrès politiques, économiques et sociaux est paradoxale.
[...] et que La souveraineté réside dans le peuple andorran. Avec cette constitution, l'Andorre effectue sa transition vers la démocratie et met fin à un régime de coprincipauté établi sept siècles auparavant, au cœur du moyen-âge. La longévité de ce régime, partageant la souveraineté du pays entre un évêque et un chef d'Etat laïc, malgré les progrès politiques, économiques et sociaux est paradoxale. En effet, de 1278 à 1993, l'Andorre n'est pas reconnue comme un Etat indépendant et le peuple andorran n'est pas souverain sans pour autant que le régime ne soit remis en cause par la population. [...]
[...] Ainsi, ces exemples montrent que le régime féodal andorran a su s'adapter au fil du temps afin d'accorder une place toujours plus importante au peuple dans l'administration du pays sans pour autant remettre en cause le paréage de 1278 et donc la pleine puissance des coprinces. Un régime coutumier accepté par le peuple Le régime coprincier n'est pas un Etat de droit, il n'y a pas de séparation des pouvoirs et donc rien ne limite le pouvoir des coprinces. Il ne s'agit pas non plus d'une démocratie au sens de Karl Popper car le peuple n'a pas la possibilité de contrôler ses dirigeants ni de les évincer. [...]
[...] Malgré cette acceptation et une certaine reconnaissance des libertés, ce régime ne fait pas l'objet d'un contrat social au sens rousseauiste dans la mesure où il ne repose pas sur la souveraineté populaire. Cependant, il s'approche de la définition du contrat social par Hobbes dans la mesure où l'Etat central, incarné par les coprinces n'est pas issu de la volonté du peuple mais assure la paix et la sécurité. La coprincipauté est un modèle à part, il ne s'agit ni d'une démocratie ni d'un régime autoritaire. [...]
[...] La base de ce régime est le compromis féodal, les citoyens paient des impôts aux états et ceux-ci leurs apportent une protection militaire. Les deux cosuzerains, l'évêque d'Urgell et le Comte de Foix se partagent le pouvoir sur leur fief commun qu'est le territoire andorran, ils l'administrent et sont souverains. En principe, leur autorité ne connaît aucune limite. Les andorrans ne sont pas mentionnés dans le paréage. Deux viguiers nommés et révoqués par leur coprince respectif ont la charge de l'ordre public. [...]
[...] Une autre explication semble pertinente, la coutume et l'attachement des andorrans à ce régime historique. En effet, l'exemple de la révolution est à cet égard probant. En 1793, les révolutionnaires français, décidés à démanteler tous les vestiges de la féodalité, abolissent les privilèges sur l'Andorre. La peur des andorrans de perdre leur identité originelle les poussa à demander à Napoléon Ier en 1806 de redonner vie au paréage de 1278. Ce régime, en dépit de son caractère anachronique et de l'absence de souveraineté populaire, a fait jusqu'en 1993 l'objet d'une acceptation unanime de la part des andorrans. [...]
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